{12} Voyage de dernière minute

167 10 2
                                    

~ Dimanche 5 avril : 11h57 ~

Lucio entre en trombe dans mon bureau.

- Frapper tu sais pas faire ? je grogne

Je suis de très mauvaise humeur depuis vendredi soir. On se demande pourquoi ! Je m'apprête à passer mes nerfs sur lui quand il lâche :

- On a trouvé l'identité du mercenaire

Je me lève de ma chaise d'un bond.

- Et tu me le dis que maintenant ?!

Il ne répond rien, il sait très bien que de toute façon ça ne servirait à rien. À la place, il me tend un dossier, je lui arrache littéralement des mains et l'ouvre. C'est toutes les informations sur le meurtrier : son nom : Lucien Farga Tu m'étonnes qu'il est envie de tuer des gens avec un nom pareil ! son âge : 29 ans, son adresse...

- Je veux Hugo et une dizaine de ses hommes, les meilleurs dans mon bureau tout de suite !

***

Après avoir élaboré un plan et préparé l'attaque, je me rend accompagnée de quelques homme chez notre cible. Je me gare à quelques rues et la voiture derrière nous fait de même pour qu'on ne soit pas repérés. Je sors du véhicule pour aller faire du repérage accompagnée d'Hugo. J'envoie un message aux hommes toujours dans les voitures pour leur dire que la voie et libre. On entre dans la propriété le plus discrètement possible. Une fois devant la porte, je prend l'ouvreur de serrure et déverrouille la maison. On avance a pas de loup, armes pointées droit devant nous. On fouilles toutes les pièces une par une mais elle sont toute vide. Une fois dans ce qui semble être sa chambre vide elle aussi, j'ouvre son dressing : vide. Putain mais tout est vide dans cette fucking baraque ! T'es bilingue toi maintenant. Et oui qu'est-ce que tu veux. Je vais dans la salle de bain où seul une brosse à dent traîne sur le bord de l'évier.

- Il s'est cassé je déclare lorsque Hugo entre dans la pièce

- Je le comprend j'aurais fait pareil si une mafia était à mes trousses

- Mais le truc c'est qu'il ne savait pas qu'on savait

- Il devait se douter qu'on finirait par trouver

Mouai. Bof, peut-être je sais pas. On a compris ! Je rentre bien décidée à trouver où il se cache.

***

A l'aéroport quelques heures plus tard, Hugo et moi questionnons tout le personnel que l'on croise, dégainant nos faux cartes de police pour les encourager à nous répondre. Au bout d'une bonne demi-heure une femme d'environ la trentaine nous répond :

- Si je le reconnais, il est passé à ma borne hier, il voulait absolument un vol pour le Cambodge immédiatement. Il paraissait stressé comme si il voulait fuir quelque chose

- D'accord merci madame répond Hugo, à fond dans le rôle du policier

On s'éloigne de la femme et je lance :

- Ça te dis un petit voyage de dernière minute ?

Il saute comme le gosse qu'il est en acquiesçant.

***

Apres avoir confié la direction de la mafia à Lucio durant quelques jours, Hugo, ses hommes et moi avons sauté dans mon jet privée. C'est pourquoi nous voilà, le con et moi 24 heures plus tard en train de questionner des Cambodgiens près de l'aéroport de la même manière qu'on le faisait à Lyon. Oui je sais je pourrais très bien envoyer mes hommes faire ça mais j'ai pas encore assez confiance pour leur confier ce qui concerne le meurtrier de mon grand-père. Au bout de plusieurs heure un taxi nous informe (en anglais) :

- Il est monté dans mon taxi hier

- Où l'avez vous déposé ?

Il nous reluque et tend sa main :

- Je ne me rappelle plus très bien

Lui il veut du fric. Irritée, je sors mon arme et la colle sur sa tempe.

- Ca te rafraîchis la mémoire ?

Il met en route la voiture et nous mène jusqu'à un hôtel de luxe.

- Et bah il ne se fait pas chier ! lance mon compère

La voiture s'arrête et j'enregistre la localisation pour qu'on puisse revenir une fois le plan établit. Je demande gentiment au chauffeur de nous ramener à l'aéroport ou la voiture que j'ai louée nous attend. Je voulais me faire plaisir et prendre un petit bijoux mais je me suis dit mieux vaux rester discret et ne pas se faire remarquer avec une voiture de sport. Lorsqu'il se gare je lui tend 900 000 Riel (environ 188 €) parce qu'il me fait de la peine ce petit vieux. On descend et on rentre à la villa ou mes hommes nous attendent.

***

Seulement une de nos 5 berlines noires se gare sur le parking de l'hôtel, la notre. Les autres sont situées non loin pour ne pas se faire repérer. Mes hommes sont tous habillés en noir et munis de gilet par balles, ce gars est un mercenaire donc bon si il pouvait éviter de faire d'autres victimes parmi nous ça serait cool. Quant à Hugo et moi, nous nous fondons totalement dans le décors. Munis de vêtements chic, nous entrons dans la masse des clients de cet hôtel. Une fois devant
le comptoir de l'accueil, Hugo se lance dans un anglais approximatif :

- Bonjour, nous souhaiterons une suite pour deux personnes

L'hôtesse acquiesce et après avoir payé une somme astronomique nous nous dirigeons vers l'ascenseur. Le bagagiste récupère nos valises (oui oui faut bien être crédible mais rassurez-vous ce ne sont pas nos affaires à l'intérieur) et nous entrons dans l'ascenseur. C'est maintenant que ça devient intéressant : je sors mon arme et lui fou sur la tempe. Je sors mon téléphone sur lequel se trouve une photo du fugitif.

- C'est laquelle sa chambre ?

Dans la panique il bredouille je ne sais quoi.

- J'ai rien compris

- Ch...ch...chambre tr..te.trrrois cent c...cinq

Je regarde l'heure, ça fait exactement 13 minutes que nous sommes sortis de la voiture. Les hommes devraient être en place : ils bouchent toutes les issues et sont placés tout autour de l'hôtel au cas où Lucien chercherait à s'enfuir. J'envoie un rapide message pour leur indiquer sa chambre et que quelques hommes se place près de sa fenêtre. On arrive à notre étage. J'intime le mec à avancer jusqu'à notre suite, mon arme dans son dos. Une fois à l'intérieur et après avoir récupéré son portable, je l'enferme dans la première pièce qui vient : la salle de bain. Bonne nouvelle pour lui, au moins il ne mourra pas de soif et pourra faire ses besoin. Mais c'est que t'es trop gentille dit moi ! Je sais. J'avance vers la table et pose le plan de l'hôtel que nous avons déniché dessus. Sa chambre se trouve au troisième étage, deux en dessous du notre. Je mémorise le chemin qu'il faut emprunter le long des couloirs pour y accéder. Je prend le pass que j'ai piqué au bagagiste et nous sortons. Nous avançons a pas de loup dans le couloir jusqu'à que j'aperçoive le numéro 305 sur une des porte. Je regarde Hugo qui sort son arme et je déverrouille la porte après lui avoir fait un hochement de tête. Il doit être environ une heure du matin donc la pièce est plongée dans le noir. Nous avançons dans la grande pièce sans faire de bruit. Un filet de lumière qui provient de l'éclairage extérieur filtre à travers les rideaux nous permettant de savoir où l'on va. Je croise les doigts pour que ce fils de pute soit ici.

Héritage d'un empire Donde viven las historias. Descúbrelo ahora