• Chapitre 3 •

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Naomi

Ses yeux se perdent dans les miens, il semble réfléchir. Il va céder...Allez Adan, laisse-moi rester auprès de toi.
— C'est encore dangereux, rentre à la maison.
Encore dangereux ? Tant qu'il est dans mes bras, plus aucun danger n'existe.
— Si je dois rentrer, c'est avec toi. (Je m'obstine.) Sinon, je ne bouge pas d'ici.
— Ce que tu peux être bornée quand tu t'y mets ! Il grogne, furieux. Il faut que je reste ici, c'est moi le patron et la police va vouloir me poser des questions. Si tu restes, tu ne feras que me déranger alors arrête ça et fais ce que je te dis.
Outch...Mon coeur en prend un coup, si je reste je le dérange. J'en ai assez qu'il veuille sans arrêt me protéger comme une pierre précieuse, je suis loin d'en être une !
— Rien ne m'oblige à t'obéir, Adan. Moi aussi je travaille ici et m'inquiète de la situation.
Je croise les bras contre ma poitrine. Quitte à se la jouer gamine capricieuse, j'en ai rien à faire. Adan se mord la lèvre de mécontent et attrape mon avant-bras afin de m'éloigner des employés encore paniqués. Chesters nous suit de près mais, garde une distance assez correcte pour ne pas entendre notre conversation - enfin, dispute. - Mes yeux restent ancrés dans les siens. Il a beau me regarder de cette manière, je ne compte pas revenir sur ma décision.
— Très bien alors, en tant que supérieur hiérarchique. Je t'ordonne de rentrer chez-toi.
Ses yeux lancent des éclairs à travers le brouillard argenté de ses iris.
Il n'y a pas à dire. Si nous n'étions pas aussi proches, il me ficherait les chocottes. Je ne sais pas quoi répondre à ça...Merde !
— Et le travail que j'ai à faire alors ?
Je m'énerve.
— Tu le feras à la maison.
— Et les rendez-vous de prévus, tu sais très bien que...
— Tous les rendez-vous seront déplacés ! Cesse de jacasser et suis Chesters jusqu'à la voiture. Répond-t-il, froidement en se tournant vers Chesters qui, entre temps, s'était rapproché d'un pas. Chesters, ramène la.
— Oui, monsieur. Dois-je vous retrouver ici ?
— Non, reste avec elle.
Sa phrase pourrait très bien être remplacée par "Empêche la de s'échapper", ça ne me plaît pas ! Je lève les yeux au ciel et plonge mon regard exaspéré et fou de rage dans le sien. Comme je m'y attendais, il s'en contrefout royalement.
— Reste près de Chesters et attends-moi.
Malgré ma colère et la sienne, il capture ma joue de sa main et embrasse mon front. Je le regarde faire demi-tour sans me lancer un coup d'œil et soupire. Chesters pose sa main sur mon épaule.
— Mademoiselle, il faut y aller.
— Laissez-moi dire au revoir à mes amis, s'il vous plaît.
Il hoche la tête. Lorsque je m'approche d'eux, Jeff regarde Chesters d'un mauvais œil. C'est sûr que voir un molosse en costume derrière moi, doit être surprenant.
— Je vais rentrer chez-moi, j'espère que ça ira pour vous.
Je suis déçue, déçue de filer alors que c'est la panique.
— Tout le monde retourne chez-soi, ordre de la police et du patron. Déclare Jeff, l'air dur.
— C'est si grave que ça ?
Je regarde les portes de la Brown'sEntreprise, encerclées par des policiers.
— Il s'agirait d'une fausse alerte mais, ils prennent malgré tout des précautions. Ajoute-t-il, regardant par dessus mon épaule.
— Mademoiselle. M'interrompe Chesters, le regard équivaut. Eh oui...Si Monsieur apprend que je n'ai pas déguerpis d'ici, il va ma passer un sacré savon. J'étreins rapidement mes amis et suis Chesters jusqu'à la A8, garée juste en face du trottoir. C'était juste une fausse alerte ? Pourtant, les gens avaient l'air terrifiés même blessés. Qui a bien pu déclarer cette fausse alerte ? D'après ce que je sais, John Poders est toujours derrière les barreaux alors serait-ce un autre concurrent fou allié dont Adan ne m'aurait pas parlé ? Et dire que tout commençait à aller bien...
Je regarde par la fenêtre, perdue dans mes pensées et ne me préoccupe pas de Chesters. Je n'ai pas envie de partir à la pêche aux infos si c'est pour rester au même point. De retour à l'appartement, je pose mon derrière sur le canapé, bien décidée à attendre le retour d'Adan. Je suis toujours en colère et je compte bien le lui faire savoir lorsqu'il rentrera...
Finalement au bout de plusieurs minutes, je me lève et commence à faire les cents pas dans le salon. Chesters est resté campé devant l'ascenseur. Tout est trop silencieux, mes pas résonnent comme les tic tac d'une horloge, c'est terriblement anxiogène. Pour me défaire de ce silence, j'allume la télévision. Mais, comme si le hasard s'était rallié à mon anxiété, je tombe sur une journaliste qui parle d'Adan et de cette soudaine alerte fusillade.
— Monsieur Brown, que pouvez-vous nous dire à propos de cette fausse alerte ? Elle tend son micro près de ses lèvres. Son regard est impénétrable, impossible de savoir ce qu'il ressent ou ce qu'il pense. C'est ce regard qui m'a intimidée la première fois que nous nous sommes rencontrés.
— L'homme qui a déclenché cette alerte est désormais au poste de police pour se faire interroger. L'entièreté du bâtiment a été fouillé, aucune arme à feu n'a été trouvée donc il s'agissait belle et bien d'une fausse alerte. Le nombre de blessé est simplement dû à une forte panique générale.
Je souffle de soulagement. Plus de peur que de mal...Ça n'empêche que quelqu'un a déclenché tout ce chantier mais pour quelles raisons ?
J'éteins la télé et masse mes tempes douloureuses. Lorsqu'Adan sera de retour, il saura m'aiguiller. J'espère...

Une fois le soleil couché et les couleurs du crépuscule bientôt couvertes, l'ascenseur s'ouvre sur Adan. Le téléphone vissé à l'oreille, il semble lutter contre son interlocuteur qui n'est autre que sa sœur.
— Flora arrête de crier, je ne suis pas encore sourd à ce que je sache !...Non...Oui, tout va bien...Non !...
Je n'entends pas ce qu'elle raconte mais, ça ne semble pas plaire à Adan. Il jette son manteau, balance sa veste sur le canapé et me lance un regard.
— Écoute, j'ai eu une longue journée. J'ai besoin de me reposer alors arrête de t'affoler comme ça...Oui...Oui, je vais bien nom de Dieu !
D'un geste rapide, il dégage sa cravate et déboutonne sa chemise de deux boutons. Je ne peux m'empêcher de le trouver à tomber...Carrément sexy, tu veux dire ? Exagère ma conscience, un sourire enjôleur sur les lèvres.
Je ne le lâche pas des yeux et tente de comprendre ce que raconte sa sœur mais le son est trop faible pour entendre quoi que ce soit.
— Bon, je raccroche...Quoi encore ?...
Il fronce les sourcils et peste contre son téléphone.
— Oui...Demande à Connor...Comment ça il est retourné à Mexico ?...Putain...Ouais, à plus.
Il raccroche et passe la main dans ses cheveux. Connor a quitté New-York pour Mexico, c'est étonnant.
— Chesters, tu peux rentrer chez-toi.
Ce dernier hoche la tête.
— Très bien, passez une bonne nuit, monsieur. Il se tourne ensuite vers moi et m'offre un sourire qui voulait sûrement dire "Vous aussi." ou "Bonne chance avec ce vieux mec bourru !"
Une fois l'ascenseur fermé, Adan lève les yeux vers moi. Je prends un coup en plein estomac lorsque je capte le feu ardent qui brûle dans ses pupilles, mes émotions se renversent et s'écrasent contre les parois de ma raison. Je ne peux pas avoir envie de lui à ce point alors que je suis toujours fâchée, foutu cœur de mes deux...Il prend son pied à me voir comme une nunuche.
— Tout s'est bien passé ?
Je tente d'entamer la conversation pour faire office de distraction mais ma voix me trahit. Elle est chaude et sait exactement ce qu'il va se passer dans quelques minutes.
— C'était...Sévère. Oh putain, oh putain de...Ça ne peut pas être plus limpide, cette allusion brise mes dernières murailles...

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Attention alerte BOULE en action !!! ⚠️

Haut Niveau - Tome 2 -Onde histórias criam vida. Descubra agora