Chapitre 40 : La lettre

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Aujourd'hui Jellal était en charge du courrier. Comme d'ordinaire il déverrouilla la boîte aux lettres, attrapa ce qu'il y avait dedans sans y regarder à deux fois, bailla bruyamment puisqu'il était beaucoup trop tôt, et commença à retourner vers la villa. Sur le chemin, il regarda les destinataires pour trier par piles et jeta la pub dans la poubelle ménagère qui n'avait pas encore été vidée. Cependant, là où il aurait d'ordinaire posé les lettres sans même y penser dansla corbeille prévue à cet effet sur la table de la cuisine encore déserte, cette fois-ci quelque chose attira son attention.

Sa main se mit à trembler sur l'enveloppe alors qu'il lisait, comprenant toute l'ampleur des mots qui s'imprimaient sur sa rétine.

Ne perdant plus une seule seconde, il laissa là le tas de courrier et se mit à courir dans les escaliers, montant les marches quatre à quatre pour atteindre le deuxième étage le plus vite possible. Sa robe de chambre ouverte lui joua des tours et il faillit glisser sur sa ceinture au moins trois fois sans envisager de s'arrêter pour la fermer, mais il arriva sain et sauf à destination. La porte lui faisait face comme un obstacle quasiment infranchissable, pourtant il prit sur lui et frappa quatre fois sans se laisser le temps de paniquer.

Une brune aux yeux encore pleins de sommeil lui ouvrit, robe de chambre pressée étroitement contre son corps. Elle le fixa sans comprendre, lui demanda avec un peu d'agacement ce qu'il faisait ici à la réveiller aussi tôt. Jellal ne put rien faire d'autre que de lui fourrer la lettre dans les mains comme si elle l'avait brûlé. Il déglutit difficilement une fois, deux.

- Minerva, la cour de justice d'Arvaless veut ton témoignage contre Gienma, réussit-il finalement à annoncer.

Sting arriva vers la porte juste à temps pour rattraper la jeune femme qui avait perdu l'équilibre.

- Doucement, mademoiselle ! s'exclama t-il gentiment alors qu'elle essayait déjà de se reprendre, jambes faibles et visage pâle. Cette conversation sera mieux en position assise,ajouta t-il ensuite en la soutenant jusqu'au fauteuil posé près de leur baie-vitré, faisant signe à Jellal de les suivre.

Le batteur s'exécuta nerveusement, sentant de la sueur coller son pyjama à sa peau. Peut-être était-ce être témoin du choc de Minerva qui restait pour tous un parangon de force et de résilience malgré tous les traumatismes d'Arvaless. Peut-être était-ce simplement le fait d'être forcé de se souvenir de la découverte accidentelle de Tartaros, et du chaos absolu de Sabertooth. Il savait juste qu'il allait possiblement s'effondrer au sol à son tour.

Sting s'assura qu'ils étaient tous les deux bien calés sur un fauteuil ou une chaise, histoire de ne pas "tomber plus bas et s'exploser le crâne sur le plancher" selon ses mots très rassurants. Il ne semblait pas beaucoup plus serein qu'eux alors que Minerva, jointures blanches à force de serrer le papier, lisait la convocation officielle au procès qui aurait lieu dans trois mois. La jambe du blond tremblait contre le lit où il avait fini par s'asseoir après plusieurs secondes à faire des tours sur le parquet comme un animal en cage. Jellal était tenté de lui maintenir le pied au sol en s'asseyant dessus pour faire cesser le bruit qui commençait à lui courir sur les nerfs dans le silence de tombeau.

Il était vraiment tôt, autour de sept heure et quart, donc pas un bruit ne résonnait dans la villa autre que celui habituel des appareils électroniques se mettant en marche ou du bois qui travaillait. Comme Métalicana, qui se levait d'ordinaire tôt, avait décidé d'aller nettoyer l'appartement qu'il gardait en ville dans lequel il n'avait pas été depuis des années, personne n'était levé pour leur servir de distraction.

- Je ne peux pas, s'éleva enfin la voix de Minerva, ferme et ne laissant aucune place à la discussion.

Jellal se demanda comment elle arrivait à sonner aussi déterminée quand il pouvait pourtant voir à ses yeux brillants qu'elle se sentait extrêmement mal, à deux doigts de pleurer peut-être. Il supposa que le métier d'acteur devait aider, mais tout de même, c'était quelque chose qui le terrifiait un peu. S'il l'avait eue au téléphone il n'aurait même pas supposé qu'elle se trouvait dans une telle détresse.

- Alors ne fait pas ! s'écria Sting, ayant visiblement besoin de décharger tout cette énergie qui s'accumulait au fur et à mesure des minutes passées dans cette chambre avec cette lettre entre eux.

Jellal se mordit la lèvre. Il savait déjà en observant la tension dans les épaules de la jeune femme, comme l'avait probablement remarqué le blond, que la situation n'était pas aussi simple que cela. Minerva réussit tout juste à desserrer une main de la convocation pour venir prendre celle de son ex-garde du corps.

- ... Si je ne témoigne pas, tu sais bien qu'il y a une possibilité qu'il ne soit pas condamné, lâcha t-elle enfin à travers sa mâchoire crispée au prix d'un grand effort.

Sting balaya ses inquiétudes d'un mouvement de tête, se levant pour venir à son tour lire le papier après s'être assuré qu'elle n'y voyait aucune objection.

- Avec des charges comme les siennes ? Mafia, meurtre prémédité, résistance à l'arrêt et fuite de la justice pendant vingt ans ? offrit-il comme contre-argument, énumérant sur ses doigts. Le tout est déjà prouvé, il n'échappera pas à la prison à perpétuité. La question, c'est est-ce que tu veux ajouter à cette liste la séquestration, la manipulation et le kidnapping de sa fille unique ? Parce que tu es la seule qui puisse témoigner pour cela, ajouta t-il ensuite très doucement, posant un baiser sur la tempe de l'actrice.

Minerva frissonna, rapprocha les bras de son corps comme pour s'étreindre, et ferma un instant les yeux. Jellal considéra un instant se lever et partir de la pièce, car il sentait qu'on avait à peine besoin de lui, et avait l'impression d'assister à quelque chose qui n'était pas prévu pour ses yeux.

Il n'en fit pourtant rien parce que la tension qui régnait dans la chambre le forçait à rester en place sur sa chaise, comme si un seul mouvement de sa part allait changer le court des choses.

Finalement, Minerva rouvrit les yeux et les larmes menaçaient de couler alors qu'elle annonçait :

- Je ne peux pas le revoir après... commença t-elle, mais sa voix se brisa et elle ne chercha pas à continuer sa phrase. Mais je vais témoigner, par appel vidéo, assura t-elle finalement.

Cette fois-ci, Jellal observa le cœur serré et avec une admiration non-feinte qu'elle était véritablement sincère.

NDA : Encore du Stinerva ?? Eh, vous me connaissez j'ai un immense faible pour eux je peux pas résister à l'appel-

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NDA : Encore du Stinerva ?? Eh, vous me connaissez j'ai un immense faible pour eux je peux pas résister à l'appel-

BrEf, l'arc Arvaless est officiellement conclu avec ce chapitre ! Ça a pris trois tomes jpp mais ça y est ! Pauvre Jellal qui tient la chandelle, mais on observera qu'il ne s'est pas évanoui cette fois :)

Bodyguards [Tome 3]Where stories live. Discover now