{9} Enterrement

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~ Vendredi 3 avril : 16h ~

La cérémonie religieuse terminée, je file dans ma chambre me préparer. Elle a eu lieu en petit comité dans la chapel au fond du jardin. Des mafieux chrétiens je sais c'est assez contradictoire mais qu'est-ce que vous voulez ça fait partie de l'histoire de la Cosa Nostra et tout le monde l'est parmi nous depuis sa naissance. J'enfile une robe noir assez osée après m'être douchée et avoir séché mes cheveux. C'est l'enterrement de ton grand-père un peu de au décence Mia voyons ! Je sais mais je veux que tous les hommes présents me désir, je veux me sentir puissante désir n'est pas synonyme de puissance ! Pour moi si, je veux être une véritable femme fatale Ah bah voilà ! Le retour de la « femme fatale » ! Je veux marquer mon époque par ma prestance, mon charisme, mon autorité, que tout le monde dise « amen » à ce que je dis. Une déesse tout simplement. Ah oui une déesse carrément ! Ça y est on l'a perdu elle se prend pour le nouveau Jesus ! Tu sais quoi ? Vas te faire foutre. C'était pas une chanson ça ? « T'aimes te faire belle oui t'aime briller la night, t'aimes les éloges, t'aimes quand les hommes te remarques, t'aime que l'on pense au et fort que t'es la plus oh oh je ne dirais rien » (avoue t'as chanté en lisant les paroles) Et après ça fait « sinon t'as pas un 06 j'crois j'ai le coup de foudre. Euh non ? Bon ok va te faire foutre » Bref tour ça pour dire que ça m'a fait penser à ça en plus les paroles correspondent grave à la situation! Faites pas attention à ma conscience je crois que la mort de Roberto lui a mis un coup sur la tête. Je boucle mes cheveux, fixe mes sourcils applique du mascara comme ça ça rajoutera une raison de ne pas chialer. Exactement ! Et recouvre mes lèvres d'une teinte nude. J'ajoute un collier plongeant dans mon décolleté en plus du collier de Matteo que je n'ai toujours pas enlevé depuis qu'il me l'a offert. Je me répète le briefing de tout à l'heure avec Lucio et souffle un bon coup : 17h20. Je me parfume encore une technique de femme fatale pour faire tomber tout les hommes à mes pieds ! se moque ma conscience. Et après avoir enfilé mes escarpins je sors d'un pas déterminé de ma chambre en mode femme fatale ! Je vous en supplie faite la taire ! Je passe prendre un verre de Bourbon dans mon bureau à bah bravo et ton rouge à lèvre ?! Intact. 17h27, je descend la première marche. 17h29, je pousse la porte d'entrée pour accéder au jardin. 17h30, je fais face aux centaines de personnes présentes devant les tombes de mes ancêtres. Une haie d'honneur se forme pour me laisser passer. D'un pas déterminé, je me dirige vers le cercueil en chêne qui trône devant la foule attirant tout les regards sur mon passage. Bah tu vas pas te plaindre c'est ce que tu voulais non ? Tu ne crois pas si bien dire, mon holster de cuisse apparaissant grâce à la fente de ma robe me donne un air de femme fatale ? Non plutôt de femme dangereuse à tout point de vue. Je me place dernière le cercueil, la tête haute, le buste bien droit, je pose une main sur ce qui va désormais être le toit de mon grand-père. Lucio à ma droite je commence :

- Si nous sommes tous réunis ici, c'est pour enterrer celui qui a été pendant plus de 30 ans notre parrain, notre associé, notre ami, Roberto Luigi Canella.
Si nous sommes tous réunis ici c'est pour rendre hommage à cet homme qui s'est dévoué corps et âme pour notre organisation, cet homme qui a longuement risqué sa vie pour nous, cet homme né le 14 mai 1959 et assassiné par un figlio di putana. Nono, te prometto che ti vendicherò

Je baisse la tête sur le cercueil observant ma main posée sur l'habitacle en chêne et essayant de contrôler les émotions qui me submergent. C'est la mine impassible que je relève la tête et sonde la foule. Je capte un iris vert que je connais par cœur. J'y trouve le courage de continuer :

- Roberto préférais les paroles aux actes alors je ne vais pas continuer à blablater sur ce qu'a été sa vie et ce qu'il a fait pour nous

J'embrasse mon indexe et mon majeur collés ensemble avant de les poser sur le cercueil et fermant les yeux, refoulant les larmes. Une rebelle m'échappe malgré tout et je la laisse courir le long de ma joue puis dans mon cou avant de faire signe aux employés de le faire descendre dans la fosse. Je regarde la cabine descendre sous la terre en inhalant l'air frais du début du mois d'avril. Tiens on a eu de la chance il pleut pas. Une fois arrivée à destination, je lance la rose noir que j'avais jusque là dans ma main dans le trou. Je regarde la fleur s'écraser sur le bois avant que Lucio me rejoigne et face de même. Pendant ce qui me parait des heures je vois des roses chuter après la mienne, les gens défilant à mes côtés. Lorsqu'un parfum musqué et légèrement fruité me parvient, j'inspire un bon coup, essayant de me ramener à la réalité pour essayer de ne pas flancher.

- Tu vas y arriver me glisse t-il discrètement à l'oreille

Je souris intérieurement, j'ai compris la métaphore et dans d'autre circonstances je jubilerais mais là je n'ai pas la tête à ça. Une fois toutes les roses jetées, je prend une poignée de terre et recouvre le cercueil. Enfin recouvrir c'est un peu un grand mot c'est à peine si on voit la différence ! Toujours là pour gâcher le moment celle là !

- Addio nonno, ti amo je chuchote de tel sorte à ce que personne ne m'entende

Je relève la tête et laisse la place pour qu'on puisse le recouvrir de terre et mettre fixer sa tombe. Noire comme toute les autres ici. Les lettres et les chiffres gravée en or me retournent l'estomac, c'est réel. Il est mort. Je reste devant sa tombe quelques instants à me recueillir puis prenant conscience des personnes présentes derrière moi je me tourne pour leur faire face. J'ancre mon regard à celui de chacune des personnes présentes. Technique d'intimidation tu connais. Rares sont ceux qui ne détournent pas le regard. Wow tu fais trop peur meuf. Putain mais elle va jamais la fermer celle là ? Jamais. Je traverse la foule d'un pas lent, la tension à son maximum, certains coupent leur respiration à mon passage : je leur fait peur ou tu pues!  Tant mieux ( pas que je pu unh, que je leur fasse peur) Si tu veux mon avis... Non je peux m'en passer Et bah je vais quand même te le donner : ils sont intérieurement en train d'appeler leurs mère. Je secoue la tête signe de desolation. Merde je viens vraiment de secouer la tête ou je me suis imaginé le faire ? Il manquerait plus qu'il te prenne pour une folle là t'inquiètes pas personne n'osera s'attaquer à toi raille ma conscience. Je ne relève pas et fait signe à Lucio de me suivre, entraînant la foule derrière nous pour la réception. J'ai engagé une équipe de serveur en plus de mes employés pour pouvoir servir mes invités. Le portier aussi engagé pour l'occasion m'ouvre la porte et la tiens pour que tout le monde puisse entrer. Il fait son boulot quoi !

Héritage d'un empire Where stories live. Discover now