chapitre 43

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Océane gesticule.  
Cligne des paupières.
Le sommeil est là, qui lui pique les yeux.
Alors elle les referme et se rendort.
« Oui juste encore un petit peu », murmure-t-elle pour elle-même.

Les minutes tournent.
Les heures également.
Et s'ensuivent les jours…
Adam veille sur sa protégée.
Comme il sait si bien le faire maintenant.

Une couverture en plus, qu'il dépose délicatement sur son corps allongé.
Pour lui, ce sera le canapé, qui lui tend les bras.  
Cela fera l'affaire.  
Enfin pour le moment, bien-entendu.

Depuis quelques jours, la neige tombe en abondance, blanchissant le sol, les arbres et les pics montagneux. Apportant cette lumière vive qui réchauffe l'atmosphère.
 
Le tapis blanc éclatant laisse apercevoir des petites touches d'empreintes par-ci par-là de la faune qui continue de vivre malgré l'épaisseur de neige et de ce vent glacial.

Quelques touffes d'herbe arrivent à percer à travers ce manteau laiteux.
Et c'est suffisant pour les cervidés et autres herbivores.
Et parmi ces petites touches de poésie, qui peuvent faire rêver les randonneurs,  enfin s’il y en avait dans ce coin reculé,  il y a la réalité qui s'impose à ce tableau.
Celle du danger.
De la mort.  
Qui rode dans les montagnes avec ces traces de bêtes qui cherchent à se nourrir de vengeance.
Et ces estampilles de gardiens qui surveillent le bien-être de la meute.

Tout à coup, quelque chose chatouille Océane.
Au coin de son oreille.  
Elle lève sa main, et tente de faire fuir cette mouche qui la taquine et qui l'énerve.
C'est pénible.
Irritant.

Mais voilà que cette dernière revient en force.  
Lui donnant l'impression d'être de retour avec une de ses congénères.
Puis une armée entière.
Elle grogne.  
Elle rouspète.

À travers ses paupières encore closes, elle distingue une lumière aveuglante.
Elle rabat donc les draps au-dessus de sa tête. Pour ne pas être importunée.  

⎯ Hé ! La belle au bois dormant ! Elle va se réveiller enfin !?

Cette voix.  
Oui, cette voix de femme.
Océane la reconnaît tout de suite.

Elle dégage d'un geste vif son visage camouflé par le drap.
Elle ouvre les yeux, et sourit avant de l'apercevoir.
Puis se redresse d'un bond, balançant par la même occasion, couverture et autres trucs, qui tombent lourdement au sol.

⎯ Tu es là ! s'écrie-t-elle heureuse en découvrant Lili assise au bord du lit.
⎯ Et oui, je suis là maintenant. Auprès de toi.

Elles se sautent dans les bras.
Elles rient ensemble.  
Hurlent.
C'est une effusion de larmes et de bonheur.

⎯ Je suis tellement contente de te voir, Lili, clame Océane folle de joie.

La brunette se libère de cette étreinte émotionnelle, pour repositionner sa meilleure amie à sa place.  
Elle l'agrippe par les épaules et après avoir repris un air sérieux, répond :

⎯ Pourquoi ne m'as-tu pas parlé de tout ça ?

De sa main, Lili balaie l'air.

⎯ De cette histoire. De ta mise en danger. De ton départ précipité.

Capturant le regard de son amie, elle ajoute, d'une voix anxieuse :

⎯ Je t'ai appelée plusieurs fois, Océane. T'ai laissé des messages. Mais tu ne m'as pas répondu. Même pas un SMS. Tu imagines mon inquiétude !?
⎯ Je suis désolée, Lili. Mais je ne voulais pas te rajouter plus de soucis que tu en as actuellement.

Le pacte du loup. tome 1(🔞) En Réécriture Où les histoires vivent. Découvrez maintenant