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Elle ouvrit le coffre qui était caché au fond d'un placard de son grenier.
Ce petit coffre, dont elle prétendait l'utilisait pour ranger les bijoux que sa grande-mère lui avait offert, mais qui était enfaite le protecteur de son bien le plus précieux, de la seule lettre qu'elle avait gardée depuis toutes ces années.

« Ma chère et tendre chérie,
Ici est un tout autre monde, la mort envahie la vie, chaque jour qui passe je remercie le ciel de pouvoir t'écrire une fois de plus.
je me souviens encore de ton rire et de ta joie de vivre, de nos moments passés ensemble, du goût de tes baisers.

Je me souviens encore de cette façons si amusante que tu avais de réussir à t'échapper de chez toi sans que ton père ne le sache, pour qu'on puisse passer une nuit ensemble, à rire et à profiter de notre jeunesse.
Ces simples moments sont les seuls qui me donne le courage de me battre, me battre, voilà ce que je doit faire pour pouvoir revoir ton sourire rien qu'une fois.

Ma chère et tendre chérie, je te fais la promesse de rentrer à la maison, je te fais la promesse de me marier à toi.
La bague que tu porte est le cœur de cette promesse.
Mais toi aussi promet moi une chose, ne m'oublie pas, et si jamais les choses ne se déroule pas comme il le faut, si je ne reviens pas alors fais ce que ton père t'as demandé.
Garde moi dans ton cœur mais marie toi à cet homme qui prétend t'aime autant que moi.

Ma chère et tendre chérie, ne m'oublie pas,
Et rappel toi toujours de mon amour inconditionnel pour toi. »

Ce fut la dernière lettre qu'elle reçu de son amour de jeunesse.
Cet amour qu'elle avait eut n'a duré que quatre ans, la guerre a ensuite éclatée et comme tout les hommes, il a du partir au front.
Il n'avait que 17 ans, 21 quand les officiers de l'armée sont venu chez elle lui annoncer que son fiancé avait été tué lors d'une bataille.
Cette lettre lui était si précieuse, c'était la dernière qu'elle avait eut de lui.

Elle l'embrassa une dernière fois avant de la remettre délicatement dans sa boîte.
Elle descendit et se retrouva nez à nez avec son...très cher...mari

- Ah mon cœur je t'ai enfin trouvé ! Ça fais une éternité que je t'appel
- Désoler je rangeais le grenier
- Oui mais enfin la cuisine ne vas pas se faire toute seule non plus
- Ah...oui je vais te faire à manger ne t'inquiète pas...
- Fais quelque chose de sophistiqué, mes associés vont venir manger à la maison, et d'ailleurs il faudra que tu parte le temps qu'ils viennent, compris chérie ?
- Oui oui bien sûr chéri...
- Et tu compte aller où du coup ?
- Je pense chez mon amie ou alors dans une terrasse pour pouvoir dessiner
- Dessiner ? Tu n'as pas d'autres choses plus intéressantes à faire ? Comme les courses ou alors je ne sais pas moi...mais des choses que les femmes font habituellement
- Oui d'accord

Après avoir cuisiné pour son mari et ses associés elle quitta la maison.

Ses talons claquèrent contre les pavés de la rue, un bouquet de rose blanche à la main elle se rendit là où elle allait si souvent, c'était comme son refuge.
Elle aimait y lire, y dessiner, et même y discuter.

Elle avait rendez-vous avec un homme.
Il était très à l'écoute, il ne l'a coupait jamais quand elle lui racontait des histoires, il ne lui disait pas d'aller faire les courses ou encore moins de faire des choses de femmes.
Non, lui il était vraiment parfait et en plus d'être gentil il était beau.
Son visage était fin, mais sa mâchoire était marquée et très masculine.
Ses cheveux légèrement ondulés vers les pointes lui tombaient sur les yeux, ils étaient d'un noir intense.
Il avait de grand yeux sombre, ils faisaient presque peur.
Mais son regard était si doux et calme.

Une fois arrivée, elle poussa le petit portillon qui faisait office d'entrée et se plaça devant l'une des pierres qui était en ce lieu.
Elle y déposa sont bouquet, et s'assis au bord en sortant son livre.
Mais elle ne l'ouvrit pas tout de suite, elle préférait entamer une discutions, ils n'allaient pas rester là dans ce silence glacial.

- Bonjour...Jungkook, comment vas tu aujourd'hui mon amour ? Je suppose que oui...moi pas vraiment mon...mari m'a encore une fois viré de la maison pour passer du temps avec ses sois disant collaborateurs. Tu parle cet abruti n'est même pas capable de cacher l'odeur de sa maîtresse avant que je rentre. J'aimerai tellement retourner à cette époque où nous étions si innocents, où je croyais encore à l'amour sincère et à la passion que deux êtres amoureux peuvent ressentir entre eux.

Elle caressa la tombe de son pousse, elle était si froide que sa main se mît à trembler.

- Jungkook...pourquoi il a fallu que tu me laisse aux bras de cet homme, pourquoi il a fallu que ce jour là ces deux officiers débarquent à la maison et m'annoncent ta mort, pourquoi il a fallu qu'une guerre éclate. Ça fais maintenant quatre ans que j'apprends chaques jours à vivre sans toi mais c'est si compliqué. J'ai essayé de te rejoindre pour que nous puissions vivre heureux une fois de plus...mais apparement ton monde ne voulait pas de moi.

Alors même qu'elle parlait à son amant elle ne se rendit pas compte qu'un homme s'approchait d'elle, il était de taille moyenne, et avait des yeux ténébreux, son regard faisait peur, il était si sombre.
Mais ses cheveux blond adoucissaient son visage enfantin.
Il se rapprocha dangereusement d'elle.
Quand il fut arrivé à sa hauteur, il posa délicatement sa main sur son épaule.

- Alors comme ça, tu viens le voir sans moi ?

Un sursaut s'échappa de sa bouche, elle se retourna rapidement et se calma instantanément quand elle vu le visage du bel inconnu qui venait de lui parler.

- Yoongi ! Tu m'as fais peur !

Elle le pris dans ses bras avant de se rasseoir et poursuivit la lecture qu'elle allait commencer.
Ils restèrent des heures à parler, rires et dessiner.
Cela faisait plus de 3h qu'elle était partie de chez elle.
Il se faisait tard, la nuit était déjà présente, et le froid venait lui aussi peu à peu s'installer dans l'obscurité du soir.
Elle embrassa délicatement la tombe de son bien-aimé et lui fit un dernier sourire avant de tourner les talons en compagnie de son ami.

- Yoongi ?
- Oui ?
- Je peux te poser une question
- Mmh
- Qu'as tu fais quand tu as appris la mort de jungkook ?
- Vas tu me poser cette question à chaque fois qu'on vas se voir ?
- Yoongi j'ai besoins de savoir...en 1943 tu n'était pas sur le front puisque tu était à l'infirmerie. Je le sais puisque jungkook me l'avait dis dans une de ses dernières lettres
- Et alors ?!

Elle ne se rendit pas compte mais le ton commençait à monter de plus en plus sans vraiment le vouloir

- Et alors j'aimerai savoir si oui ou non tu as vu son corps ?! Crois tu réellement à sa disparition ?
- Meïly...tu ne vas pas recommencer avec ça ?
- Bien sûr que si...voyons mon fiancé a été déclaré mort sans même que personne n'ai réellement vue son corps inanimé, comment veut tu que je passe à autre chose sans être sûr que cela c'est bel et bien produit
- Mais enfin ça fais quatre ans ! sais tu combien d'hommes ont été déclarés mort sans même que personne n'ai vu leur cadavre ? Très bien alors je vais te le dire une fois de plus ! Les obus, ces putains d'obus qui t'explosent en un morceau de viande, il ne reste plus que de la chair et du sang...tellement de sang que l'odeur s'imprègne dans ton nez, ta gorge et même dans ton cerveau pendant tant de temps que tu en deviens fou. La guerre est destructible et rien ni personne ne peut y changer. Alors oui tu n'as jamais eu la preuve que ton fiancé ait été tué, mais je peux te garantir que personne n'en sort vraiment vivant...et c'est peut être mieux comme ça.
- Co-comment ça ?
- Tu ferai mieux de rentrer chez toi, il fais nuit et ton mari risque de s'énerver si jamais tu ne rentre pas ce soir
- Je-
- Bonne nuit Meïly...

Sans même lui laisser le temps de répondre, il s'éloigna rapidement.
Elle avait toujours trouvé cet homme étrange, presque mystérieux.
Elle se souvient encore de l'époque où jungkook lui avait présenté Yoongi comme son meilleur ami, il ne lui avait même pas adressé un seul regard ni même un seul mot, et maintenant...après la mort de leur être cher qu'ils avaient en commun ils s'étaient rapprochés, c'était devenu son confident, son ami.

Où es-tu ?  [JUNGKOOK]Where stories live. Discover now