écrivain anonyme

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C H A P I T R E 12

Em Roberts: Dis-moi que tu connais Oscar Wilde

Em Roberts: je t'en pris

É. Anonyme: Qui ne connait pas Oscar Wilde ? C'était un grand écrivain !

Em Roberts: Figure-toi que j'étais la seule à le connaître dans mon cours de littérature !

É. Anonyme: Quel péché

Em Roberts: «Il n'y a pas de péché sinon la stupidité»

Em Roberts:  T'as vu ce que je viens de faire (:

É. Anonyme: J'ai parfaitement vu, citer Oscar Wilde, quelle bonne idée

Em Roberts: JE SAIS 

É. Anonyme:  Tu ne m'avais pas dit hier que tu sortais avec tes amies ce soir?

Em Roberts: Quel changement de sujet brusque. Une chance que j'étais assise.

É. Anonyme: Belle maîtrise du sarcasme. Est-ce que tu vas me répondre?

Em Roberts: Oui

É. Anonyme: Alors pourquoi est-ce que je te parle ? Il est près de 8h

Em Roberts: Sinon j'aime bien «Le monde a été fait par les fous pour que les sages y vivent»

É. Anonyme: Emelyne

Em Roberts: Tu ne l'aimes pas toi?

É. Anonyme: Oui, je la trouve bien, mais répond à ma question. N'essaie pas de la contourner.

Em Roberts: Me dit celui qui ne répond à aucune de mes questions

É. Anonyme: Faux.

É. Anonyme: Je viens tout juste de répondre. J'aime bien la citation

Em Roberts: Tu sais ce que je veux dire !

É. Anonyme: Alors? Pourquoi est-ce que tu me parles encore ?

Em Roberts: Le cinéma a été reporté.

É. Anonyme: Pourquoi?

Em Roberts: T'es saoulant.

É. Anonyme: On pourrait parler de toi sur ce sujet

É. Anonyme: Mais on va le faire après.

Em Roberts: -.-

É. Anonyme: Pourquoi?

Em Roberts: Parce que Mia avait une pratique de danse de dernière minute et Kayla avait un travail super important à terminer.

É. Anonyme: Je vois...

Em Roberts: Je te jure qu'un jour je vais te faire avaler les trois points

É. Anonyme: C'est légèrement agressif.

Em Roberts: Je suis légèrement agressive en ce moment.

É. Anonyme: Explique. Je t'écoute

Em Roberts: On avait prévu d'y aller.

Em Roberts: Ça fait près d'une semaine et demie que je planifie cette sortie entre copines et deux heures avant d'y aller, elles me lâchent.

Em Roberts: Je comprends que l'école c'est important, mais elles auraient pu avoir la descence de me le dire un peu à l'avance.

Em Roberts: Mia savait probablement depuis ce matin qu'elle allait avoir une pratique ce soir

Em Roberts: Et Kayla devait savoir depuis hier, si ce n'est pas même avant, qu'elle n'aurait pas terminé son travail.

Em Roberts: Je vais prendre l'air.

Je fermai le capot de mon ordinateur portable, puis me levai nonchalement. J'attrapai mon coton ouaté à capuche et mes clés, puis sortit de ma chambre, marchant dans les dortoirs déserts en ce jeudi soir.

J'avais toujours pensé que les fêtes avaient lieu le vendredi ou le samedi, mais j'ai vite réalisé que j'avais tort. Les jeudis étaient les plus populaires pour aller danser, boire et fêter. Je devait avouer que les prix étaient bien moins élevés pour les étudiants le jeudi. Les bars avaient des idées enrichissantes.

Je marchai dans les couloirs vides, profitant du silence des dortoirs et décidai de le prolonger en empruntant les escaliers plutôt que l'ascenseur. J'enfilai mon coton ouaté en vitesse et poussai les portes menant à l'extérieur. L'air frais de la fin du mois de septembre balaya les quelques mèches brunes qui avaient tombés de mon chignon. Inspirant profondément, gonflant mes poumons au maximum et expirant lentement, je tentai de me calmer et d'apprécier la tranquilité du moment.

C'était une belle soirée. Je n'étais pas obligé d'être avec Kayla et Mia pour en profiter. Je pourrais aller me balader, pensais-je.

Je décidai d'arrêter au petit café du campus pour me prendre un latté, puis de marcher jusqu'au parc à environ cinq minutes du campus pour ne pas gâcher ma soirée à rester enfermé dans ma chambre du dortoir.

Malheureusement, mon plan ne prit jamais forme. En mettant un pied dans le café passablement bondé, je vis immédiatement les deux personnes en qui j'avais le plus de confiance ici.

Mia n'était pas à sa pratique de danse.

Kayla ne faisait pas un travail.

Elles étaient toutes les deux assises à une table, sirotant une limonade en compagnie de trois autres garçons.

Je fis demi tour brusquement et sortis à la hâte du café.

Elles m'avaient menties et laissé tomber pour passer la soirée avec trois garçons.

Je sentis un pincement dans ma poitrine et retournai dans ma chambre en courant, me promettant de ne plus jamais planifier de sorties qu'elles délaisseraient avec des excuses bidons.

Ce qu'elle ne savait pas était qu'il était là. Il avait tout vu et il était affreusement désolé pour elle.

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