CHAPITRE 36 : Énième trahison.

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Je n'ai pas pris le risque de tout regarder en détail. Je me suis contentée de tout prendre en photo. Car je sais que si il me surprend, ça va très mal finir.  Une fois chose faite, j'ai détalé à la vitesse de l'éclair. J'ai rapidement fait un sac avec quelques affaires, et je suis partie sans même lui en informer. Au final, c'est pas mon problème, je fais bien ce que je veux.

J'ai marché un long instant. Cette fois-ci, je savais parfaitement où je voulais aller. À l'hôpital. Je ne l'ai pas encore vu aujourd'hui. Je dois m'assurer qu'il va bien, et je dois parler avec les médecins.

Je suis restée approximativement six heures à ses côtés. Son état n'a pas évolué. Il est toujours dans le coma. Ses chances de survie sont toujours très basses et les brûlures sur son ventre ne partiront jamais. Je m'en doutais, mais ça me fait perdre espoir. Je pense que ce qui me fait le plus peur, sera l'instant où je devrai lui avouer que sa mère n'a pas survécu.

Je suis partie me prendre une boisson dans un café aux alentours pour me changer les idées. Je me suis installée en terrasse, et je me suis perdue dans mes pensées en fixant le ciel qui commence à noircir. Comme prévu, j'ai envoyé ma localisation à Raoul. Il est venu me chercher. Ça me fait bizarre de le revoir. À la seconde où il m'a vu, il est descendu de sa voiture pour me prendre dans ses bras.  Je suis très  peu à l'aise, mais je ne veux pas être impolie et le repousser. Je sais qu'il me considère comme sa fille.

— Je suis désolé Calista.

— Oh, euh, oui.

Je ne sais pas vraiment quoi lui dire. Il se décolle de moi, il pose ses mains sur mes épaules qu'il tapote. Je l'observe attentivement. Lui qui est d'habitude toujours de bonne humeur, il arbore une mine triste. Je commence vraiment à me demander ce qu'il se passe

— Alors, comment tu vas depuis la dernière fois?

Honnêtement? J'ai juste envie de me flinguer ou de tuer tout ce qui bouge. Mais ça va super !

— Ça va, merci.

Je prends place sur le siège côté passager de sa voiture. J'ai installé mes affaires à mes pieds. Il ne tarde pas à s'installer lui aussi.

— Tu es sûr que je peux rester chez vous quelques temps, lui demandais-je froidement en fixant mes affaires.

— À vrai dire, ta mère est rarement à la maison en ce moment. Elle ne rentrera pas avant deux semaines. Elle n'est pas au courant de ta venue, ni du fait que je t'ai recontacté.

Ok, c'est vraiment bizarre.

— Ah.

— Je voulais te dire que je suis vraiment désolé, tu sais, je ne voulais pas que tu partes.

— Mais tu n'as rien fait pour l'en empêcher.

— C'est très compliqué. Je te raconterai tout quand nous serons à la maison. D'ailleurs, où vis-tu? Tu vis au Mexique maintenant? Je dois t'avouer que j'ai été très surpris.

— C'est très compliqué. Je ne te raconterai rien, réponds-je.

Je l'entends déglutir. Je dois bien avouer que je ne comprends pas très bien ce que je fais avec lui ici. Je suis perdue et sur les nerfs. Ce que Dyab m'a dit n'est toujours pas passé. Et je pense que si je suis partie c'est pour son bien. Car j'avais vraiment des envies de meurtres. Et j'avais qu'une envie, c'est d'extérioriser la colère que j'ai accumulé en le poignardant de toutes mes forces. Peut-être qu'avec dix huit coups de couteaux dans l'abdomen il aurait compris que je n'ai ni besoin de lui, ni de sa protection, et qu'il vaut mieux qu'il ne m'adresse plus jamais la parole comme ça. Qu'il ne m'adresse plus jamais la parole du tout.

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