Trois

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FAIS MOI CONFIANCE

« Ce n'est pas du sport si le succès est garantit. Ce n'est pas du sport s'il n'y a pas de relation entre l'effort et la récompense. »

— Pep Guardiola


MAËLLE CAMARAParis - mai 2022———

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MAËLLE CAMARA
Paris - mai 2022
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J'arrivais enfin devant le siège du Paris Saint-Germain, accessoirement le Parc des Princes, quand un vigile me bloqua le passage.

— Excusez-moi mademoiselle, vous avez une autorisation ?

Je leva les yeux dans sa direction et réalisa. Non. Mais je ne pouvais pas répondre ça. J'improvisais.

— Vous allez pas le croire ! Je l'ai, mais il est dans ma voiture, qui est elle même dans un parking, mais pas le votre. Elle est malheureusement en pannes. C'est con ça.

Je sourirais tout en sortant mon charabia.

— En effet, c'est con ça.

J'avançais d'un pas.

— Je peux entrer donc ?

Il mit sa main pour me bloquer le passage.

— Non.

— Ah...

Soudain, la porte s'ouvrît de l'intérieur et un homme, ayant la quarantaine, je pense, apparut sous mes yeux.

— Madame Camara ?

— C'est bien moi.

— Suivez moi mademoiselle.

— Mais avec plaisir monsieur.

Je souris au vigile qui eu enfin la gentillesse de se décaler et suivis l'homme pour entrer dans un ascenseur. Arrivés au 5e étage, on descendit et on remonta une allée pour déboucher devant une grande porte.

L'homme toqua.

— C'est elle ?

Demanda une voix que je reconnu.

— Oui. Il se tourna vers moi. Vous pouvez entrer.

Et en effet, lorsque que passais la porte, c'est bel est bien Nasser Al-Khelaïfi que je découvris assis à son bureau.

— Asseyez vous mademoiselle.

Je m'exécuta alors que la porte se fermait derrière moi, me laissant seule avec lui. Il ne souriait pas. Je crois que ce n'était pas son genre. Enfin, je ne l'avais jamais vu sourire, sur aucune photos, sauf lorsqu'il signait de gros joueurs...

Il joignit ses mains entre elles en les posants sur une enveloppe semblable à celle que je lui avais remise.

— Tout d'abord, bonjour mademoiselle.

— Bonjour.

— Je dois avouer que j'ai été plutôt surpris par vous, et ce dossier que vous avez jeté par la fenêtre dans ma voiture au coin d'un feu rouge.

Je laissa échapper un léger sourire. C'est vrai que dit comme ça, j'avais l'air un peu folle...

— Mais ça m'a intrigué, alors j'ai lu votre lettre ainsi que la cinquantaine de feuilles qui l'accompagnaient. Alors votre "approche" a plutôt bien marché si je puis dire. Enfin...

Il soupira un coup et pris l'enveloppe dans ses mains.

— C'est bluffant. Je ne m'attendais à rien quand j'ai ouvert ce truc. Mais votre analyse complète est très intéressante et laisse apparaître certains points que beaucoup ont tendance à négliger. Bien que je ne m'y connaisse pas tant que ça en football, je ne suis que le président du club après tout, vous m'avez convaincu. Je ne saurais pas vraiment dire pourquoi, mais votre projet intégral me semble relever du génie.

J'arquais un sourcil. Un génie, moi ? Mais évidemment ! Je le dis depuis que je suis toute petite. Enfin quelqu'un qui le remarque !

C'est une blague, bien sûr. Je resta de marbre et attendis qu'il termine son discours.

— Vous ne me semblez pourtant avoir aucune qualification, enfin aucune expérience dans le métier. Vous n'avez que 24 ans et vous n'avez jamais joué au football, enfin jamais à haut niveau en tout cas.

— C'est vrai.

— Mais j'ai envie de vous faire confiance.

— Merci beaucoup, c'est-

Il me coupa.

— Malheureusement, vous me demandez de virer Leonardo, mon adjoint. Mais c'est impossible. Je veux bien vous faire confiance, mais je ne peux vous laisser tout gérer seule. Je ne vous connais pas après tout.

— Donc ?

Cette fois, c'est lui qui arquait un sourcil. J'avais encore parlé à voix haute. Remarque insolente.

— Donc, je vais lui présenter votre projet. Et nous déciderons ensemble si nous acceptons de vous faire confiance pour guider l'équipe la saison prochaine.

— D'accord. Très bien, je comprends. Et bien au revoir.

Je lui serra la main et me lèva.

— À bientôt j'espère.

— À bientôt mademoiselle Camara.

Je sortis du bureau et tomba nez à nez avec Leonardo. Bah tient. Quand on parle du loup. Je feins un sourire et me dirigea vers l'ascenseur lorsque mon téléphone se mit à sonner.

— Oh, nan, pas lui...

Je décrocha et attaqua sèchement. Tout en appuyant sur le bouton pour appeler l'ascenseur.

~ Tu veux quoi ?

~ Denis m'a dit qu'il t'avait vu au bar hier soir. Je voulais qu'on parle donc je suis passé à l'appart, mais t'y étais pas. Donc-

~ Alors je vais être claire une dernière fois avec toi. Je ne veux plus te voir. Pas en face de moi, pas loin de moi. La simple vue de ton visage me débecte. Alors tu prends tes jambes et tu quitte MON appartement sur le champs. Je te préviens, si t'es encore là quand j'arrive je t'enferme dedans et je le fais brûler. C'est compris ?!

Je n'attendis pas sa réponse et raccrocha.

Hijo de puta...

Je redressa la tête et m'aperçus que l'ascenseur était ouvert et que ses occupant étaient en train de me dévisager.

Y mierda.

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