[conseil] : Fusil de Tchekhov

24 6 3
                                    

Bonjour à toutes et a tous, savez-vous qui est Tchekhov ?

Eh oui question sans préambules.

Vous ne savez pas ? Bah moi non plus en fait !

Du coup je viens d'aller chercher le blaze de ce monsieur sur Internet et Anton Tchekhov est un auteur de nouvelles et de pièces de théâtre russe.

Pourquoi s'intéresse-t-on à cet homme aujourd'hui ?

Eh bien parce qu'il a énoncé un principe très important dans l'écriture.

« Supprimez tout ce qui n'est pas pertinent dans l'histoire. Si dans le premier acte vous dites qu'il y a un fusil accroché au mur, alors il faut absolument qu'un coup de feu soit tiré avec au second ou au troisième acte. S'il n'est pas destiné à être utilisé, il n'a rien à faire là. »

Citation donc de notre cher Anton.

Le fusil de Tchekhov est donc cet élément qui est là pour préparer quelque chose.

Évidemment, en théâtre, le bougre s'est posé la question inverse : retirer tout ce qui ne prépare rien. Mais nous ce qui nous intéresse, c'est d'ajouter des préparations.

Mon prof de scénario en première disait qu'il ne nous fallait pas un fusil de Tchekhov, mais une armurie de Tchekhov.

En gros : tout doit être préparé.

Si dans le troisième acte, vous avez besoin d'un fusil pour tirer une balle sur quelqu'un, d'un ballon de foot pour casser la vitre, d'une porte qui grince pour trahir un personnage, nous devons avoir avant la scène l'information qu'il y a un fusil dans la pièce, un ballon, une vitre, et savoir que la porte grince.

En anglais, on appelle cela les pay-in / pay-off.

Et ce qui est intéressant c'est que ça vaut aussi pour des motifs.

Un motif c'est un élément du livre/film/pièce de théâtre qui se répète.

Première scène du film : votre personnage descend d'une camionnette jaune. C'est un pay-in. Dernière scène du film : votre personnage remonte et s'éloigne en camionnette jaune. Pay-off.

Si vous avez juste la dernière scène, vous ne comprenez pas pourquoi ce personnage décide soudainement de monter et partir en camionnette jaune.

Bref, tout ce que vous introduisez dans le récit doit servir plus tard, et tout ce que vous voulez amener doit être préparé en amont.

Appliqué, j'ai surtout tendance à... limite faire l'inverse.

Pour moi les pay-in que je fais "sans faire exprès" servent surtout d'inspiration.

Un personnage a offert à mes persos principaux des sacs pour leur voyage. Comment je peux faire pour que ce cadeau leur retombe sur la gueule plus tard ? Et hop, j'ai un nouveau pan de l'histoire qui se débloque en répondant à cette question.

Aussi, dans un roman tres long qui installe beaucoup de trucs, plus l'élément est important dans la scène finale, plus sa préparation doit être faite minutieusement.

Il y a UN énorme pay-off dans mon bouquin. S'il n'est pas préparé ça devient un deus ex machina.

C'est quoi un deus ex machina ?

Eh bien, je vous propose qu'on en parle la prochaine fois ! ;)

Vous avez vu comment je vous mets l'eau à la bouche là ? Hehehe

Voilà, c'était juste un petit chapitre pour vous expliquer ce principe bien connu de la narration !

En attendant bonne écriture tout le monde, gros bisoooouuuus !

Chloé

Journal de bord : J'ÉCRIS UN ROMAN ! ✒Where stories live. Discover now