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Alea

Nous sommes rentrés du notaire il y a de cela une heure. Nacio c'est empresser de s'enfermer dans son bureau et par la même occasion de m'enfermer dans la chambre qui s'apparente plus à une sorte de prison dorée.

Je déteste ne rien faire mais je suis attachée à ce lit. Il a voulu prendre ses précautions en attachant mon poignet à la rambarde du lit, de ce fait je ne peux même pas bouger pour aller aux toilettes.

J'essaye de me libérer de mon entrave mais elle ne bouge pas, je suis définitivement collée à ce lit.

-Nacio!

Mon envie de faire pipi dépasse tous, je tente l'appeler mais il ne m'entend pas.

-NACIO !

J'entends ses pas précipiter arriver à toute vitesse avant qu'il ne défonce la porte.

-Tu vas bien ?

-J'ai envie d'aller aux toilettes.

Il prend son air mécontent en fronçant ses sourcils.

-Et c'est une raison d'hurler comme si tu te faisais arracher le cœur ?

-Oui vu que tu m'as attaché à ce lit sans mon consentement.

Il grogne avant de s'avancer et de libérer mon bras. L'infirmière m'a changé ma perfusion quand nous sommes rentrés. Je dois la garder un bout de temps mais l'aiguille planté dans mon bras me gratte.

Il me porte et nous dirige vers la salle de bain. La vue de la baignoire me file la nausée. J'ai changé de chambre mais les événements persistent dans mon esprit. L'hôpital m'a conseillé de consulter une psychologue mais je n'en ai aucune envie. Si c'est pour qu'elle me dise que tout est psychologique et que je suis certainement folle, je n'ai pas besoin d'un diagnostic pour le savoir.

Il me dépose devant les toilettes avant de sortir et d'attendre devant la porte en cas de problème. Depuis l'incident il se comporte comme une mère avec ses enfants mais là nous sommes deux adultes qui explorons l'anatomie de l'autre alors c'est assez déconcertant.

Je fais ma petite affaire avant de me laver les mains sans grande difficulté et de sortir de la pièce qui m'angoisse.

-Je t'ai dit de m'attendre.

Je passe devant lui sans la calculer.

-Ce n'est pas parce que tu dis quelque chose que je vais forcément me plier à ta volonté.

Il me rattrape en deux enjambées avant de se placer face à moi et de me retenir pas les épaules.

-Tu devrais pourtant.

-Tu me menaces ?

-Ce n'est pas une menace mais un avertissement fait attention à toi.

Et voilà il redevient le Nacio qui me menace à chaque fois que j'ouvre la boucher.

-J'en ai plus que marre de tes sautes d'humeur. Reviens me voir quand tu auras les idées claires.

Je me défais de sa prise et passe à côté de lui. Je prends ma perche avec moi et entreprend de descendre pour aller dans le salon.

Je ne supporte plus cette chambre n'y sa présence.

Je descends les escaliers avec difficulté mais j'y arrive. Une fois en bas je m'installe sur le canapé pour ne plus y bouger de l'après-midi.

Nacio

On trouve toujours le moyen de s'embrouiller pour un oui ou pour un non.

Je vais dans mon bureau pour me changer les idées. L'incident m'a fait réaliser à quelle point sa présence était éphémère, je veux la protéger à tout prix des horreurs du monde extérieur.

ForeignersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant