Chapitre 3

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Je pénètre aux côtés de Clayton à l'intérieur de la maison. On monte les escaliers, je jette un coup d'œil à la porte fermée de la chambre de ma meilleure amie en passant devant. Puis on pénètre dans celle de son frère.

— J'ai du rhum et de l'absinthe. Prends les, tu sais très bien où c'est.

Il a découvert qu'on a déjà pris des boissons dans sa chambre avec sa sœur. J'ouvre la penderie et sors les deux bouteilles dont il parlait. Je ne sais pas où il trouve l'argent pour acheter ça. Ce n'est pas donné. Je le rejoins en m'asseyant par terre devant son lit avec les bouteilles.

— Comment tu sais qu'on en a déjà pris ?

— Pélagie me l'avait dit. Deux bouteilles de bières, ça se remarque quand même quand ça disparaît. Encore plus quand c'est plusieurs fois d'affilée.

Je soupire, forcément qu'il avait deviné. Quelles idées je me faisais ? Mais pourquoi Pélagie lui en a parlé ?

— Je sais aussi que vous veniez fouiller dans ma chambre.

J'écarquille grand les yeux et tourne la tête dans sa direction. On faisait attention à tout remettre. Elle me disait qu'on pouvait découvrir des choses sur lui. J'en avais un peu rien à faire mais en tant que bonne amie je la suivais quand même. Et puis j'avais toujours cette curiosité humaine à vouloir découvrir des choses sur les gens. Mais il y a des choses que j'aurais aimé ne jamais trouver et ne pas m'en rappeler, comme cette boîte de préservatifs accompagnée de lubrifiant qu'on avait découverte cachée dans un tiroir.

— C'est toi qui la convainquait ? Espèce de peste.

— C'est elle qui m'a entraîné dedans. Je lui ai dit que ce n'était pas une bonne idée. Elle n'arrêtait pas de me rabâcher qu'elle découvrirait pleins de choses sur toi.

— Parce que tu penses que je vais te croire ? Elle savait absolument tout sur moi, je savais absolument tout sur elle.

Et il pense que moi je vais le croire ? Ils se regardaient à peine quand je les voyais tous les deux, les jours où je venais. Les seuls mots qu'ils échangeaient étaient des insultes. Elle le critiquait très souvent devant moi, le traitant d'imbécile trop borné, égoïste et désagréable comme tout, avec un "caractère de merde".

— Bien sûr. Je vais te croire. Vous ne vous supportiez pas des masses, je doute qu'elle savait tout de tout alors que vous vous insultiez sans arrêt.

— Tais-toi et ouvre une bouteille.

Je regarde les deux, le dilemme me paraît important. J'aime beaucoup le rhum mais c'est moins fort que l'absinthe que je n'ai jamais bue. Je ne sais pas où il a pu se la dégoter car ce n'est clairement pas du français sur la bouteille et le pourcentage d'alcool est bien plus haut que la norme. Mais je ne pose aucune question. Je veux juste boire.

— T'as déjà goûté l'absinthe ? me questionne-t-il alors que je secoue la tête négativement. Alors ouvre la. C'est très fort mais j'aime bien. Tu vas forcément apprécier.

Je l'écoute et ouvre la bouteille. L'odeur d'alcool m'envahit les narines. J'en bois une petite gorgée. Le liquide me brûle la gorge. Je grimace légèrement, Clayton me prend la bouteille des mains et en boit également.

— Prends-en pas trop, je dois te ramener et j'ai aucune envie de le faire alors que t'es totalement bourrée.

Je lui assure de ne pas s'inquiéter. Je donne l'impression de boire pas mal mais dès que mon sang commence à se réchauffer et ma tête à taper j'arrête. Je m'arrête toujours avant d'être bourrée. Je veux garder le contrôle de moi-même en étant détendue.

Pour PélagieWhere stories live. Discover now