chapitre 16

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Birds par Audrey Morgan.

L'homme qui vient de franchir le seuil du restaurant a le visage fermé, ne laissant paraître aucune expression.
Habillé de vêtements sombres, il regarde la salle. Puis après avoir interpellé à haute voix, et sans attendre l'autorisation, va s'asseoir à une table, sous le regard abasourdi des touristes et des habitués présents.

Christian franchit le seuil et se stoppe, cherche l'homme du regard.
Dans un coin, une main se lève, indiquant qu'il est là.
« Un peu culotté le mec » pense le patron.
Il progresse à cette table, gardant au fond de sa gorge ses remarques désobligeantes. 
« Le client est roi. Enfin à ce qu'on dit.. » Il sourit poliment.

-Ma petite serveuse va venir prendre votre commande.

L'homme acquiesce. Froidement.
Alors que son téléphone vibre à ses côtés faisant un barouf à faire trembler verres, assiettes et carafe d'eau.
Des clients ronchonnent.
Christian fronce les sourcils.
Mais sans prêter aucune attention à qui que ce soit, l'homme parcourt rapidement la salle des yeux.
"Toilettes" indique le symbole. Il sera tranquille pour répondre.
Réajustant ses lunettes double-foyer qui ne lui servent à rien, il se lève et avance vers l'odeur florale.
« Les humains et leurs parfums de synthèse ».
Puis, déterminé à être en paix, il s'enferme à l'aide du loquet, montrant que c'est occupé. Et décroche, furieux.

-Je t'ai demandé de ne jamais m'appeler.
- Maître ! Je n'arrive pas à les contenir. Ils sont enragés.

Maître ! Qu'il aime être appelé par ce nom. Ça le rend tout puissant.
Il se radoucit en affichant un rictus sur ses lèvres habillées d'une grosse moustache.

- Je t'ai nommé bêta de la meute c'est pour que tu puisses régler ce genre de problème. Moi pour l'instant j'ai autre chose en tête.

- Bien sûr maître, et je suis fier de ce titre, répond l'autre voix anxieuse au téléphone.
- Donc si tu comprends, alors pourquoi m'appeler ?

Le silence règne à l'autre bout du fil.

- C'est ou tu en a les capacités, ou je nomme quelqu'un d'autre, continue l'homme déterminé. Mais alors, tu connais ton sort ?
- Oui Maître !
-Je ne garde aucune chose inutile. N'importe qui peut être remplacé. À toi de justifier ton titre.

Et il raccroche. Sans laisser l'autre interlocuteur répliquer.

-Je ne suis entouré que d'incapables !? murmure-t-il en sortant de la cabine de toilette.

Rencontrant son image dans le miroir en face de lui, il rectifie ses artifices qui lui ont permis de pénétrer dans le restaurant sans être reconnu de ses deux plus grands ennemis.
Des lunettes à gros verres.
Son postiche.
Sa moustache et bien sûr une barbe pour dissimuler la totalité de son visage.
Il étire ses lèvres dans une grimace forcée, ouvre la porte et retourne s'asseoir à la table isolée. 
Celle qui lui permet de surveiller ses rivaux dans le cas où ils se pointeraient.
À peine vient-il de poser ses fesses sur la chaise, que la porte de la cuisine s'ouvre pour laisser entrer la jeune femme aux cheveux rouges.
Il s'adosse à sa chaise, et avec attention, la regarde s'avancer affichant un petit sourire rosé sur ses lèvres.
Il déglutit, car sa vengeance est juste là ! Devant lui, réduisant petit à petit l'espace qui les sépare tous les deux.
Il pourrait agir rapidement.
Comme un éclair fulgurant.
Sans rien laisser paraître.
Sans que personne ici ne puisse réagir à son assaut.
Toutes griffes et tous crocs dehors.
Mais où serait alors son plaisir à lui ?
Non Samuel doit prendre son temps.
Et puis contre Adam et Brandon, il ne sera pas de taille.
Et ça il le sait.
Un contre deux, le combat n'est absolument pas équitable.
Alors, reprenant ses esprits, il serre ses poings et sa mâchoire.
Et décide d'agir plus tard, dans un autre lieu, dissimulé des regards.

Le pacte du loup. tome 1(🔞) En Réécriture Où les histoires vivent. Découvrez maintenant