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   Gouverner Anhedonia est un peu comme combattre sur un cheval de Troie, à une seule différence près ; le mien est vide.

La guerre contre Toska perdure encore à l'extérieur du royaume. La source n'est nulle autre qu'un simple pillage effectué il y a de cela quelques décennies. Malgré que nous ayons réussi à reprendre les trésors qui nous ont appartenu, rien n'a cessé. L'enjeu de cette bataille s'est transformé en lutte honorant la mémoire de mon père tombé sous les canons de nos adversaires. Rendre les armes serait pour le peuple un acte cauchemardesque.

Néanmoins, Toska n'est plus mon unique préoccupation.

Nous perdons des centaines de soldats lors de nos expéditions et de moins en moins d'hommes osent s'engager dans l'armée royale. La fatigue se creuse pour chacun au sein du château. Trouver une solution à notre manque d'effectif est devenu synonyme d'insomnie. Toutes les propositions échouent, les majordomes et moi sommes plongés dans un désespoir proche de l'agitation.

Arrêter ce combat n'est pas aussi simple que je l'aurais souhaité.

Les troupes adverses, elles, sont déterminées à nous anéantir dans l'optique d'orner leur prestige et effacer des mémoires cette honte dont nous les avons couverts.

Un soupir m'échappe. Mes yeux parcourent un instant l'extérieur pendant que ma tête vient négligemment se poser dans la paume de ma main.

Cela fait un peu plus de trois mois que l'armée est partie défendre nos frontières au sud. Je ne peux m'empêcher d'être gravement concerné.

Dans quel état vont-ils revenir ?

Cette question ne cesse de m'effrayer de plus en plus.  En un mois, les conseils ont doublé. Les serviteurs et quelques intimes se démènent à apporter une solution miracle pour nos troupes. Je suis prêt à entendre toute idée, même la plus barbare.

Et c'est sans vous cacher qu'il y a peu, l'une d'entre elle a retenu mon attention.

[18 octobre, oratoire du château]

- Sir ?

Légèrement surpris, je relève la tête vers Yeosang, mon messager, dont seul les membres du conseil ont connaissance de son statut.

Prendre part à nos débats n'est guère dans ses habitudes, rares sont les fois où il intervient.

- Je t'écoute, Yeosang.

Le calme inhabituel de la pièce le déstabilise. D'une œillade, je l'invite à prendre son temps avant que ce dernier ne se redresse correctement sur l'assise et explique :

- Il se pourrait que la proposition suivante puisse redresser les inégalités de nos troupes. Cependant, ça pourrait être une décision inconcevable, voire abominable, pour la cour et une partie du peuple.

Mes mains se croisent et mes coudes s'appuient sur la surface de la table. Les yeux plissés, j'émets un hochement de tête.

- Nous pourrions diffuser une annonce de recrutement dans les campagnes extérieures.

Quelques chuchotements fusent.

- Êtes-vous donc malade ?!

- Silence ! M'exclame-je.

Le blond reprend timidement ;

- Je suis certain que beaucoup d'entre eux se joindront à nos côtés dans cette bataille.

- Et pourquoi cela ? A demandé le comte de Jaya d'une manière méprisante.

- Car même si les chances de mourir sont grandes, ils préfèreront périr en ayant connu le luxe d'être logé ici, à la cour du château.

Les contestations reprennent.

Contrairement aux nobles de la cour, j'y vois un aspect positif que l'un de mes fidèles vient nonchalamment justifier à voix haute.

- Je suis pour, ça pourrait être bénéfique pour eux comme pour nous. De plus, ça permettrait d'attiser la haine qu'ils ont envers nous et d'en profiter pour rétablir une relation de confiance.

- Retournez vous tourner les pouces dans les cachots, Monsieur Song !

- C'est ubuesque ! A lancé la duchesse d'Aeden.

- Je n'ai jamais entendu des sottises pareilles !

- Assez ! M'énerve-je.

Tous se taisent.

- Monsieur Song, commence-je à l'intention de mon ami, vos paroles sont justes. Nous ne devons pas vivre dans un éternel conflit. C'est en s'unissant tous que nous aurons une chance d'arrêter cette guerre.

Certains baissent les yeux.

- Que cette proposition plaise ou non, la décision me revient.

- Vôtre Grâce, sans vouloir vous offenser, vos sujets pourraient se révolter...

- Ils ne le feront pas, la peur les a déjà gagnés.

[...]

Je demeure toujours hésitant sur le discours que je vais tenir lors du prochain conseil. Personne ne m'éclaire grandement. D'une part, je redoute les conséquences que cet acte pourrait avoir, d'une autre, je suis prêt à tout pour que chacun puisse vivre sans être enlacé par la crainte.

Et alors que je m'apprête une énième fois à grossièrement souffler, la porte s'ouvre brusquement.

- Vôtre Altesse, les troupes sont revenues.

———————

Hehe, petit cadeau <3

Je commence officiellement la publication des autres chapitres dès que mon oral sera passé :)

Bonne journée ! 💞

𝗮𝗻𝗵𝗲́𝗱𝗼𝗻𝗶𝗲 [woosan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant