{3} Couille molle

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Je ne m'attendait pas à ça mais sa proposition me dit bien, ça fait longtemps que je n'ai pas combattu et j'avoue que ça me manque un peu.
J'acquiesce, gardant la mine impassible que je peine à conserver face à son comportement hilarant depuis le début de notre échange. Je bande mes mains avant de monter sur le ring autour duquel s'est amassé une foule de personne. L'autre sur mes talons, je me met en position. Le signal du départ est donné. D'habitude, j'attend toujours que mon adversaire frappe en premier pour pouvoir le contrer et le prendre par surprise mais ce con n'a pas l'air de vouloir bouger. Je décide donc de commencer mais il ne se défend pas non plus, décidément c'est un tronc d'arbre ce mec : il est robuste et a l'air de peser pas mal en muscle mais reste totalement immobile. En moins d'une minute j'ai pu le bloquer à terre.

- Pourquoi tu te défends pas couille molle ?

- J'ai...j'ai

- Tu quoi ? je m'agace

- J'ai pas osé.... il avoue

- Tu te fous de ma gueule ?

Silence.

- Répond !

- N...n...non

- Bah faut croire que si ! Tu me demandes de te battre contre moi mais tu « n'ose pas » je l'imite m'attaquer. Ton nom?

- Adrian Telescano

- Qu'est-ce que tu fous là ?

- Je fais partir des hommes qui accompagne Demetrio (underboss d'Australie)

- Non ça je sais ! Qu'est-ce que tu fous dans une mafia ?

- Euh bah mon père en faisait parti, j'ai suivi son chemin...

- Qui visiblement n'était pas le bon. Bref... quelqu'un d'autre veux ce battre contre moi ou personne n'oserait le faire ?! je provoque l'assemblée

Des dizaines de mains se lèvent et autant de personnes échangent la place de mon adversaire. Ils sont tous plus nul les uns que les autres. Je met maximum 5 minutes à les mettre au tapis mais au moins eux tente de se défendre. Au bout d'un moment j'explose :

- Nan mais on est où là ?! Y'en a pas un capable de ne serait-ce m'égratigner ! Vous êtes sûr que je me suis pas trompé ? Parce que moi je ne vois pas des hommes de l'une des plus grosse mafia du monde se battre mais des fillettes ! C'est inadmissible ! Y'a t'il quelqu'un ici qui sait se battre ?

J'aperçois Alexandre au fond de la salle, un rictus scotché au visage.

- Alexandre sur le ring tout de suite ! j'ordonne J'ai besoin de me défouler et de faire un vrai combat

Il s'exécute et quelques secondes plus tard je me retrouve quelques mois plus tôt lors de mon test de d'entrée. Il envoie une première attaque mais j'esquive puis contre attaque.

***

Je ne sais pas depuis combien de temps on est là, à combattre l'un contre l'autre mais je sens enfin l'adrénaline monter en moi tel une fusée lors de son décollage. Je frappe, esquive, contre-attaque et Alexandre fait de même. Le combat est serré, je suis dans ma bulle, plus rien existe autour sauf ma cible que je dois battre. Je ne vois que mon adversaire  qui commence sûrement à fatiguer puisqu'il est moins vigilant. Je profite donc d'une infime seconde où il baisse sa garde pour lui envoyer un uppercut en pleine face suivi de coups de pieds. Il finit à terre, je m'assoie sur lui afin de le bloquer et gagne le combat. Je relève la tête vers la foule.

- Voilà ! Ça c'est se battre! Prenez en de la graine. Je veux que chacune des personnes qui a combattu contre moi ou plutôt que j'ai laminé vienne ici, chaque matin, à 6 heure précise pour suivre un cours de 1h30 avec Alexandre afin que vous appreniez à vous battre. Dans une semaine, à la même heure je re combattrais contre chacun d'entre vous. Si j'estime que vous ne savez toujours pas vous battre je prendrais des mesures en conséquence mais il vaut mieux pour vous que ce ne soit pas le cas. Je....

