Le pensionnaire en traitement, A.Conan Doyle (2/3)

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Le pensionnaire en traitement, A.Conan Doyle

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BEOMGYU

LA VOIX DE KAI avait réussi à me réveiller et à alerter mes parents. Sa main serrait la mienne avec une force admirable. Allongé le long de mon lit, j'étais tellement faible que je me sentais incapable de parler ou de faire le moindre mouvement. La lumière de ma chambre était allumée, j'entendais Toto battre des ailes, et mon radio-réveil m'indiquait qu'il était cinq heures vingt du matin. 


— Bey ? C'est bon ? T'es avec nous ? me demanda mon ami. 

— Beomgyu ! s'écria ma mère en se jetant à mon chevet. Mon chéri je suis là, tout va bien d'accord ? Garde les yeux ouverts, garde les yeux ouverts, les pompiers ne vont plus tarder à arriver. 

Mon cœur loupa un battement. 

Ils allaient m'emmener à l'hôpital. L'hôpital. L'hôpital et son odeur de gel antibactérien. J'allais encore une fois me retrouver dans un lit complètement blanc.

— Quoi ? marmonnai-je avec une voix tremblotante. Je... Je veux pas... Non, non... Non ! 

— Beomgyu, calme-toi, murmura ma mère en passant sa main dans mes cheveux. Tout va bien se passer. 

— Mon grand, intervint mon père, ça fait un petit moment que ça ne t'est pas arrivé alors... 

— Non ! J'veux pas y aller ! 


C'était un cri véhément et plein de rage qui s'était échappé de ma gorge. Des larmes glissaient le long de mes joues brûlantes. L'hôpital, l'hôpital... Toujours l'hôpital. Kai me fixait avec un regard qu'il n'avait pas pour habitude d'adopter. Ce n'était pas seulement de l'inquiétude qui sillonnait dans ses yeux, mais aussi de la peur. 

Je me mis à hurler tout en tirant sur mes cheveux. Je me mis à hurler que je ne voulais pas y aller. Me jeter sur un lit d'hôpital revenait à me dire que je n'avais pas réussi. Ça revenait à me dire que je retournais à la case départ. C'était le lieu de l'échec et de la perte. Le lit d'hôpital, j'y étais quand on m'avait annoncé que j'avais perdu l'usage de mes jambes. J'y étais souvent pendant ma longue phase de dépression.


— Vous n'avez pas le droit de me faire ça ! 

— Beomgyu ne t'affole pas, tu vas te rendre encore plus... malade, me fit remarquer Kai. 


Malade. Handicapé. Dépressif. Il y a à peine quelques heures, j'affirmais à Maïa que j'étais déterminé à devenir meilleur. Mais tout laissait à penser que la vie tentait de me faire comprendre que je ne pourrais pas m'échapper aussi facilement de cette sale case dans laquelle elle m'avait jeté. 


~


Le plafond que je fixais était d'une blancheur affolante. Un soupir s'échappa de mes lèvres. Dès mon arrivée à l'hôpital, j'avais eu droit à plusieurs tests et l'on m'avait posé quelques questions que je jugeais totalement inutiles. Mes parents étaient restés en ma compagnie jusqu'à huit heures, et ils m'avaient promis que normalement, je serai libéré en début d'après-midi. D'après eux, c'était Maïa qui devait venir me récupérer. Cela faisait plus d'une heure que j'étais seul dans cette pièce, et que je me faisais violence pour ne pas me faire assaillir par des souvenirs douloureux. 

𝐒𝐘𝐌𝐁𝐈𝐎𝐒𝐄 | TXTWhere stories live. Discover now