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29 juin 2021

  Le coach est assis dans les tribunes, il regarde le terrain avec déception. Je me suis assise à côté de lui.

  — Au moins, vous avez pu visiter Londres, dis-je pour essayer de détendre l'atmosphère.

  — Merci d'essayer de me remonter le moral. Vous devez avoir un don pour donner le sourire aux gens.

  J'ai légèrement souri, c'est un des meilleurs compliments qu'on puisse me faire. J'essaie toujours de propager ma bonne humeur aux gens qui en manquent. Et moi, ça me fait plaisir de voir les gens sourire.

  — Je suis désolé que votre stage se passe ainsi.

  — Si vous saviez comme ça me fait plaisir d'être là.

  J'ai tourné la tête vers le couloir qui mène aux vestiaires, si je savais ce que j'allais voir, je ne l'aurais jamais fait. J'ai réussi à distinguer Kai dans les bras de Kelly. Oh attends, ils viennent réellement de s'embrasser sous mes yeux ? Berk.

  J'ai informé à Löw que j'allais rejoindre Julian Draxler. Je me suis assise à côté de lui dans les tribunes. Nous nous sommes mutuellement regardés puis j'ai posé ma tête sur son épaule. Même s'il sent la transpiration, ce n'est pas grave. Exceptionnellement, je vais faire avec.

  — Merci, fit-il.

  — Merci ? répétai-je.

  — Merci d'être là, sur mon épaule. Non, en vrai, c'est gentil d'être venue me voir.

  — Julian, c'est normal. Si ça avait été moi, tu serais aussi venu.

  — Tu n'as pas tort.

  Je me suis redressée.

  — Je vais aller voir les gars aux vestiaires. On se voit tout à l'heure !

  — Oui, évidemment ! répondis-je.

  Entre-temps, Leroy, Thilo et Brandt ont aussi rejoint les vestiaires. Il ne reste plus que les membres du staff. Je suis partie rejoindre mes deux caméramans préféré.

  — Alors, les garçons, comment vous allez ?

  — Bien, bien. Tu nous fais signe pour les interviews, fit Jeff.

  — Oui, pas de panique !

  Nous nous sommes assis tous les trois dans les tribunes.

  — Il était bizarre ce match, dis-je.

  — Bizarre ? répéta Tony.

  — Ou peut-être bien que c'est la soirée entière qui était bizarre, repris-je.

  — On veut plus de détails ! s'exclama Tony.

  Une larme a commencé à dévaler le long de ma joue mais je l'ai essuyée rapidement. Geoffrey, qui a remarqué mon état, m'a prise dans ses bras. Cela m'arrive parfois de craquer. C'est quelques fois difficile de propager sa bonne humeur quand nous même on a le moral dans les chaussettes.

  — Je pensais qu'il y avait quelque chose entre Kai et moi. Tout à l'heure, j'allais tranquille aux toilettes et là, une femme m'a accostée pour me dire qu'elle était amie avec lui. A la fin du match, ils se sont embrassés. En plus de ça, on vient de perdre au huitième de finale. Je crois que c'était la cerise sur le gâteau.

  — T'inquiète, tes deux caméramans préférés vont te remonter le moral ! Si Kai n'est pas capable de t'aimer à ta juste valeur, nous on va le faire ! s'exclama Tony.

  Je me suis levée puis nous nous sommes lancés dans un câlin collectif. Ils sont géniaux ces deux gars !

  — Salut ! s'exclama une voix féminine.

  Un tas d'insultes sont passés dans ma tête. Je veux tout sauf parler à Kelly. Tony a dû remarquer la détresse dans mes yeux étant donné qu'il a commencé à parler avec elle.

  — Tu veux qu'on parte ? Je vais dire à Tony de rester avec elle, ça pourrait le faire, me chuchota Geoffrey à l'oreille.

  — Sinon, on dit qu'on doit partir faire les interviews, comme ça, Tony ne devra pas rester seule avec elle.

  Jeff a validé ma deuxième proposition.

  — Kelly, je suis désolée mais on va devoir aller faire les interviews, commençai-je.

  Purée, son expression de visage me fait de la peine.

  — Tu peux nous accompagner pour voir les joueurs, si tu veux, suggérai-je.

  Geoffrey et Tony m'ont regardée avec incompréhension. Je ne pouvais pas la laisser seule ici, je n'aurais pas apprécié qu'on me fasse ça.

(...)

  J'ai toqué aux vestiaires, des voix ont crié « entrez ! ». J'ai donc poussé la porte. Il y a toujours cette forte odeur de transpiration mêlée à des odeurs de gels douches... Les deux caméramans ainsi que Kelly m'ont suivie. Kelly est directement partie s'asseoir au côté de Kai. Celui-ci n'a pas hésité à m'ignorer. Pourquoi ? J'ai fait quelque chose de mal ?

  — Qui est prêt à être interviewer ? m'exclamai-je.

  — T'as pleuré ? demanda Manuel.

  — Pourquoi tu dis ça ?

  — T'as les yeux rouges, me fit remarquer Timo.

  — Ah oui, c'est juste la fatigue. Mais je n'ai pas pleuré !

  Draxler s'est levé pour me faire comprendre qu'il est prêt pour l'interview. Nous sommes donc sorties en compagnie de Geoffrey et Tony puis nous nous sommes rendus au bout du couloir.

  — Avant qu'on commence, Clara, je sais que t'as menti.

  — Mais pas du tout, je ne mens jamais, me défendis-je.

  — Double mensonge !

  — D'accord, c'est bon. J'ai pleuré.

  — Et pourquoi ?

  — Parce que je suis fatiguée.

  — Non.

  — Parce que Kai est en couple.

  — Enfin, tu l'avoue !

  — Tu le dis à personne, s'il-te-plaît.

  — Tu peux me faire confiance.

  — Je pensais trop qu'il y avait un truc entre nous deux.

  — Honnêtement, moi aussi.

  — Nous aussi, firent les deux caméramans en chœur.

  Je lui ai proposé de passer à l'interview, je ne suis pas d'humeur à parler de tout ça.

  — Avant qu'on tourne, merci, Julian, dis-je.

  C'est à mon tour de le remercier.

  — Merci ?

  — De t'inquiéter pour moi.

  — Clara, je veux que tu sache que t'es une personne extraordinaire qui mérite qu'on lui donne de l'intention comment tu nous en donne. C'est nous tous qui devrions te remercier et si Kai est trop idiot pour voir que tu l'aime, c'est tant pis pour lui.

  — Il ne sait pas ce qu'il rate ! s'exclama Geoffrey.

  — On la fait cette interview ? dis-je.

  — Oui, pardon, fit le joueur.

Publié le 27/04/22

𝐌𝐔𝐍𝐈𝐂𝐇 - 𝐊𝐀𝐈 𝐇𝐀𝐕𝐄𝐑𝐓𝐙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant