Chapitre XVIII

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Très exactement douze jours sont passés depuis mon passage sur le plateau de tournage de mes amis. Et Dieu, que le temps passe vite.
Je n'ai toujours pas eu de vol, et je désespère totalement d'en choper un avant la fin du mois. De l'année, même...
On n'a beau être qu'en mi-décembre, la fin d'année nous guette de prêt. Mon taf m'attend à Londres ainsi que mon petit appartement tranquille.

Presque malheureusement pour moi, je commence à prendre goût à la vie américaine. J'aurais presque envie de rester ici, finalement, avec mes nouveaux amis et ma famille qui m'est si chère et que je ne vois que si rarement.

Mon frère m'a officiellement dédié la chambre d'ami, et je me suis même amusée à peindre la porte en bleu pour l'embêter. Il a répondu à ma pique en retapissant les murs de ma chambre avec des centaines et des centaines de photos de lui différentes, et je les ai jugées digne de rester, alors je ne les ai jamais retirées.
J'espère juste qu'aucun inconnu ne rentrera dans ma taverne de sitôt, sinon il ou elle risque d'être plutôt surpris...

En ce qui concerne mes amis, dorénavant je vois Anthony et Sebastian presque tous les jours, et on nous surnomme même le trio infernal. Nous sommes devenus totalement inséparables, et mon frère ne désespère pas de me voir sortir avec l'un d'entre eux. Évidemment, pas besoin de le préciser, ce n'est pas dans mes projets.

- Tu vas voir Stan et Mackie ? me demande mon frère alors que je descends de ma chambre pour la première fois de la journée.

Une vraie ado de trente ans passés...

Je secoue la tête négativement avant de piquer un fruit dans la panière sur la table.

- Nop, je vais courir. Mais maintenant que tu le dis, je vais peut-être passer faire un tour, je dis finalement.

Chris acquiesce et me sourit avant de retourner vaquer à ses occupations.

Moi, j'enfile mes chaussures rapidement, croque dans ma pomme et sors de la maison avant de commencer à courir, heureuse de reprendre un petit peu soin de moi.
La musique dans les oreilles, je ne vois pas les kilomètres défiler. Après encore quelques minutes, la grande maison d'Anthony se dresse non loin de là, alors je décide d'y faire un arrêt pour lui dire bonjour.

Je sonne à la porte et attends quelques minutes qu'il vienne m'ouvrir, mais voyant que personne n'a l'air d'être là, je n'insiste pas plus et repars courir quelques kilomètres de plus jusqu'à la maison de mon autre ami. Peut-être que lui sera là...
Sinon, je passerai voir Scarlett. Mais il faudra prendre le bus cette fois-ci, elle habite plus loin.

Je reprends un peu mon souffle et essuie la sueur sur mon front avant de sonner. Je ne dois pas être très belle à voir, mais c'est clairement le dernier de mes soucis. Rappelons nous d'une des premières fois que je l'ai vu, j'étais en mini short pyjama et totalement décoiffée, alors on ne peut pas faire pire. Il est habitué, je pense.

Quelques secondes plus tard, quelqu'un vient m'ouvrir la porte. Malheureusement pour moi, ce n'est pas Sebastian qui se tient devant moi, mais plutôt sa copine, qui n'a pas vraiment l'air très très heureuse de me voir.

- Laisse-le tranquille, dit-elle sèchement sans même me saluer. Il n'est pas là.

Ni une ni deux, elle me claque la porte au nez.
Je reste bouche-bée devant tant de violence totalement gratuite et cligne plusieurs fois des yeux pour vérifier que je n'ai pas rêvé.
Quel culot !

Alors que j'allais partir pour ne pas rajouter mon grain de sel, j'entends des voix parler à l'intérieur de la maison. Et curieuse comme je suis, je ne peux m'empêcher de tendre discrètement l'oreille.

- Qui c'était ? fait la voix que je reconnais comme étant celle de Sebastian.

- Facteur, répond la femme d'un ton sec.

J'entends ensuite ses talons marteler le sol et s'éloigner de la porte.

Je ne sais pas si je dois rester là, ou partir, ou toquer, ou envoyer un message à Seb, bref.
Avant que je ne puisse prendre une quelconque décision, la porte se rouvre devant moi à la volée. Le regard de Seb se décompose quand il me voit sur le palier de sa porte, puis il souffle, désespéré.

- Harley... Ouah, je suis vraiment désolé, dit-il confus en se grattant l'arrière de la tête. Rentre.

Il s'écarte de la porte pour me laisser entrer mais vu ce qu'il vient de se passer et en plus le fait que sa tornades de copine est toujours dans la maison, alors je préfère refuser.

- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, dis-je avec une moue triste. Écoute je... je vais te laisser.

Sans lui laisser le temps d'en placer une, je tourne les talons à contrecœur et m'en vais en reprenant ma course direction ma maison. Je l'entends m'appeler mais je ne me retourne pas ; ça me ferait autant de mal qu'à lui, au final.

Qu'est-ce qu'il me prend à tourner autour d'un homme calé ? Enfin « tourner autour » non, être amie avec est déjà bien trop selon sa pimbêche de petite amie.
Cette fille est un poison, et j'en suis tellement désolée, car Sebastian mérite tout l'amour du monde.

Je cours toujours plus vite pour essayer de me défaire de ce sentiment de culpabilité que je ressens depuis que j'ai quitté la maison, mais rien n'y fait ; il persiste. Mes jambes me brûlent, ma gorge est sèche, mais je ne m'arrête pas pour autant. J'ai besoin de me défouler.
Et après, j'ai besoin de calme.

Je décide donc d'aller m'aventurer dans la forêt ; un endroit rempli de quiétude dans lequel j'arrive à laisser mes pensées s'évader. L'air frai et les arbres autour de moi me calment rapidement et je respire à fond, contente de trouver ici de l'oxygène non pollué comparé à celui de la ville.
J'y reste bien une heure, temps nécessaire à ma décontraction, puis décide de rentrer.

Quand je passe un pied dans la maison, totalement dégoulinante de sueur et les nerfs encore en pelote, je ne m'attends pas à voir mon ami assis dans la cuisine avec mon frère. Je fronce les sourcils et ne pose aucune question, me contentant de prendre une bouteille d'eau dans le frigo et de monter dans ma chambre. Mais c'était sans compter sur la persistance du brun, qui ne me laisse pas le temps de monter trois marches d'escaliers avant de m'arrêter.

- Je peux te parler ? il me demande doucement en prenant mon poignet.

Je lance un regard d'appel à l'aide à mon frère qui se trouve encore dans la cuisine mais il secoue la tête et m'incite silencieusement à accepter.

- Il n'y a rien à dire, Seb, je dis simplement. Je m'excuse.

Mais malheureusement pour moi, il n'est pas du même avis.

- Si, et j'ai vraiment besoin de t'en parler.

Je souffle et acquiesce finalement ; comment puis-je lui refuser cela ?

Chris se lève et passe devant nous avant de prendre sa veste sur le porte manteau et de se diriger vers la porte d'entrée.

- Je vous laisse, j'ai des courses à faire, dit-il avec un sourire.

Oh le traitre...

Je lève les yeux au ciel, n'y croyant pas une seconde, et le chasse d'un geste de la main comme on ferait partir un moustique trop encombrant.

- Bien, tant qu'on y est, tu veux boire quelque chose ? je demande d'un ton nonchalant.

- Non merci, je viens de boire un café avec ton frère, il décline poliment.

J'acquiesce d'un signe de la tête et désigne le canapé d'un geste de la main pour l'inviter à s'assoir. Le brun s'y installe, moi à son côté.
J'essaye cependant de ne pas me mettre trop près de lui, de peur de ne pas réussir à contrôler les battements frénétiques de mon cœur...

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Sauve-moi [Sebastian Stan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant