S N A P 2.0 [ Neymar Jr ]

3.7

♤♤♤ Neymar

— C'est vraiment ce que tu souhaites, Neymar ?

Mon coeur palpite en voyant ce que Judith tient entre ses mains : l'enveloppe qui détient l'avenir de Blake.

— Tu me dois bien ça, Judith.

Cette dernière ne rétorque pas mais m'empêche tout de même d'atteindre cette enveloppe.

— C'est drôle, parce que la dernière fois, une enveloppe dans ce genre était une bonne nouvelle.

— Me savoir compatible ne peut être qu'une bonne nouvelle. Je renchéris.

Je suis conscient de ce que je fais. C'est une décision tout bonnement réfléchie, peut-être pas assez j'admets, mais je n'ai pas le temps de m'y éterniser. J'ai l'amour de ma vie à sauver.

— Tu as pensé à ton fils ? A ta sœur ? Et tu comptes leur annoncer cette décision de quelle manière ?

Je hausse les épaules tout en soufflant.

— Ta mère s'en chargera.

Anne, la mère de Judith, est une chirurgienne cardio-vasculaire. Et, par tout hasard, s'occupe d'un patient nommé Cloodd O'Connell. Le petit frère de Blake.

— Tu plaisantes ? C'est vraiment de cette façon dont tu vois les choses ?

— Quoi ? Je me lève brusquement de ma chaise. Annoncer à mon fils que je ne vais pas pouvoir le voir grandir ? Ne pas le voir devenir un aussi bon  et grand footballeur que son père ? Ne pas être le témoin de ma sœur ? Ne pas être tonton ou grand-père ?

Toutes les choses qui sortent de ma bouche me brisent le cœur. C'est en pensant ceci à voix haute que je me rends réellement compte de la décision que je suis en train de prendre.

— Je serais incapable de les regarder droit dans les yeux après leur avoir annoncé un truc pareil.

— Ils te tueront pour ça, Neymar.

— Je serais déjà mort. Je lâche un léger rire.

Judith me fixe intensément en balançant :

— Et tu trouves le moyen de te marrer ? Ils ne méritent pas que tu les traites de cette manière. Tu ne les mérites pas.

La rouquine plaque violemment l'enveloppe contre ma poitrine et, avant de s'en aller, ajoute :

— J'espère vraiment de tout coeur que tu n'es pas compatible.

Je pose une main sur mon torse pour retenir l'enveloppe contre moi, le regard dans le vide.

Je ne suis pas prêt à renoncer à Blake, mais je suis prêt à renoncer à ma vie pour elle.

*

Je toque à la porte de la maison de ma sœur et cette dernière ne tarde pas à venir m'ouvrir.

— Tu en as mis du temps pour récupérer cette liste. Soufflais-je en entrant.