russian love LIVRE ÉDITÉ

chapitre 2

Je me réveille avec une sacrée gueule de bois. Hier, j'ai fait la fête toute la nuit et je ne suis rentrée que vers sept heures du matin seulement. Je m'étire dans mon lit et me lève, puis sors de ma chambre pour aller prendre un petit-déjeuner. Enfin, une pomme ou une poire tout au plus. Je repense soudain à ce que mon père nous a dit hier. Le nouvel homme de main est logiquement déjà là. Mon activité préférée, c'est de faire tourner les sbires de mon père en bourrique. Je l'ai fait avec tous ceux qu'il a eu par le passé, y compris Pavel, le dernier. Quand j'arrive en bas des escaliers, je l'aperçois directement de dos. A vu d'œil, je lui donnerai facilement le mètre 90. Il a l'air extrêmement musclé et de l'encre noire dépasse de sa chemise pour remonter le long de son cou. Il a l'air d'avoir beaucoup de tatouages. Il a des cheveux aussi noirs qu'un corbeau et je dois avouer qu'il a l'air sexy. Je me racle la gorge pour signaler ma présence. Celui-ci se retourne et me lance un bref coup d'œil, pour ensuite se remettre dans sa position initiale. Je n'ai même pas eu le temps de voir son visage. Je décide donc de le contourner et me plante face à lui. Ce qui me frappe en premier, ce sont ses yeux. Il a des yeux vraiment particuliers. L'un est bleu, tandis que l'autre est bleu ET marron. Ses cheveux bruns sont coiffés en arrière et il a une mâchoire extrêmement carrée. C'est clair, il ne ressemble à aucun autre des hommes de mains que mon père a eus. Ils avaient tous environ la cinquantaine alors que lui ne doit pas avoir plus de 25 ans. En tout cas, il est très séduisant, je ne peux pas dire le contraire.

- Comment tu t'appelles ? je le questionne.

- Vassili, dit-il.

Je hoche la tête.

- Et mon pyjama plutôt échancré ne t'attire pas, Vassili ?

Il me jette un coup d'œil puis détourne le regard. Wow, c'est la première fois qu'un mec a l'air d'en avoir rien a faire de mon corps.

- Oh oh, je m'adresse à un mur ?

Il souffle mais ne bronche pas.

- Tu t'es pris pour un garde londonien ?

Cette fois-ci, il me fusille du regard tout en me lançant :

- Bon écoute moi-bien la garce, arrête de m'emmerder parce que j'ai pas ton temps. Et puis si tu veux que je te saute dis-le tout de suite, ça nous fera gagner du temps.

J'ouvre la bouche, choquée.

- Je rêve ou tu viens de me traiter de garce ?!

Bon ok, le fait qu'il me prenne pour une allumeuse devrait également me révolter, mais en soit il n'a pas totalement tort, je n'ai jamais caché que j'adore le sexe. Malgré tout, il m'a quand même manqué de respect en m'insultant. Je m'apprête à lui envoyer mon poing dans la figure mais il est plus rapide et l'intercepte, puis en profite pour me tordre le bras. Ça fait un mal de chien, mais je ne sourcille pas. Il ne faut jamais montrer ne serait-ce qu'une once de faiblesse. Il me relâche et je lui décoche mon meilleur regard noir. Il soutient mon regard. On reste comme ça plusieurs secondes avant que Nikolai ne fasse irruption dans la pièce.

- Ah Katya t'as rencontré Vassili. Il a l'air bon délire, je pense qu'on va se marrer.

- On ne se « marre » pas dans la mafia, dit Alexeï en entrant dans la pièce à son tour.

De nous trois, il est le plus âgé du haut de ses 26 ans et c'est le plus dure. Il n'est pas là pour rire mais bien pour montrer à tout le monde qu'il ne faut pas faire de la merde avec la mafia. Nikolai, du haut de ses 22 ans, est plus dans le même délire que moi. Il aime tout ce qui est fête, alcool, drogue, sexe, et j'en passe. Ils commencent alors un débat sur les différentes manières de se faire respecter et je comprends bien que plus personne ne fait attention à moi alors je décide d'attraper une pomme et de la monter avec moi dans ma chambre. Je la mange tout en astiquant mon glock pour qu'il brille de mille feux en songeant à ce nouvel homme de main qui ne me semble pas très commode.