chapitre 6

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Vers 19 heures 30, je suis enfin prête. Je porte ma robe, j'ai mis mes chaussures et mes ongles ont été colorés de blanc. Niveau maquillage, une maquilleuse professionnelle m'a fait la totale : le teint, le bronzage, les yeux, la bouche... et pour la coiffure, un coiffeur, professionnel également, m'a fait des boucles anglaises. C'est magnifique et sans prétention, je suis magnifique. Quelqu'un toque à ma porte.

- Oui ?

Elle s'ouvre sur mes frères, tous les deux vêtus de costard. Celui de Nikolai est gris et celui d'Alexeï est noir.

- Vous êtes très beaux.

- C'est de famille, dit Nikolai.

- Je te retourne le compliment, fait Alexeï.

Je lui souris. La querelle de ce matin est déjà passée.

- Ce soir, je vais me taper la fille de Banksov, dit Nikolai.

- Ravie de l'apprendre, la pauvre, elle va repartir en pleurant parce qu'elle sera choquée de voir à quel point ta queue est petite.

- Pff, tu serais choquée par sa grosseur, tu n'imagines même pas. Et toi, tu n'as personne à te taper ce soir ?

Je hausse les épaules.

- Vous êtes au courant que c'est un bal et pas un bordel que l'on organise ? remarque Alexeï.

Nikolai et moi rions puis nous taisons quand notre père entre dans la chambre.

- Ah, vous êtes beaux mes enfants. Descendons, nos invités ne devraient pas tarder à arriver.

Nous descendons et bien évidemment, Vassili est là. Mais ce soir, c'est en temps qu'invité et non homme de main. Il est vêtu d'une chemise blanche déboutonnée vers le haut et on peut voir tous ses tatouages en dépasser. Une chaine en or est attachée autour de son cou. Je dois le reconnaitre, il est affreusement sexy. Ce dernier me reluque sans aucune discrétion.

- Dis-lui tout de suite à ma sœur si tu veux te la taper, elle est désespérée.

- Nikolai ! C'est pas vrai, je ne suis absolument pas désespérée. N'importe qui accepterait de coucher avec moi ! Je n'ai qu'à sourire et hop ! j'ai quelqu'un dans mon lit !

Mon frère se marre, fière d'avoir réussit à me faire sortir hors de mes gonds. Soudain, la porte s'ouvre sur nos premiers invités. Tout le monde est beau et bien habillé. Rapidement, plusieurs dizaines de gens occupent la salle de réception du manoir et le jardin. On attend beaucoup de monde ce soir. Les gens parlent entre eux et je me sens un peu seule. Je n'ai pas vraiment d'amis, à chaque fois que j'essaye de parler avec une fille de mon âge, elle s'arrange pour ne plus me revoir. Je fais peur car je suis la fille du chef de la mafia, c'est normal d'un côté. Je soupire et m'accoude au bar qui a été installé dans le jardin pour l'occasion.

- Alors, tu ne trouves pas la soirée à ton gout ? Il n'y a pas assez de gens qui te regardent ? fait Vassili en s'asseyant à mes côtés.

- Je ne suis pas d'humeur à ce que tu te moques de moi.

- Je ne venais pas pour ça.

Je tourne ma tête dans sa direction.

- Ah non ? Pourquoi ça alors ?

- Je n'ai pas le droit d'aller accoster une fille seule et en manque de compagnie maintenant ?

- On dirait une phrase de pervers. Et une fille seule aurait suffi. Je ne suis pas non plus en manque de compagnie.

- Si tu le dis. Alors tu veux que je te laisse ? fait-il en se levant.

- Non ! je lance précipitamment en lui agrippant un bras.

Quand je réalise ce que je viens de faire, je le lâche immédiatement et ajoute :

- Enfin je veux dire que ça ne me dérange pas que tu restes.

Il esquisse un sourire.

- Ne crois pas non plus que ta présence m'est indispensable, je dis.

- Oh, mais je n'ai rien dit du tout.

- Je suis sûre que tu le penses.

- Peut-être bien.

- Tu es vraiment un abruti.

- Et toi une sale garce.

- Bon, on se prend quelque chose à boire ?

- Avec plaisir.

On se commande un verre de gin chacun puis quand on les reçoit, on décide de les boire en marchant.

- Bon, tu viens d'où toi sinon ? Tu ne me l'as toujours pas dit.

- On s'en fiche de ma vie passée. Il faut se concentrer sur le présent. Je suis l'homme de main de ta famille, c'est tout ce que tu as besoin de savoir.

- Tu sais que tout ce mystère me donne envie d'enquêter sur toi ?

- Tu ne trouverais rien.

- Oh oh, je ne serais pas si sûr à ta place. Je suis une fille, je peux être une espionne digne de ceux du F.B.I si je le souhaite.

- T'es tarrée.

Je hausse les épaules.

- Tu as de la famille sinon ?

- Ouais, j'ai un petit frère.

- La chance. J'aurais bien aimé être la plus grande de ma famille. Malheureusement c'est le contraire, je suis la cadette, mais ça tu le sais déjà.

Il hoche la tête. Soudain, les plusieurs verres que j'ai bu depuis le début de la soirée commencent à me peser sur la vessie.

- Je vais faire un tour aux toilettes, je dis en donnant mon verre de gin à Vassili.

Je rentre à l'intérieur du manoir et me dirige vers les toilettes. Là, il n'y a plus personne. Au moment où je m'apprête à baisser la poignée, je sens une présence derrière moi et me retourne brusquement. Un homme d'environ une trentaine d'année se tient en face de moi, une arme pointée dans ma direction. Je fronce les sourcils. Nos ennemis ne connaissent pas l'emplacement de notre manoir donc cet homme en face de moi fait normalement partie de nos alliés. La question est : pourquoi est-il en train de braquer un putain de flingue sur moi ?

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