Chapitre 19 : alors c'était toi

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«C'est dans la souffrance et les catastrophes que les gens se rapprochent.»

Éléonore Grivaldi

***

–Pour l'instant, on a un avantage sur elle, on sait qui elle est.

–Oui, mais à quoi ça peut bien nous servir ?

Il prend quelques secondes pour y réfléchir.

–On va aller fouiller sa chambre. On devrait y trouver des indices.

Il se lève et fixe le trou noir dans lequel est étendue Clothilde.

–Je suis désolé, je vais arranger tout ça et je reviendrai te sortir de là. Je te le promets.

Il ferme la porte à contrecœur. Je grimace en le regardant faire, étant consciente de ce qui se trouve derrière elle.

–Allons-y.

Je lui emboite le pas, avant de m'arrêter net.

–Mais... Et les autres ?! Ils sont peut-être en danger ! Je dois aller prévenir Yuan ! Il a déjà assez souffert par ma faute... Et si... Et si c'était déjà trop tard ?! Et si elle décidait de les tuer tous ?!

Il me saisit par les épaules.

–Reprends tes esprits, Éléonore ! Si elle avait voulu tuer tout le monde, elle l'aurait fait. Elle veut s'en prendre à toi et à moi, pas aux autres. Clothilde, c'était seulement pour prendre son apparence.

–Mais... Et si elle me tue pour prendre mon apparence ? Comme ça, elle pourra ressembler à Elisabeth et t'avoir !

Il secoue la tête.

–Elle a trop d'orgueil pour se faire passer pour quelqu'un d'autre, même par amour. Et puis, elle l'aurait déjà fait. Allez, on n'a pas beaucoup de temps, il faut y aller tant qu'elle est occupée.

Il prend ma main (ce qui provoque mon étonnement) et se met à avancer très rapidement. Je manque de trébucher plusieurs fois à essayer d'aller aussi vite que lui. En plus, l'image de Clothilde me revient sans cesse en tête. Je ne parviens pas à la chasser de mon esprit. La pauvre... Je ne comprendrai jamais comment certaines personnes sont capables d'une telle cruauté. Ça me dépasse.

Après plus de cinq longues minutes, nous atteignons enfin sa chambre. Elle se trouve dans l'ancienne aile destinée aux domestiques. Il s'agit d'une petite pièce au parquet brun foncé. D'ailleurs, tous les meubles sont de cette couleur, tout comme le plafond. Il y a un petit bureau de type secrétaire, une chaise, un lit aux draps blancs, une table de nuit et une garde-robe. C'est assez rudimentaire.

–Il faut qu'on fouille sa chambre, mais sans laisser de trace, veille à bien remettre tout à sa place.

Je l'observe, dubitative.

–On dirait que tu as fait ça toute ta vie.

Il me sourit et s'avance en direction du bureau.

–Mais... que cherche-t-on au juste ?

Il s'arrête.

–Bonne question... Quelque chose qui nous aidera à nous en débarrasser.

–Si seulement c'était aussi simple.

On commence les recherches. Je regarde en dessous du lit. Il n'y a rien, ce qui ne n'étonne pas. Je soulève délicatement le matelas, l'oreiller, les couvertures, sans résultat. Lui non plus ne trouve rien, je l'entends jurer dans sa barbe.

La malédiction de Bergham [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant