𝐈

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d r o w n i n g

j'étais gentille. c'était un fait.

sur les dires de certains, peut-être un peu trop. et en effet, cela constituait parfois un problème dans mes relations, ou dans ma vie en globalité. je n'arrivais jamais à discerner la part d'ombre qui hantait les personnes de mon propre entourage.

enfin, de manière générale, je tentais sûrement d'y faire abstraction. d'ignorer le fait que mes proches, même ceux que j'appréciais le plus, pouvaient être mauvais. bien sûr, ceux-là ne l'étaient pas fondamentalement non plus ; ils possédaient de bons côtés, malgré tout.

mais les mauvaises actions importaient plus, puisqu'elles blessaient. elles causaient des dommages sur un tiers. un peu comme une tempête qui s'abattait sur une île paradisiaque. au final, les magnifiques paysages finissaient par être détruits.

les bonnes actions embellissaient peut-être les dommages. mais elles ne les repéraient jamais complètement.

puisque même le temps n'y changeait pas grand chose.

spencer était gentille. c'était un fait.

elle l'était beaucoup trop. pardonner n'était pas une mauvaise chose, au contraire, c'était une bonne qualité en général. mais dans le cas de spencer, c'était trop.

la demoiselle pardonnait l'impardonnable, et ignorait les faits, même s'ils se produisaient devant elle. spencer était gentille, et le problème, c'est que cela lui faisait défaut.

pour elle, personne n'était que bon, ou que mauvais. son optimisme la poussait à croire profondément en l'être humain, encore et encore.

ses proches pouvaient la décevoir, que personne ne le saurait,

même pas elle.

le meilleur exemple pour illustrer ceci, restait sa propre mère. de nombreuses fois cette dernière lui prouvait qu'elle ne changeait pas, qu'elle continuait de lui imposer une torture psychologique qui la tuait petit à petit, mais cela ne la convainquais, apparement, pas suffisamment.

spencer lui accordait sa confiance,

encore et toujours.

même si la tempête s'abattait sur elle avec une forme démesurée, et que spencer finissait par s'échouer sur l'autre rive.

elle pardonnait.

spencer était gentille, elle l'était trop,

mais,

spencer se noyait.

drowningWhere stories live. Discover now