chapitre 8

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Plus-tard dans la soirée, je suis près de la cheminée, seule et je bois un verre de coca car j'ai bu trop d'alcool et je sens qu'une goutte de plus me fera vomir. Dehors il fait nuit, mais tout le monde y est encore. Les seules personnes à l'intérieur sont celles qui attendent pour les toilettes ou cherchent de la bouffe. Je souffle en sentant le canapé s'enfoncer à côté de moi. Je me tourne et vois Vassili, qui a l'air tout aussi bourré que moi.

- Tu as remarqué qu'il n'y avait que cinq ou six filles ? demande-t-il.

Je hoche la tête. L'alcool fait quasiment le même effet qu'un somnifère sur moi.

- Ce n'est pas grave qu'il y en ait que si peu. Toi t'es sacrément bonne.

Il s'approche de moi et je ne le repousse pas. Il commence à m'embrasser le cou et même à me faire un suçon. Fatiguée et complètement bourrée, je le laisse faire. Il se positionne au-dessus de moi et mon regard dérive vers le feu qui brûle dans la cheminée. Est-ce qu'un jour je pourrai être à la tête d'une entreprise importante pour la mafia où ne suis-je qu'une femme bonne à marier ? Je n'aime pas quand je suis bourrée, car je me pose toujours des questions existentielles qui me mettent mal. Je pose mes mains sur le torse de Vassili et le repousse. Il s'affale un peu plus loin dans le canapé tandis que je me lève. Il est temps pour moi d'aller dormir. Je monte dans ma chambre que j'avais bien évidemment pris soin de verrouiller pour éviter que des gens viennent y baiser, enfile un pyjama, me démaquille puis file sous les draps. La soirée aura été rapide.

Le lendemain, je ne me réveille que vers midi. Tout le monde est parti et heureusement. Je ne me sentais pas de faire la discussion encore ce matin. Quand je descends dans la cuisine, mes frères sont déjà là en train de prendre leur petit-déjeuner et ils discutent avec Vassili. J'attrape une pomme et m'installe à côté d'eux.

- Alors, la soirée a été concluante pour toi ? me demande Nikolai.

Je secoue négativement la tête.

- Et toi ?

- Ouais, dit-il fièrement.

- Et qui est la malheureuse élue ?

Il ignore expressément ma pique et répond :

- Tu ne connais pas, mais en tout cas c'était un sacré bon cou. Et toi Vassili, t'as trouvé une meuf à t'envoyer ?

- Nan, celle que je voulais me taper était trop bourrée et m'a repoussé. Je n'ai pas insisté parce que j'avais pas mal bu aussi et mes réflexes étant donc diminués, je n'avais pas envie de me prendre une droite, dit-il en me lançant un regard, me faisant comprendre que je suis la fille en question.

- Ah, c'est pas de chance ça.

- Il est où notre père ? je demande à l'intention d'Alexeï.

- Parti voire le bar « l'Apple Jack ». Apparemment l'attaque a eu lieu cette nuit et quasiment un gang entier est mort. Mais au moins ils ont quand même gagné.

Je hoche la tête.

- On a quelque chose de prévu aujourd'hui sinon ? je demande.

- Oui, maintenant que t'en parle, notre pirate a découvert que ce soir, les nochnyye monstry organisent une soirée. Toi et Vassili allez y aller. Nikolai et moi ne pouvons pas, ils savent à quoi on ressemble. Vous vous ferez passer pour un couple qui vient juste faire la fête sans se prendre la tête. Leur soirée est ouverte à tous et elle se déroule à plusieurs dizaines de kilomètres d'ici alors vous pourrez y entrer sans qu'ils ne se doutent de quoique ce soit. Votre but sera de récolter un maximum d'informations qui pourraient nous aider contre eux.

Je hoche la tête. Bon, alors je suis contente de partir en mission, mais moins contente à l'idée de savoir que je vais devoir y aller avec Vassili. Ok, c'est l'homme de main et tout et tout, mais je pense pouvoir réussir à être discrète et à ne pas me faire prendre toute seule. Il n'a pas l'air étonné par l'annonce de cette mission, j'imagine donc que mes frères lui en avaient déjà parlé.

Nikolai et Alexeï finissent par quitter la table pour vaquer à leurs occupations et je me retrouve donc seule avec mon futur coéquipier.

- Ce soir tu te la joues cool et t'évites de te faire remarquer comme t'aimes tant le faire ordinairement compris ?

Un rire m'échappe au mot « compris » et l'intonation qu'il emploi.

- Je ne suis pas une gamine sur qui l'on cri car elle a fait une bêtise et qu'on veut empêcher de recommencer. Je ne suis pas débile, je ne vais pas la jouer pouffiasse qui gueule pour se faire remarquer, je sais ce que j'ai à faire. Alors tes petites remarques bien senties, tu te les gardes pour toi, merci bien.

- Tu es vraiment insupportable.

- Merci.

Et c'est le moment que je choisis pour quitter la table et monter m'habiller. Cet idiot de Vassili me tape vraiment sur le système.

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