11.Et alors que mon esprit était vide de pensées...

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je n'entendis pas la porte de ma chambre qui s'était ouverte, ni la personne qui y était entré

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...je n'entendis pas la porte de ma chambre qui s'était ouverte, ni la personne qui y était entré.
Je sentis seulement une main sur mon épaule accompagné d’une voix qui, sur le coup, me fit rougir énormément, mais en y pensant à nouveau, elle me donnait plus envie de vomir qu’autre chose.
Je posais mon crayon, la main pleine de regret, et je me tournais pour faire face à celui qui venait de complimenter mon travail.
Vous l’avez compris je pense, Minho, de son air hautain, se tenait à côté de moi, un sourire hypocrite aux lèvres.

Je retirais sa main de mon épaule et lui fit le même sourire que je voyais, enfin que je croyais voir, sur son visage, un sourire hypocrite, pour soit-disant le remercier. Puis il s’installa sur mon lit. "Je vois bien que tu m’en veux.” Je le regardais, retenant toute émotions par peur de me ridiculiser, mais croyez-moi, je n’en pensais pas moins. Mais quelque chose dans son regard me perturbait, si il y a quelques secondes ses yeux me regardait d’un air de dédain, là, ils étaient perdus dans l’espace de ma chambre, je voyais une certaine mélancolie dans ce que je croyais être un manque d’empathie.

Mais je n’intervenais pas, je le laissais parler, me concentrant pour ne rien montrer de ce que je ressentais. Ses doux cheveux bruns clairs légèrement abîmés d’une teinture un peu trop forte tombait sur ses sourcils, délicatement et légèrement plus bas que la dernière fois que je l’avais vu. Il soupira et feigna un sourire, me regarda puis rabaissa les yeux, ses lèvres reprenant l’état statique avec lesquelles il m’ignorait depuis ce qui me paraissait être beaucoup trop longtemps. Puis il repris la parole.

"- A moins peut-être que tu n’aies tout simplement rien remarquer,  après tout pourquoi tu t’en soucierais... Il releva le visage et me regarda dans les yeux. J’ai du mal à... il pris une grande inspiration tout en clignant lentement des yeux. J’ai du mal à te parler en ce moment. Tu t’en es peut-être même pas rendu compte mais j’ai pourtant l’impression que tu m’en veux et... je sais pas, ça me met vraiment mal.
- Toi ça te met mal? Il était surpris, son regard avait changé, il ne comprenait clairement pas. Parceque ignorer quelqu'un volontairement, et j’avais bien insisté sur ce mot, c’est à toi que ça fait mal? Tu sais pas à quel point j’ai eu l’air d’une idiote à chaque fois où je pensais que t’allais me faire signe comme avant et que tu détournait le regard et je finissais juste par saluer l’air. Combien de fois j’ai du prétendre que je chassais les mouches? T’es répugnant, d’abord tu fais croire à quelqu'un que tu veux être ami avec lui puis tu fais comme si il avait jamais existé, mais ça tourne pas rond dans ta tête ou quoi? J’avais dis ça avec un petit sourire moqueur en coin, je n’avais pas réussi à retenir mon agacement.

Face à mes paroles il était resté silencieux, les yeux fixés sur mon visage et les sourcils légèrement froncés. Puis enfin il se leva.
- Je suis désolé. Sa voix était trop calme à mon goût, je regardais le sol, je ne voulais pas voir son visage.
Puis j’entendis ses pas se diriger vers la porte.
-J’était juste mal et te parler me semblait impossible sans que je m’effondre...(il avait marqué une pause d’hésitation) Ou que tu me trouves désagréable. Alors même si je ne le voulais pas, je t’ai naturellement ignoré, j’étais pas capable de faire autre chose... vraiment, je suis désolé..."

Je ne savais quoi penser. Quelle excuse bidon... mais au fond de moi je voulais y croire, sans doute par un excès de sentiments qui n’ont pas lieux d'être. Mais mon esprit était divisé entre le considérer comme un bon à rien imbu de sa personne n’ayant aucun  respect pour autrui et le croire et accepter sa faiblesse de jeune homme livré à lui-même dans un pays qui n’est pas le sien.
Mais ça me paraissait trop facile. Après presque un mois a faire comme si je n’existait pas il faudrait que je fasse comme si de rien n'était et continuer à lui parler amicalement ?

Je regardais mon dessin, des oiseaux virevoltaient autour d’un corps meurtri. Jamais je ne me reconnu autant dans l’une de mes créations. Peut-être que je maîtrisais plus la situation que je ne pensais. Peut-être qu’au fond de moi j’ai la réponse à mes tourments. La solution à ce garçon à l’esprit cassé qui n’arrive pas à recoller les morceaux tout seul... Peut-être seulement a-t-il besoin d’aide ? Mais... suis-je vraiment la mieux placée pour la lui donner? Je ne pense pas... mais lui a l’air de le penser...

Alors peut-être que pour son bien, et pour apaiser mes maux, je me dois de l’aider, à défaut de l’aimer.

Et ainsi perdue dans mes pensées je rajoutait un visage souriant sur le corps de la femme de mon dessin, un corps qui n’inspire rien d’autre que la mort mais qui pourtant m’apaise puisque je ne suis, au moins, moi, pas mourante. Et les petits oiseaux, légers et colorés étaient admirés par la femme, mes problèmes ne sont peut-être pas si difficile... Peut-être sont-ils source de beauté et de joie si on arrive à les prendre correctement...

Minho était déjà dans la chambre de mon frère quand il sortit de la douche. Tout était calme, presque lourd. Puis vint l’heure de manger et le dîner se passa comme d’habitude, sans trop d’échanges. Mes parents posaient des questions à Minho, on rigolait de temps en temps. Et le reste de la soirée se déroula ainsi.
Minho parti le lendemain matin, il ne me dit pas aurevoir, rien. Je vis seulement son sourire forcé alors qu’il parlait avec mon frère.

Moi, je retournais à mes moutons, à mes bêtes noires, mes petits oiseaux. Et c’est ainsi que j’entamais tout une série de dessins que j’aime appeler, tout simplement, "Mes petits oiseaux" . Mes petits oiseaux m’étaient très chères. Je m’y reconnaissais et je m’y sentais bien.
Mon monde était plein de petits oiseaux. Et ils étaient beaux bien que parfois tyran et violent.

Minho était l’un de ces petits oiseaux.

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l'ami de mon frère { minho skz }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant