chapitre 2 ⚠️🔞

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Commissariat du Gévaudan le.               lendemain.

Fabre a passé une nuit de merde. Une dispute de plus avec sa femme. La raison de cette foisci !? Il est rentré tard… encore.

Il a fait le tour de son petit village de 500 habitants pour voir, tout d’abord, si les jeunes filles mineures respectaient le couvre-feu. Et surtout, comme il l'avait promis, jeter un coup d'œil aux alentours et chercher la jeune touriste en fugue. Après n’avoir rien trouvé, il était rentré chez lui.
Mais sa femme, furieuse d'avoir préparé un repas qui avait refroidi, déclencha une crise.
Résultat, pour avoir la paix, il avait dormi sur le canapé.  
Fatigué et le dos en compote, il franchit le seuil du commissariat à 9 heures. 
Le bruit de la machine à écrire retentit dans l'ancienne salle de classe et son lieutenant lève la tête. 

⎯ Mauvaise nuit chef ?
⎯ M'en parlez pas. La seule chose que je veux c'est un bon café bien fort. 

Il se dirige d'un pas lourd vers la cafetière, se fait couler son nectar bien corsé puis du même pas, va à son bureau. 
Portant son gobelet réutilisable à ses lèvres il souffle doucement pour légèrement refroidir son petit noir, mais s'arrête net. 
Deux hommes, à l'allure décontractée, franchissent la porte. 
Les deux flics se regardent tandis que les deux étrangers s'arrêtent au milieu de la pièce tels des prédateurs. Puis laissant traîner sur le lieu des regards pesants et sombres, reprennent leur progression.
Le commissaire est pris d'un frisson désagréable alors que l'espace semble subitement avoir diminué de moitié.

⎯ Vous désirez, messieurs ? demande le lieutenant aussi impressionné par les deux géants, que l’est le commissaire. 
⎯ Nous cherchons le commissaire Fabre. On nous a téléphoné hier soir, répond l'un d'eux d'une voix grave et obscure.
⎯ C'est moi, répond Fabre en se remettant en mouvement pour s'avancer vers les deux masses musculaires. 

Le plus grand des deux réduit l'espace qui le sépare du petit homme, le salue d'un geste de tête, suivi de près par le second qui, paraissant plus aimable, lui tend la main. 
Le commissaire tend la sienne également. 

⎯ Suivez-moi, messieurs !

Les deux hommes avaient quelque chose de magnifique et de dangereux à la fois. Un truc qui forçait un adversaire quel qu'il soit à les respecter. 
D'ailleurs l'un d'eux portait sur la joue une énorme balafre, allant de la racine des cheveux, passant par l'arête du nez, lui barrant la lèvre supérieure et inférieure, lui donnant un aspect encore plus menaçant. 
Fabre ravale sa salive discrètement.
« Une mauvaise rencontre avec un délinquant coriace », suppose celui-ci. 
Après avoir repris une certaine assurance, il les devance de quelques pas pour les emmener vers son bureau. Un gloussement moqueur venant de l'autre bureau retentit à son oreille. 
Il est clair qu'à côté d'eux, il paraît minuscule. 

Après avoir posé son gobelet sur la table, il s'assoit puis fait rouler sa chaise à roulettes correctement pour se redresser et paraître plus grand. Mais c'est peine perdue. 
Poliment, de sa main, il leur indique les deux chaises non loin de là, pour qu'eux aussi puissent se mettre à l'aise. 
Ses vertèbres lui sont douloureuses et avoir constamment la tête en arrière pour discuter n'arrangerait certainement pas la situation. 

Le pacte du loup. tome 1(🔞) En Réécriture Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon