BONUS: LA DÉCLARATION

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En média: Une image de comment j'imagine la route pour arriver en haut de la colline, avec moins de maison et plus d'herbe sur le chemin + la playlist qui m'a accompagnée durant l'écriture de ce bonus. 

Enjoy! :)


Ce jour-là était le grand jour. Hélios avait vêtu sa plus belle salopette, coiffé ses cheveux du mieux qu'il le pouvait puis était sorti cueillir des pissenlits dans son jardin pour en faire un bouquet, qui, malheureusement, ne ressemblait plus à rien à la fin, tous les fins pétales ayant fini par être soufflés par le vent.

Il avait repassé la scène des dizaines de fois dans sa tête :

1-Il sonnerait à la porte.

2-Mr Grenger viendrait lui ouvrir puis lui demanderait des nouvelles de son père, tout en lui ouvrant la route vers le couloir.

3-Il lui répondrait gentiment la réponse clichée qu'on donne à chaque fois à cette question puis monterait retrouver Illies dans sa chambre et enfin :

4-Il lui ferait sa déclaration.

Sur la route, tout se passa bien. Il marchait avec sa gaieté naturelle, la tête dans les nuages et avec les piaillements des oiseaux comme accompagnement. Enfaite, tout commença à dégénérer lorsqu'il arriva devant la porte convoitée.

Alors qu'il s'apprêtait à toquer à la porte, il aperçut Grégoire au loin portant une mine inquiète sur le visage. Son visage se décomposa soudain. Les samedis, lorsque Grégoire se trouvait dans son quartier, c'était pour promener son chien, Rufus. De ce qu'il voyait, Grégoire ne tenait aucune laisse en main, ce qui signifiait que Rufus avait encore dû s'exciter et s'échapper. Et en vue de la grosse boule de poils bavant et boueuse qui fonçait droit sur lui, cette hypothèse était la bonne. Sa troisième hypothèse fut donc la suivante : sa salopette serait tachée dans les trois prochaines secondes. Et ça ne manqua pas.

Propulsé par le chien, Hélios atterrit les fesses les premières sur le sol. Cette scène lui parut étrangement familière, mais heureusement pour lui, cette fois-là, il n'y avait pas eu de flaque d'eau boueuse. Sa salopette ne manquerait quand même pas d'être salie par la mousse et de se décorer de quelques taches de boue.

Le chien lui lécha goulument le visage, le décoiffant au passage grâce à son gel spécial Rufus. Hélios essaya de le repousser comme il le pouvait, et pile à ce moment-là, la porte s'ouvrit sur monsieur Grenger qui avait dû être alerté par les aboiements de Rufus et les éclats de rire de Grégoire, enfin arrivé à leur niveau. De monsieur Grenger fut bientôt suivit Illies, intrigué lui aussi par le tumulte qui se déroulait devant sa porte. Ce dernier ne put s'empêcher de lui aussi, éclater d'un rire si fort qu'il dut même alerter tout le voisinage.

Hélios se trouva bien idiot, les fesses sur le sol, son bouquet de pissenlits sans pétales à la main, Rufus lui sautant et lui léchant ardemment le visage tandis que celui à qui il s'apprêtait à déclarer sa flamme lui riait au nez.

Hélios se sentit rougir jusqu'au orteils et pour parer sa honte, il se mit à rire stupidement, lui aussi.

Illies vint vers lui pour l'aider à se relever tandis que Grégoire essayait tant bien que mal de rattraper son chien partit vers de nouvelles aventures.

« -Désolé ! Et bonne chance ! » Lui cria-ce dernier en passant à ses cotes.

Ils le regardèrent tous les deux filer à l'horizon. Hélios essaya de fixer son dos le plus longtemps qu'il le put, le temps que sa honte s'amoindrisse, mais au bout de cinq bonnes minutes à fixer le vide, il dut bien se tourner vers Illies dont le regard n'était pas dupe. Il savait bien ce que ce bouquet de pétale sans pétales signifiait, et les yeux d'Hélios était comme un livre ouvert.

La Maison Aux CitronsWhere stories live. Discover now