- Mia te voilà ! Ça fait 30 min qu'on t'attend pour visionner les vidéos des caméras de surveillance ! lance la voix de mon consigliere

- Merde! Il est déjà 8h30 ?!

Je descend du ring, défait mes bandages et sors de cette pièce en lançant:

- J'espère que j'ai été claire ! À la semaine prochaine !

Je me dépêche de monter les 2 étages pour regagner mon bureau où sont déjà installés quelques uns de mes hommes du service informatique. Je m'assieds sur mon fauteuil et un d'eux prend la parole :

- Nous avons récupéré les images d'hier matin et les avons enregistré sur cette clé usb. Évidement, personne n'a pris connaissance des vidéos avant cette réunion vous serez donc la première personne à les voir

Je hoche la tête en signe d'approbation et lui demande de les mettre en route. On voit Roberto debout, entrant dans son bureau puis quelqu'un apparaître pas la fenêtre, rentrer et pointer une arme équipée d'un silencieux sur mon grand-père puis tirer la seconde qui suit, ne le laissant pas réagir. Le parrain s'écroule sur le fameux tapis blanc. Je sens mon cœur se serrer et je dois faire appel à tout mon self-control pour ne pas éclater en sanglot et hurler à plein poumon pour faire sortir cette haine, cette douleur face à ce qui se déroule sous mes yeux. Personne n'a l'air de se rendre compte de mon trouble certainement aveuglé par leur propre peine. L'assassin se baisse pour vérifier son pouls. Un bout de son t-shirt se relève et j'aperçois quelque chose de sombre sur sa peau durant une microseconde.

- Stop ! Revenez un peu en arrière je m'exclame afin de pouvoir vérifier de quoi il s'agit et si je n'ai pas rêvé

Il s'exécute et on aperçoit bien quelque chose, certainement un tatouage.

- Là ! je montre la tache d'encre

L'homme fait une capture d'écran et les images recommencent à défiler sous nos yeux. La silhouette resort ensuite par la fenêtre et disparaît. Je rempli mes poumons d'air pour trouver le courage de prononcer mes consignes et que ma voix reste neutre.

- Je veux que vous trouver à quoi correspond ce tatouage, j'en veux une image nette afin qu'on puisse le reconnaître. Je veux aussi que vous déterminiez la pointure et la taille de l'individu. Je veux ces informations avant demain, 10h dans mon bureau.

Ils ne bronchent pas bien que j'ai vu dans leurs yeux qu'ils n'arriveront jamais à faire tout ça. De toute façon il va bien falloir qu'il trouve un moyen puisqu'ils n'ont pas le choix.

- Vous pouvez disposer

Tout le monde sors a l'exception de Lucio qui dès que le bureau est vide me questionne:

- Tu tiens le coup ?

- Ça va

- Je sais que c'est dur pour toi, tu dois faire ton deuil et gérer par la même occasion tout un empire mais sache que je suis là pour t'épauler face à tout ça, tu peux me demander ce que tu veux, c'est mon bouleau après tout ricane t-il

Je lui souris et le remercie silencieusement. Je prend soudain conscience que je suis encore en tenue d'entraînement et pleine de transpiration.

- Je vais aller prendre une douche je dis en me levant

Mon consigliere hoche la tête et se lève à son tour pour quitter mon bureau.

***

L'eau glacée qui coule sur ma peau me fait du bien et me remet les idées en place. Après manger, j'irais chez moi récupérer le fric, le silencieux de mon arme et les quelques trucs que j'ai pas pu prendre l'autre jour. Normalement à cette heure ci il devrait y avoir personne. Je sors de la douche, me sèche et enfile une tenue full noir (on sait jamais si je croise un voisin ou je sais pas quoi je ne veux pas être repérée sinon ils vont me tenir la jambe). Je descend les marches à toute vitesse pour aller manger. Ça fait 24h que je ne peux rien avaler et la faim commence à se faire ressentir.

Héritage d'un empire Donde viven las historias. Descúbrelo ahora