La promise de Lazaro Santi ( 𝐑𝐨𝐦𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐌𝐚𝐟𝐢𝐚 )

Chapitre 11

Hannah se pencha en avant tout appuyant ses mains sur la balustrade. Sa robe de mariée flottait comme un voile fin selon l'envie du vent. Elle était simple et fait de dentelles anciennes, avec des bretelles épaisses et tissées de motifs florales avec de belles nuances nacrés. Elle avait été coiffée par des professionnels qui avaient mis du cœur à l'ouvrage pour que ses cheveux retombent en cascade dans son dos avec de multiples tresses au centre, retenus par des épis de blé et quelques brins de muguet.

Hannah s'était sentie belle toute la matinée mais elle n'oublierait jamais cette cérémonie.

Lazaro Santi lui avait encore menti ou il ne lui avait pas totalement dit la vérité. Dans cette chapelle son cœur avait tremblé à chacun de ses pas. La beauté brute et mâle de l'italien avait rendu sa respiration saccadée, mais ce qu'elle n'oublierait probablement jamais c'est son regard posé sur elle. Possessif et très grave, ses yeux bleus l'avaient transpercé de toute part sans qu'elle puisse l'arrêter. Les vœux échangés avaient été prononcé en italien, et Hannah s'était contentée de les répéter sans en connaître réellement le sens. Ce qui l'avait cependant frappé jusqu'au cœur c'est le sérieux affiché par le mafieux et le prêtre. Rien n'avait ressemblé à une comédie ou bien même une union scellée par un contrat sous conditions.

Tout lui avait semblé réel...beaucoup trop réel...

Il n'y avait pas eu de baiser comme elle l'avait redouté. Le mafieux s'était contenté d'effleurer ses cheveux et avait chassé le prêtre qui s'était effacé au milieu d'un silence profond et inquiétant. Alors c'est avec le cœur battant à la chamade qu'elle l'avait suivi hors de la chapelle, le doigt orné d'une alliance et d'une bague de fiançailles qu'elle ne parvenait pas à regarder. Lui ne portait rien qui laissait supposer qu'il était un homme marié et cette pensée lui arracha un rire amer.

Elle n'avait pas mis longtemps à comprendre pourquoi et à ce moment-là tout ce qu'elle avait pensé être réel s'était effondré pour laisser place à la plus dure des réalités.

Le mafieux venait d'obtenir ce qu'il voulait et pendant un an, elle allait devoir se faire à l'idée qu'elle n'était qu'une envie, une détermination qui ne changerait pas le quotidien du maître du jeu.

Une nausée lui monta à la bouche lorsqu'elle quitta ses sombres pensées. Elle souleva la robe pour s'éloigner du balcon et se retourna. Un hoquet de peur quitta ses lèvres alors que le mafieux se trouvait là, en face d'elle, un verre de whisky à la main.

Hannah ignorait depuis combien temps il se trouvait ici, la chemise légèrement ouverte, les manches relevées, exposant la virilité qui sillonnait ses avant-bras.

- Je serais curieux de connaître le cours de tes pensées, déclara-t-il en dardant sur elle un regard énigmatique.

- J'étais en train de m'imaginer quelle serait ma vie pendant les douze prochains mois, répondit-elle sèchement en lâchant sa robe qui retomba sur sol.

- Eh bien cela dépend de toi tesoro, glissa le mafieux d'une voix profonde en faisant quelques pas vers elle.

- Cela ne dépend pas de moi et tu le sais très bien, rétorqua-t-elle en le regardant droit dans les yeux. Tu es un mafieux, tu tues des gens et moi je suis là au milieu de tout ça sans savoir si je risque ma vie à être dans ce monde terrifiant.

- Tu ne risques pas ta vie à être dans mon monde terrifiant cara, cesse de tourmenter ton imagination un peu trop débordante à mon goût.

- Ah oui ? Dans ce cas pourquoi tu étais dans le coma ? Et ne me dis pas qu'il s'agissait d'un simple accident de moto.