• Chapitre 53•

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Naomi

Adan s'approche et dépose un baiser sur le haut de mon front. Je lui souris difficilement et demande d'un voix tremblante :
— Tu voulais me voir ?
Il plisse les yeux, soupçonneux et pose une fesse sur le rebord de mon bureau.
— Il y a quelque chose qui ne va pas ? Tu te sens mal ?
Cette incapacité à mentir me casse les bonbons ! J'aurais préféré garder ce qu'il vient de se passer pour moi encore quelques instants avant de tout lui dire.
— Je vais bien mais...il s'est passé quelque chose tout à l'heure.
Ses sourcils se froissent et il prend une ample inspiration.
— Je t'écoute.
Son air de directeur n'est pas vraiment agréable. Je tripote mes doigts, tournant ma bague dans tous les sens et malmène durement ma lèvre inférieure. Tu n'as rien fait de mal, Nomi ! Oui, ma conscience a raison, je n'ai rien fait de mal.
— Jeff m'a embrassée.
Je relève les yeux vers son visage et son air furieux me cloue sur place. Oh putain. Je m'étais douté qu'il serait très peu content mais pas à ce point là, il est comme sur le point de commettre un meurtre.
— Il t'a embrassée ?
— Oui, ça a été tellement vite, je n'ai pas eu le temps de réagir sur le coup mais...
— C'est bon, je n'ai pas besoin d'en savoir plus. Oh, oh.
— Adan...
— J'ai dit que c'était bon, Naomi. dit-il, aussi sec que le sol d'été.
— Je ne veux pas que tu m'en veuilles.
— Je ne t'en veux pas, ce n'est pas de ta faute. Je suis juste furieux de savoir que ton ami était bel et bien amoureux de toi depuis le début.
Pardon ?
— Jeffrey ? Amoureux de moi ?
— Et je suis encore plus furieux de constater que tu ne l'aies pas remarqué. Jeffrey Williams te dévore des yeux depuis le début et tu n'y as jamais prêté attention.
J'ouvre la bouche, stupéfaite et Adan soupire, se décollant du bureau.
— Bon, je retourne travailler.
Sans m'adresser un regard, il s'éloigne vers la porte mais s'arrête subitement. Un élan d'espoir me prend au coeur et je m'attends à ce qu'il me lance un mot d'amour.
— Je pars en voyage d'affaire dans deux jours, Chesters et Victoria resteront avec toi à Manhattan.
— Quoi mais...
— J'aurai des gardes du corps, me tranche-t-il. Ne sois pas inquiète pour ça.
Il s'échappe de mon bureau et claque la porte, laissant mes mots se fracasser contre le bois vernis. Un pincement au niveau de ma poitrine me crispe de la tête aux pieds et je m'écroule dans mes bras. Me voilà dans de beaux draps !

Adan quitte New-York ce soir et il est toujours distant avec moi. Je comprends sa réaction, j'aurais sûrement réagi de la même façon. Cependant, j'espère que sa colère ne durera pas une semaine de plus sinon, je risque de perdre patience. Melania, la gouvernante ne peut pas venir ce week-end alors c'est moi qui m'occupe de l'appartement aujourd'hui. Les cheveux noués dans un chignon haut, je passe l'aspirateur en chantant à gorge déployée une chanson d'Ariana Grande.
Je m'abaisse afin de passer sous le sofa et m'en vais dans les aiguës, quoique un peu cassés.
— Tu t'amuses ? dit-on dans mon dos.
Je sursaute et heurte le dessus du sofa avec l'aspirateur.
— Nom d'un bordel de...tu m'as fait peur ! m'époumone-je, éteignant l'aspirateur encore en marche.
— Désolé.
Il lève les mains en l'air, coupable et je demande :
— Tu n'es pas censé être au travail ?
— Pourquoi ça ? Tu comptais faire quelque chose dans mon dos ? lâche-t-il, partiellement froid. Est-ce qu'il sous entend quelque chose ?
Je fronce les sourcils, irritée et rétorque fermement :
— Loin de là, je suis contente de te voir.
— Je ne vais pas rester, je compte partir plus tôt. Il y a eu un changement dans mon planning mais, je voulais quand même te voir avant de partir.
Un changement de planning ? Et je ne suis pas au courant ?
— D'accord, je comprends.
Adan s'avance vers moi et ma respiration s'accélère. Il pose sa main sur ma hanche et capture mes lèvres avec possessivité. Sa langue déchire le barrage de mes lèvres et explore ma bouche afin d'imprégner son goût dans chaque recoin. Je gémis dans sa bouche et lâche l'aspirateur. Il s'effondre sur le parquet et mes mains s'enfoncent dans sa tignasse trop bien coiffée. Adan presse mon corps contre le sien et me renverse sur le canapé, nichant son bassin entre mes cuisses. Je dévore ses lèvres, soulagée de le savoir encore près de moi et m'en vais défaire la boucle de sa ceinture. Toutefois, Adan attrape mes mains et les enfoncent dans les coussins du canapé. Sa bouche embrasse ma gorge, dépose des marques rougeâtres et soulève mon t-shirt afin d'étreindre ma poitrine.
Je geins, savourant ses douces lèvres sur mes seins et Adan grogne une suite de mots incompréhensibles avant de loger sa main sur mon intimité, en dessous de mon short. Ses doigts m'agacent quelques minutes, glissant de haut en bas sur mes parties sensibles. Puis il insère un doigt qui me semble si long et si large que je m'agrippe à ses épaules de toutes mes forces.
— Adan...
Il en ajoute un deuxième, mordillant mes lèvres pour réveiller la passion en moi. Ses doigts s'agitent brusquement et j'arque le dos, dégorgeant un gémissement haut et fort. Mon corps, secoué de spasmes luxurieux se noue à celui d'Adan.
— Naomi, lâche prise, okay ?
Un gémissement s'échappe de mes lèvres et Adan m'assène deux coups finaux qui allume l'intérieur de ma jouissance. Je fonds comme glace en été et enfonce mes doigts dans la nuque dégagé de mon fiancé.
— Adan, je...
Il m'embrasse comme pour me faire taire et s'éloigne vivement de mon corps. Quoi ?
— Je vais être en retard, je dois y aller, Naomi.
— Quoi mais...
Il bécote mon front et s'éloigne d'un pas rapide du salon, claquant la porte d'entrée derrière lui. Je rêve ou il vient de me laisser en plan après un orgasme ? Quel enfoiré !
Je me redresse, furieuse et attrape un coussin que je jette de toutes mes forces contre la porte. Cependant, ce dernier touche le sol bien avant d'atteindre le seuil de la porte. Fait chier ! C'est presque humiliant.
J'en reviens pas qu'il se soit barré comme un voleur, ça ne lui ressemble pas ! Il aurait préféré être en retard et passer du bon temps avec moi que de se dépêcher pour aller à son stupide rendez-vous à l'autre bout du pays !
Lorsqu'il rentrera de son voyage, il va m'entendre. D'ici là, je ne répondrai à aucun de ses messages, ça lui apprendra à me prendre pour une idiote en manque de sexe.
Exaspérée, en pétard et clairement effondrée de fatigue, je masse mon ventre avec amour et laisse tomber le ménage. Je n'ai qu'une envie, prendre un bain brûlant avec de la mousse, beaucoup de mousse. Bébé aime lorsque l'eau est chaude, les torsions se calment.
Pendant que l'eau s'écoule lentement dans la baignoire, je contemple le soleil qui chute dans le ciel tricolore. La vue de notre chez-nous est fantastique...
La semaine prochaine, de la neige est annoncée. L'hiver n'est pas encore terminé et ce n'est pas pour me déplaire.
Nue, je plonge dans l'eau couverte d'un nuage de mousse et râle d'extase. L'eau chaude s'accroche à ma peau et me dégage de tous mes doutes. Je suis bien...
Je chatouille le sommet de mon bidon et ferme les yeux, détendue. Plongée dans mes pensées, je tente d'imaginer notre vie dans un an. Comment je serai plus tard, avec un enfant dans les bras ? Je veux l'aimer plus que tout, plus que tout au monde et lui montrer chaque jour de ma vie. C'est comme ça que nous sommes censés aimer notre bébé, d'un amour inconditionnel ? Je n'aurais jamais cru dire ça mais, j'ai hâte de l'avoir dans mes bras...

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Suite à vos commentaires sur mon dernier chapitre, va pour l'histoire de Connor Brown !
Bon début de vacances ♥️

Haut Niveau - Tome 2 -Donde viven las historias. Descúbrelo ahora