Chapitre XXII

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Je serre les dents et sens ma mâchoire se contracter, et je dois me faire violence pour ne pas laisser mes larmes couler sur mes joues pâles.

Qu'est-ce qu'il fait là, nom de Zeus ?

Mon cerveau m'empêche de faire le moindre mouvement, même si mon corps me crie de faire l'inverse, mes pieds restent ancrés dans le sol et ma respiration est totalement saccadée. Je ne sais pas quoi faire.
Je ne peux rien faire.

- Harley ! il m'appelle d'une voix désespérée.

Je secoue un peu la tête et chasse une larme qui menace de couler et que je n'arriverai pas retenir très longtemps. Le voir me fait l'effet d'un coup de poignard en plein coeur.

Je reprends un peu mes esprits au fur et à mesure que le brun avance vers moi...
Je dois fuir, prendre ce putain d'avion maintenant et me casser d'ici pour reprendre ma vie là où elle est était quand je suis partie.
Quel gâchis, tout ce temps loin de mon travail pour ne récolter qu'un cœur brisé. Au final, ce n'est pas plus mal que je rentre maintenant. Une fois de plus voici la preuve que changer d'environnement et de manière de vivre ne me réussit absolument pas.

Je prends mes jambes à mon coup, maintenant que j'ai enfin réussi à redevenir maître de mes mouvements. Je me retourne et pars en direction des contrôles et de la fouille au corps. Si je passe la porte, Sebastian -car oui, c'est bien lui-, ne pourra normalement pas me suivre étant donné qu'il n'a pas de billet pour embarquer.
Si je passe cette barrière, je ne pourrais plus revenir sur mes pas, considérant ma décision comme prise.

- Harley ! il me rappelle en courant désormais, trainant ma valise derrière lui.

J'accélère le pas et essaye tant bien que mal de retenir ces fichues larmes qui englobent maintenant mes yeux. Je ne pleurerai pas,
je ne pleurerai pas,
je ne pleurerai pas...

- S'il te plait, attends, il me supplie.

Malheureusement, il se rapproche de plus en plus de moi, car malgré toute la bonne volonté que je mets pour partir loin de lui, tout me ramène, au final, à le retrouver.
Même mon corps en à marre de lutter.

Je m'arrête juste devant la barrière où il faut scanner le ticket. Si je passe cette frontière, il ne me sera plus possible de faire demi-tour de nouveau.

- Laisse-moi te parler, supplie-t-il en arrivant vers moi, le souffle haletant.

Heureusement pour nous, personne ne fait attention à notre petite scène. Sebastian porte un sweat au-dessus de sa casquette grise et également des lunettes de soleil noires. Malgré moi, je l'avais bien reconnu quand il est entré dans le bâtiment. Mais pour les personnes qui ne le connaissent pas personnellement ou uniquement par le biais du cinéma, ils ne peuvent pas le reconnaitre. Et heureusement, il ne manquerait plus que ça.

Je me retourne lentement vers lui, très lentement, et attends. Après tout, j'ai encore un peu le temps avant de devoir embarquer, alors autant le laisser parler, si ça peut apaiser sa conscience de merde.

- Attends, répète-t-il en arrivant à ma hauteur.

Il souffle fort suite à la petite course poursuite qu'il vient de faire, et essaye d'avancer vers moi. Par instinct, je me recule, ne voulant pas le laisser m'approcher plus que ça.
Parce que je sais que s'il le fait, je ne serai plus capable de me détacher de lui, ni de prendre ce putain d'avion.

Voyant mon geste, il fait une petite grimace et recule un peu pour me laisser de l'espace, et je m'en remercie intérieurement.

- J'ai un avion à prendre, lui informé-je, comme s'il ne le savait pas.

Sauve-moi [Sebastian Stan]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora