chapitre 10

13.9K 667 36
                                    

Je bois mon verre avec Ulrich, qui est d'ailleurs ennuyant à mourir, et observe Vassili de loin, qui me jette des coups d'œil de temps à autre. Il a l'air à l'aise et sur de ce qu'il fait. Peut-être qu'il finira par travailler pour mon père mais pas seulement en homme de main, mais encore plus.

- Il t'en veut ton mec que nous soyons tous les deux toi et moi ?

- Non.

- Et il m'en voudrait si je faisais ça ? demande-t-il en passant une main sous ma robe pour me caresser les fesses.

Je le repousse.

- Je ne sais pas s'il t'en voudrait, en tout cas moi je n'en ai pas envie.

- Rho ne fais pas ta timide... dit-il en remettant sa main au même endroit.

Bon, il m'énerve celui-là.

- Bon, tu sais quoi, on va se trouver un coin tranquille.

Un sourire de gros dégueulasse se dessine sur ses lèvres tandis qu'il m'entraine dans la forêt située à côté du stade. Une fois que plus personne ne nous voit, il me plaque contre un arbre et commence à m'embrasser. Je le repousse. Il fronce les sourcils.

- Sympa ton tatouage, depuis combien de temps tu l'as ? J'ai remarqué que tes amis assis autour de la table l'avaient aussi. C'est genre un truc d'amitié ?

- On s'en fou, dit-il en revenant vers moi, mais je le repousse à nouveau.

- Ça m'intéresse vraiment.

- Bon, si je te le dis, on peut baiser après ?

Répugnant.

- Oui, évidemment.

- C'est un tatouage de groupe, tu n'as pas besoin d'en savoir plus, moi et mes potes l'avons fait il y a de ça six mois environ. Le groupe pour lequel on travail a recruté pas mal de monde à cette période-là.

Donc ça fait déjà six mois que le cartel prévoit son cou... Ulrich se met à m'embrasser dans le cou alors j'en profite pour sortir mon glock, le mettre en silencieux et lui tire une balle dans la tête. Il s'effondre sur le cou. Net, précis et sans bavure. Je transmets la nouvelle information à mon frère et me regarde dans le reflet de mon téléphone. J'ai une petite éclaboussure de sang sur le visage que j'essuie d'un revers de main puis je quitte rapidement les lieux. Je pars retrouver Vassili, qui est toujours en train de parler avec les trois autres mecs.

- Il est pas avec toi Ulrich ? demande un des gars.

Je secoue la tête de droite à gauche.

- Il m'a abandonné pour une blond platine en minijupe.

- Ah, iélena.

- Sans doute, je réponds.

- Viens Ivanka, on a des choses à se dire toi et moi, lance soudain Vassili.

Il se lève et m'attrape par le bras puis m'emmène loin des gars.

- Je peux savoir à quoi tu joues là au juste ?

- De quoi tu parles ?

- Mais réfléchis  un peu ! Pourquoi tu te barres avec un mec qui fait partie d'un cartel qui te tuerait immédiatement s'il savait qui tu es ??

- Oh mais ça va, je l'ai buté.

- Et si c'avait été l'inverse ? Hein ? Je me serai à coup sûr fait descendre par tes frères et ton père.

Je hausse les épaules.

- Ça n'aurait pas été mon problème, je n'aurais pas été là pour le voir de toute façon.

- Mon envie de te foutre une raclée grandit de plus en plus à chaque fois que tu ouvres la bouche.

Je hausse innocemment les épaules.

- Oups.

Il secoue la tête.

- Bon, sinon t'as réussi à apprendre des trucs toi ? je demande.

- Ouais, j'ai demandé à un des gars s'ils avaient de la désomorphine car apparemment c'est possible de s'en procurer ici et il m'a dit « non, mais dans deux jours on sera réapprovisionné ». J'imagine donc qu'ils attendent une cargaison.

Je hoche la tête. Je réalise alors quelque chose.

- Je ne pense pas qu'on arrivera à en apprendre d'avantage, ou bien on commencerait à nous suspecter, alors je pense qu'on devrait y aller.

Il hoche la tête. On sort donc du stade et marchons jusqu'à la voiture. Sauf que quand on arrive devant, les trois mecs de tout à l'heure nous y attendent. Je fronce les sourcils. Ça sent mauvais ça.

- Qu'est-ce que vous foutez là ? leur demande Vassili.

- C'est marrant, commence un des gars en se tournant vers moi, parce que tu nous as dit qu'Ulrich était partie avec une autre fille, sauf que cette autre fille en question ne possède aucune arme sur elle et même si elle en possédait une, jamais elle n'oserait tirer sur quelqu'un, même en cas d'agression. Or on vient de le retrouver avec une balle dans la tête.

- Et alors ?

- Alors je ne pense pas qu'il t'ait laissé tomber pour se barrer avec une autre.

- C'est ridicule. Pourquoi je l'aurai abattu ?

- Peut-être parce que t'es Katya Savenkov, la fille d'Igor Savenkov.

Je lance un regard à Vassili. Comment a-t-il deviné ?

- Tu te demandes probablement comment je le sais ? Y'a quelques jours, tu as mis à terre un de nos hommes qui te draguait. Ca y est, tu commences à comprendre ? Il t'a vu te barrer avec les frères Savenkov après que tu l'aies laissé se vider de son sang, alors le rapprochement a vite été fait.

Evidemment que je vois de qui il parle, c'est l'homme à qui j'ai ouvert le bras avec un cutter quand Nikolai et moi attendions Alexeï qui partait s'occuper du cas du dealer qui essayait de vendre sa cam sur notre territoire. Merde, je réfléchirais à deux fois avant de repousser trop brusquement un mec la prochaine fois. Je lance un regard entendu à Vassili. Il va falloir les buter tous les trois.

- Maintenant ! lance-t-il soudain.

Ni une ni deux, je sors mon glock et pas le temps de le mettre en silencieux, je vise le mec qui vient de déblatérer tout son blabla et le tue d'une balle dans la poitrine. Les deux autres ripostent mais je tire dans le bras de l'un tandis que Vassili tue le troisième. Merde, on vient de faire beaucoup trop de bruit, d'autres hommes commencent à regarder dans notre direction, armes en mains.

- Monte ! crie Vassili.

Je me dépêche et monte dans la voiture, qu'il démarre en trombe. Des balles viennent se loger sur le coffre, frapper les portières et la vitre arrière tandis qu'on s'éloigne le plus rapidement possible. Je regarde dans le rétro et aperçois au moins une cinquantaine d'hommes en train de nous viser avec leurs armes. Vassili roule très rapidement pour les semer. Il garde le même rythme pendant plusieurs minutes pour être sûr qu'ils ne soient pas derrière nous. Quand la situation est enfin sous contrôle, il ralentit et je respire à nouveau. Dix secondes de plus là-bas et nous étions des Hommes morts.

russian love LIVRE ÉDITÉ On viuen les histories. Descobreix ara