Chapitre 12

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ELLE


Enfin extirpée des griffes de ce cinglé je rentre dans la voiture de Liam et l'informe des dernières révélations d'Alec.

- Tu penses que ça suffira? Demandé-je en laissant paraître mon désarroi.

- Je l'espère. Tu as été époustouflante. Tu devrais rejoindre la police. Lance-t-il en riant le regard entendu.

Nous arrivons à mon immeuble de brique rouge, en me retournant pour le remercier, il éteint le contact et sort du véhicule. Je l'interroge du regard, en attendant des explications.

- Je dois t'enlever et récupérer le micro.

J'avais bon espoir d'être enfin seule mais je l'invite forcée et contrainte à me suivre. Nous entrons dans mon appartement, je le laisse patienter dans le salon pendant que je me change. Il m'a peut-être vu nue une fois et c'est amplement suffisant. Je reviens vêtue d'un pantalon de survêtement et d'un débardeur que je soulève en m'approchant. Il retire délicatement le petit micro collé à ma peau. Je redescends mon haut et m'allume une cigarette.

- Tu bosses dans quoi au fait ? Me demande t-il l'air curieux.

- Une librairie. Dis-je simplement.

Ilse met à rire franchement et plus fort encore en voyant mon air contrarié. Je m'installe sur le canapé, il ne semble pas décidé à partir alors j'envoie un message rapide à Nick pour l'informer que tout s'est bien passé. Il m'appelle dans la foulée et je raccroche aussitôt, je ne veux pas que Liam sache qu'il est au courant.

- Je sais que tu étais stressée mais tu n'as rien laissé paraître c'est impressionnant. Même pour un flic sous couverture.

- Merci. Me contenté-je de répondre.

- Tu sais, je me souviens très bien du soir où on s'est rencontré.

- Liam, je crois que j'ai plutôt besoin d'être seule ce soir. Avoué-je un peu froidement.

Il acquiesce, un sourire déçu se dessine sur son visage tandis que je le raccompagne vers la sortie. Une fois seule, je rallume une cigarette et m'installe sur mon canapé en appelant Nick.

- Eva, ça va ?

- Oui Nick tout va bien. J'espère seulement qu'ils les trouveront demain. Avoué-je sans réfléchir.

- Pourquoi ? Dit-il la voix étranglée.

- Disons que j'ai fait une promesse que je n'ai nullement envie de tenir. Mais ne t'inquiètes pas.

Il monte dans les tours, grogne son mécontentement, passe par toutes les émotions et je me contente d'écouter. Je le comprends parfaitement mais épuisée je ferme mes paupières au son de sa voix, à présent apaisante et douce.



LUI

Ils se connaissent donc intimement. Cet tocard a coupé son micro mais pas le sien. Même si elle a refusé ses avances, l'idée qu'il est pu la posséder me hante... C'était quand? Il n'y pas si longtemps, j'imagine. La jalousie est sensation absolument désagréable.

Je n'écoute plus en comprenant qu'il a pris la porte. J'éteins tout et appelle Matt. Je n'ai plus la force d'hurler, je me contente de prendre les infos.

- Alors vous avez une piste sérieuse cette fois?

- En effet ça réduit drastiquement les possibilités. Je dois dire que je suis impressionné.

Je me contente de grogner en lapant mon whisky à la bouteille.

- Écoute James, je suis désolé. Mais on n'a jamais été aussi proche grâce à elle. Alors je te tiens au courant demain.

- T'as intérêt à les chopper. Sinon...

Je contiens mes mots même s'ils ne dépassent pas ma pensée. La vérité c'est que moi aussi j'ai profité de ses talents et l'ai mise en danger. Alors je ne suis pas mieux que tous les autres et je ne la mérite pas. Je raccroche simplement, sans un mot de plus.


Mais pourquoi a t-elle pris de tels risques? La seule réponse me semble inespérée alors je préfère imaginer que c'est pour Nick. Il n'a personne à part moi et elle à présent. Moi sa famille. Nick est un être particulièrement fort, il a tout vécu mais ne s'est jamais plaint. Il prend tout, sans broncher et se contente de tellement peu. Le jour où je lui ai proposer le poste de journaliste, j'ai vu l'émerveillement dans son regard. Il m'a remercier pas moins de dix fois alors qu'en fait, je lui devais tout. Alors s'ils se sont rapprochés, il la mérite bien plus que moi. J'empêche mes larmes de couler, je ne suis pas de ceux là. Tous deux méritent le bonheur. Et je ne les empêcherais sous aucun prétexte de l'atteindre. Je veux juste les revoir. Plus que tout. Mes paupières se ferment et je tombe dans un sommeil purement éthylique. 

Dans son regardWhere stories live. Discover now