Chapitre 6 : l'inconnu des neiges

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«Si deux personnes sont faites pour être ensemble, elles finiront par se retrouver.»

Chuck (Gossip girl)

***

Je les suis dans le dédale de couloir jusqu'à ma... suite. Ils approchent le canapé du feu et installent l'inconnu dessus. Clothilde arrive assez rapidement avec les couvertures et non pas une, mais deux bouillottes. À ce moment-là, le proprio se tourne vers nous.

–Sortez. On va lui enlever ses vêtements mouillés. Clothilde, trouve-nous quelque chose de chaud à lui mettre, ordonne-t-il.

Immobile, je ne quitte pas la scène du regard. Je suis décidément la pire lorsque ça concerne les situations d'urgence. Clothilde m'attrape par le bras et se dirige dans ma chambre. Elle ferme la porte derrière vers ma chambre. Je la fixe, incrédule. Que vient-il donc de se passer ?

–Je vais regarder dans l'armoire s'il y a quelque chose de chaud pour lui.

Je l'ignore, suite à un bug de mon cerveau. J'espère qu'il ne va pas y passer. Pourquoi ne puis-je rien faire pour l'aider ?

–J'ai trouvé ! C'est ce qu'il y a de plus chaud.

Clothilde sort une combinaison de pyjama assez large en fourrure imitant un panda. Je pouffe soudain de rire.

Elle se dirige vers la porte et crie :

–J'ai trouvé un vêtement chaud !

Elle entrouvre la porte, fait glisser l'habit et la referme. Quant à moi, je suis toujours en train de rigoler comme une hystérique en imaginant un mec dans cet accoutrement. Lorsque j'aperçois Clothilde qui me dévisage d'un air sérieux, je m'arrête et hausse les épaules.

Je me dirige vers la fenêtre et observe le paysage blanc. Si j'avais eu mon appareil photo avec moi, ou même mon téléphone, j'aurais pu immortaliser cette nature digne d'une carte postale. Une petite pointe de tristesse envahit mon cœur. Mon téléphone, mes habits, ma maison, ma famille, tout cela me manque... Ça ne fait qu'une journée, pourtant le mal de chez moi commence à se faire ressentir. Pourquoi a-t-il fallu que cela m'arrive à moi ? Pourquoi ne suis-je pas capable de faire les choses comme les autres ? J'espère que la neige s'en ira vite et que je pourrai rentrer à la maison. L'école a sûrement dû se rendre compte que je n'étais pas là, non ? Pourquoi n'ont-ils pas fait l'appel avant de démarrer ce fichu car ? Enfin, de toute façon, vu la tonne de neige, je parie qu'ils n'auraient même pas su venir nous récupérer. Je n'ai jamais autant détesté la neige qu'à ce moment précis...

Une main se pose sur mon épaule et me fait sursauter.

–Nous ferons tout pour que tu apprécies ton séjour... chuchote Clothilde.

Je lui souris faiblement, en sachant très bien que c'est peine perdue.

–Nous pouvons quitter la chambre, si tu veux.

Je hoche la tête et la suis. Nous allons dans la pièce d'à côté. Il n'y a plus que le proprio, Alfred et celui que je suppose être le docteur, vu sa blouse blanche. Ils discutent à côté du patient emmitouflé dans les couvertures. On ne sait même pas distinguer son visage.

–Il va bien ? m'inquiété-je.

–Ses jours ne sont plus en danger. Je reviendrai plus tard pour vérifier son état, explique le docteur.

La malédiction de Bergham [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant