OCTOBRE

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Le vent soufflait, les feuilles tombaient et Harry souffrait. En ce début de mois d'octobre, il était plongé dans ses pensées et celles-ci semblaient vouloir le noyer. Cela faisait plusieurs semaines, plusieurs fois que Omorphia tentait de l'approcher, mais il ne voulait rien entendre. D'un autre côté, leur discussion sur leur auteurs favoris lui manquaient, et il n'appréciait pas du tout la voir se rapprocher de celui qui portait le nom d'un héro grec, mais qui était très loin d'en être un.

Il l'avait toujours connu. C'était un garçon de son âge, qui vivait sur la même île que lui et qui avait les mêmes passions. Enfin les mêmes, avant que l'incident ne survienne et que le fils de la mer ne disparaisse à jamais.

Mais ils n'avaient jamais été amis. Jamais au grand jamais. Pourtant ils auraient pu. Mais il ne s'était jamais senti bien en sa présence. Il trouvait en lui quelque chose de mauvais, de malsain qu'il ne savait décrire. Et depuis que son instinct l'avait poussé a s'en méfier, il n'avait plus manifesté aucun signe d'interêt envers lui. Toutefois, maintenant qu'il s'était rapproché de la déesse qui logeait la chambre adjacente, Harry avait soudainement retrouvé un interêt pour ce jeune homme. Il se leva brusquement, et traversa sa chambre d'un pas décidé. Il ouvrit la porte de la chambre de la jeune fille s'assurant qu'elle dormait. Mais son coeur manqua un battement en s'apperçevant que le lit était vaquant.

- Tu ne dors pas ?

Il se retourna en sentant le regard perçant de la jeune fille lui brûler la nuque.

- Comme tu peux le voir

- Tu me cherchais, pourquoi ?

- Je... J'ai entendu un bruit, je voulais voir si tu n'avais pas osé ramener cet abruti sous mon toit

- Non ne t'en fais pas, j'ai bien retenu tes ordres, puisque tu sembles me prendre pour ton chien.

- Ne joues pas à cela avec moi. Tu sais très bien que tu m'as trahis.

C'était sans doute un détail mais Harry ne supportait pas vraiment la trahison.

- Oh vraiment ? C'est ce que tu penses ? Ou bien c'est ce que tu essaies de te faire croire à toi même. Tu sais très bien, tout comme moi ce que tu as fait. M'abandonner ! Seule, sur cette île, devant cette maison qui m'est inconnu. Me salir ! En invitant une femme à te servir dans mon lit ! Je ne crois pas que mes parents apprécieront ton comportement.

Harry venait de se faire giffler par des mots. Et pas de la manière dont il l'aimait. Pas avec des proses, des textes et des discours. Puis une étincelle s'alluma en lui. Ses parents, ou étaient ils ?

- Nous parlerons de tout cela plus tard mais d'abord : Tes parents, as tu eu de leur nouvelle ?

La jeune fille comprit. Elle avait vécu ce premier mois avec tant d'émotion, qu'elle avait oubliée que ses parents devaient la visiter.

- Non. Je n'avais même pas remarquer leur absence au milieu de toutes ces trahisons. Cela est tout à fait étonnant.

Elle s'assit sur son lit. Et le jeune homme, perçut au milieu de la nuit, le regard encore plus sombre que l'obscurité de la jeune fille.

- N'as t'eu donc aucun moyen de contacter tes parents ?

- Non tu sais, les Enfers n'ont pas encore investit dans vos outils numériques et technologiques.

- Je n'ai aucune envie de rire si c'est pour me faire tuer par tes parents.

La jeune fille éclata d'un rire qui était fort peu agréable à entendre, mais qui, aux oreilles de Harry, ressemblait à celui d'un ange.

OMORPHIAWhere stories live. Discover now