Chapitre 42

39 6 0
                                    

Je me laisse tomber en avant sur le lit en fermant les yeux. Ils sont actuellement remplis de larmes. Cette soirée était trop pour moi. J'avais pensé que ça irait. Sauf que ce n'est pas le cas. Surtout pas avec des gens comme cette fille qu'on a rencontré. Peut-être que si j'avais été collée à Clayton toute la soirée ça aurait été. Mais ce n'était pas le cas. Je me suis retrouvée dans cette pièce avec ces gens que je ne connaissais pas, cette odeur de joint. Et maintenant que j'en suis sortie, je me rends compte à quel point j'étais mal, angoissée dans cet endroit.

— Al' ? Comment tu te sens ?

— J'ai mal à la tête.

— Est-ce que t'as pris quelque chose ?

Je secoue la tête. Je n'ai rien pris mais cette odeur est montée dans ma tête. Je sens le matelas se plier à côté de moi. La main de Clay rejoint mes cheveux, il commence à caresser doucement mon crâne.

— Tu veux que je t'amène une aspirine, un paracétamol ?

— Non.

Je sens une larme couler sur le côté de mon visage.

— Alice, Alice. Ça va aller. Regarde moi, s'il te plait.

J'ouvre les yeux et le regarde entre mes larmes.

— C'est rien. Je suis juste fatiguée. C'était trop pour moi.

— Je suis désolé de t'avoir laissé seule. Je voulais juste aller prendre à boire et quand je suis revenu au même endroit où on était tu avais disparu. J'aurais dû te prévenir, j'aurais dû faire attention.

— Ce n'est pas ta faute. Je n'aurais pas dû me renfermer sur moi même. J'aurais dû m'imposer, j'aurais dû lui faire comprendre plus clairement que je ne voulais pas la suivre.

— Non, si ce n'est pas de ma faute ce n'est pas la tienne.

— Tu te sens comment ? Qu'est-ce qu'il s'est passé quand je n'étais pas là ?

Je lâche un long soupir. Les doigts de Clayton dans mes cheveux me font du bien, ça me détend.

— J'ai paniqué quand j'ai vu que j'étais seule. J'ai voulu te retrouver immédiatement. Je suis partie à ta recherche et je suis tombée sur Pauline. Elle m'a entraîné avec elle. Elle était totalement désinhibée. Elle m'a emmenée dans cette petite pièce, elle voulait que je m'envoie en l'air avec je ne sais qui. Elle a parlé avec un mec qui était là, je ne sais pas ce qu'ils ont pu dire mais sûrement rien de bien. Elle voulait que je fume le joint que ce même mec lui avait refilé. Après elle voulait que je prenne de la drogue bien plus forte.

— T'as pris quelque chose ?

— Non.

— Okay, ouf. Je suis vraiment désolé.

Il finit par s'allonger à côté de moi, ses doigts toujours dans mes cheveux.

— J'ai juste envie de dormir pendant une semaine maintenant. Je me suis sentie hyper mal. Ca puait l'herbe partout dans la pièce. Je ne veux plus que ça arrive. Je ne fais pas confiance aux gens. Personne ne me prend au sérieux. J'ai un trouble anxieux à cause de mon père qui fait que je n'arrive même pas à me comporter normalement avec les gens, il a bousillé toute ma vie et ça me rend dingue. Je n'ai plus envie de mourir mais parfois je préfèrerais ne pas du tout être née.

— Si je suis honnête, mes poings me démangent fortement depuis quelques jours à propos de ton père.

Je pouffe. Il a réussi à me faire rire par la manière dont il l'a dit. C'est impressionnant de voir comment il peut contrôler mes émotions, mais c'est également très épuisant par moments.

Pour PélagieWhere stories live. Discover now