LIBÉRER

CHAPITRE 16 : Négociation avortée.

CALEB.

Ce matin, je me lève avec un putain de mal de tête. Je n'ai pas fermer l'oeil de la nuit, l'esprit tourmenté par ces images d'hier qui ne cessent de défiler dans ma tête à l'instar d'un film d'horreur.

Horreur dans le sens où, contrairement au déroulement des événements, je ne trouvais plus son poul. Dans mes cauchemars je suis arrivée trop tard et j'ai le poids immense de sa mort sur ma conscience.

Rien qu'en y pensant, j'ai des frissons qui apparaissent sur mes bras.

Flashback

Maigre. 

Inconsciente.

Méconnaissable.

Mon cœur se serre violemment, hésitant entre s'arrêter ou tambouriner à vive allure.

J'aurais pu éviter ça.

Je m'approche lentement d'elle et je m'accroupis. Son visage n'a plus rien à voir avec celle que j'ai vu seulement hier. Non, cette fille inconsciente n'est juste pas Sam, et putain ça me fait chier et me sonne des envies de trouver son vieux pour lui  donner une bonne leçon à ma manière.

Je déglutis et dégage des mèches qui lui colle sur le visage et mon sang ne fait qu'un tour. Cette vision me donne envie de vomir. Comment peut-on être autant cruel envers sa propre chaire ?

Qu'est-ce qu'elle a bien ou lui faire pour qu'il s'acharne aussi violement et sans pitié sur son petit corps ?

Je ne saurais mettre de l'ordre dans le flot d'idée qui assaille mon esprit. Je suis torturé entre l'envie de retrouver Collins et l'envie de m'occuper d'elle. Mais ma raison me pousse à le placer en position tierce. Je cherche son poul mais ne le trouve pas. 

Je sens mon souffle s'alourdir mais je ne perds pas mon sang-froid, je ne perds pas espoir tout simplement parce qu'elle ne peut pas mourir. Pas en me laissant cette image.

J'aurais pu éviter ça ! 

Les mâchoires bloquées, j'ignore la voix d'Evan. Sa voix n'est qu'un bruit de fond camouflé par celles qui hurlent silencieusement à Sam de le faire sentir son poul. Je continue de chercher encore et encore. Sans m'arrêter. Ce n'est pas possible ! Ce n'est pas possible !

Le désespoir me gagne et mon regard s'assombrit en ne trouvant rien. Pas une once de v-

Mon cœur fait un bond phénoménal et je crois retrouver de l'air en le sentant. Faible, lent, et fragile. Elle respire, elle est vivante mais pas hors de danger. Il peut s'arrêter à tout moment.

— Evan ! Va chercher la voiture !

— Qu'est-ce qu-

— Tout de suite, grondé-je.

J'entends ses pas s'éloigner rapidement puis plus rien. Le silence nous englobe et je me penche au dessus de son corps affaibli, inconscient.

— Si tu as vécue jusque là c'est pour une bonne raison donc je t'interdis de mourir maintenant.

Rien. Je déglutis.

— Je suis désolé, j'aurais dû te proposer de partir le soir même... je suis désolé, répété-je.

J'ai peur que si je la touche, son cœur s'arrête.

Pourtant, il le faut et impérativement.

Calant sa tête sur mes cuisses, je prends mon telephone, les doigts tremblants et j'appelle Connor.

Mes yeux se baissent sur elle. Sur ses vêtements. Blancs maculés de sang.