LA COLLINE

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« -Tu crois qu'il réussira à oublier ta mère ?

-J'n'en sais rien, j'espère, en tout cas ton père à l'air de bien l'aimé. » Répondit Hélios.

Affalé sur le lit d'Illies, ce dernier au pied de celui-ci, ils parlaient de tous les sujets qui leur tombait sur les mains. Le père d'Hélios était parti il y a de cela deux jours rendre visite à son ex-femme. Mr. Grenger avait aimablement demandé au père d'Illies d'accueillir pendant quelques jours son fils. Il avait ponctué sa demande d'un sourire dragueur et d'un beau bouquet de fleur. En voyant cette scène, Hélios s'était demandé si son père demandait un service à Mr. Richardson ou essayait juste de le draguer. Dans tous les cas, il se retrouvait maintenant dans la chambre d'Illies pendant une bonne semaine.

Ça faisait deux mois que les Richardson avaient emménagé dans leur petit quartier campagnard. Les Grenger s'étaient beaucoup rapproché,

« -T'imagine, si ton père se marie avec le mien on deviendra frère. » Lança Illies pour couper le blanc qui s'était installé depuis quelque minute.

« -Alors j'aurai embrassé mon frère plus d'un million de fois. »

Hélios s'était déplacé vers le rebord du lit et sa tête pendait maintenant mollement sur l'épaule d'Illies.

Ça faisait maintenant un mois qu'Hélios et Illies sortaient ensemble. Après, trois semaines de questionnement, un aveu et un baiser sous les étoiles de la colline, leur relation avait commencé. Bien qu'il eût déjà commencé lorsque leurs yeux se rencontrèrent pour la première fois.

« -En fait, il s'appelle comment le nouveau mari de ta mère ?

-Euh, Hector, pourquoi cette question ?

-Il doit pas aimer Hector de voir ton père débarquer chez lui non ?

-Bof, on s'en fout de son avis aussi non ?

-Pas faux »

Hélios, la tête posée sur l'épaule d'Illies, avaient les yeux rivés sur la fenêtre devant lui. De là où il était, il pouvait voir Mr. Charles arroser les plantes de son jardin ce qui lui fit se rappeler du livre qu'il voulait passer acheter à sa librairie. Il se dit qu'il passerait le faire demain matin et, sous les rayons orangeâtes du soleil couchant à l'orée de sa colline, se laissa emporter par Morphée.

Le noiraud se fit réveiller plus tard par Illies qui le secouait dans tous les sens et, lorsque ses yeux croisèrent les siens, il vit une lueur d'excitation passée dans ces derniers.

« -Il pleut ! »

Hélios fronça les sourcils et regarda par la fenêtre de la chambre du rouquin, remarquant avec un temps de retard, les gouttes d'eau qui tombaient doucement sur le carrelage vitré de ces derniers. Depuis la dernière fois où ils s'étaient rendus sur la colline, il n'y avait plus eu une seule goutte d'eau tombant des gros marshmallows du ciel.

Dès qu'il vit la nuée d'eau au dehors, un énorme sourire pris place sur ses lèvres et rien qu'avec un regard, ils se comprirent et descendirent au rez-de-chaussée avec précipitation. Ils essayèrent du mieux qu'ils pouvaient de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller le père d'Illies et enfilèrent leurs bottes à la dérapée. Hélios sauta hors de la maison tandis qu'Illies lui prit le temps de prendre un manteau à la volée.

Ils coururent sous les gouttes d'eau qui tombaient du ciel en riant comme des enfants, sautant sur les flaques d'eau et virevoltant parmi les larmes de nuage.

Ils rigolèrent, trébuchant plusieurs fois même et hurlèrent comme des loups.

« -Je crois qu'je le sens Hélios ! » Hurla Illies tandis qu'ils arrivaient sur le sommet de la colline.

Ils tournaient sur eux, sortaient parfois sur le dos de l'un et de l'autre et s'embrassaient.

Ils s'embrassaient parmi les nombreuses gouttelettes de pluie qui tombaient du ciel. Ils s'embrassaient sur l'herbe grouillant de minuscules bestioles observant leur étreinte chaleureuse. Ils s'embrassaient sur les nuages et bientôt les nuages furent remplacés par les étoiles et ils s'embrassèrent sous l'œil bienveillant de ces petits astres lumineux dans le ciel.

Couchés dans l'herbe humide de la prairie, Hélios et Illies regardaient le ciel illuminé de mille et une étoiles. Hélios fit glisser ses mains sur l'herbe jusqu'à ce que sa main n'atteigne ce qu'il supposait être une fleur.

Il le ramena vers lui et observa le petit pissenlit qu'il avait entre les mains.

« -T'as vu ? » Demanda-t-il a Illies tandis qu'il faisait tournoyer la petite fleur entre son pouce et son index, libérant les fins pétales blancs de cette dernière qui se dispersa autour de lui et d'Illies.

Illies rit.

« -T'as jamais vu de pissenlit ? »

Hélios grogna et sortit de son étreinte.

« -T'es chiant, j'essayais juste d'être romantique. »

Le noiraud bouda dans son coin tandis qu'Illies souriait devant l'enfantillage de son copain. Après plusieurs appels étant restés sans réponse, il se faufila derrière lui et entoura sa hanche de ses bras, les faisant tous les deux s'étalés sur l'herbe.

Hélios se débattit entre ses bras mais finit par abandonner.

« -Super, monsieur muscle peut me lâcher maintenant ? »

Le rouquin ne défit pas son étreinte. Le noiraud soupira et finit par se laisser aller par l'étreinte, profitant de la chaleur des bras d'Illies. Ils se couchèrent dans l'herbe et observèrent les étoiles scintillantes dans le ciel. Ajoutés a cela quelques nuages qui décoraient l'étendu noir parsemée de petite tache blanche et une lune qui les éclairaient de ses rayons blancs.

« -C'est magnifique... » Soupira Illies.

Hélios pencha sa tête en sa direction.

« -T'as jamais vu les étoiles ? »

Le roux secoua la tête de gauche à droite.

« -J'habitais en ville Hélios.

-Ah ouais, c'est vrai."

Le noiraud retourna à sa contemplation du ciel étoilé. Une douce brise vint fouetter leur visage, rendant leur sentiment de bien être plus fort encore.

« -Je t'aime bien Helios."

Le noiraud sourit.

« -Moi je t'aime tout court. »

THE END

La Maison Aux CitronsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant