𝐀𝐮-𝐝𝐞𝐥à 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐫𝐢𝐯𝐢è𝐫𝐞 [𝘈. 𝘔𝘪𝘺𝘢 𝘟 𝘖𝘊 ]

é𝚝𝚊𝚙𝚎 𝚚𝚞𝚊𝚝𝚛𝚎 (𝟸/𝟸)

Partie 2

présent, en 2019.

« - Dis, je peux te poser une question ?

- Je t'écoute. répondit-elle en se retournant vers lui. »

Autour de cette pluie battante s'accompagna de vifs éclairs sublimant le ciel nocturne. Le bruit de celle-ci en était ironiquement reposant sans savoir à quel moment ça allait s'arrêter. À vrai dire, il ne voulait guère que cela se termine.

« - Je suis assez curieux. Comment Omi-omi t'a fait sa demande ? Genre, il a sorti le grand jeu ?!

- Non rien de tout ça. dit-elle en rigolant.

- C'est vrai que j'ai du mal à l'imaginer se mettre à genoux devant tout le monde ! s'esclaffa-t-il en ricanant.

- À vrai dire... ça s'est passé il y a un mois de cela. À ce moment-là, j'étais à Rome pour un spectacle dont j'avais le premier rôle. J'ai toujours été anxieuse mais là, je n'avais jamais autant stressé de ma vie pour une représentation.

- Genre plus stressant que madame Kishimoto ?

- Pire ! Étant en déplacement, j'étais face à moi-même lors de cette tournée européenne, jusqu'à ce que j'apprenne que ce soir-là une personne très particulière était dans le public, d'où mon terrible stress. Incapable de me ressaisir dans les loges. Je bougeais partout, j'avais du mal à respirer... Bref, c'était franchement pas cool. J'avais juste l'idée de cette personne qui allait me regarder sur scène pour la première fois et qu'il ne fallait absolument pas que je me foire. Mais... un ange est entré dans ma loge par surprise et a su régler toutes mes peurs.

- Quel enfoiré, c'est donc ça ses activités lors de nos jours de repos !

- La première vision qu'il a eu de moi en entrant dans cette ridicule pièce, ce fut moi en train de faire une crise de panique. Je m'attendais à tout sauf à le voir en toute honnêteté. Et au fil de longue minutes à tenter de me calmer, il a paniqué aussi en posant son genoux à terre. Et c'est là, qu'il la fait. déclama-t-elle d'un sourire timide. Bon, initialement il comptait le faire le soir-même mais ça a pris quelques heures d'avance. »

Dans ses yeux, il pouvait y voir la jeune femme se remémorer encore la scène dans sa tête d'une tel mélancolie. Son ardente sincérité se lisait dans sa douce voix qu'il en attraperait des délicieux frissons. Elle était amoureuse sans aucun doute.

« - Eh bien, notre Omi a donc un cœur ! Quand les autres vont l'apprendre ! »

Mieko se mit alors à rire de bon cœur à la réflexion du garçon entraîné lui aussi par un léger gloussement avant qu'il ne se ressaisisse doucement. Au lieu de ça, Il préféra l'observer se marrer jusqu'à la dernière seconde où ses lèvres en étaient si grandes.

« - Dis, je peux te poser une autre question ? demanda-t-il avant qu'elle ne hoche la tête. Cette fameuse personne...C'était ton grand-père ? »

Le garçon était au courant qu'à l'âge de douze ans, Mieko avait très mal vécu le départ de son grand-père dans un pays étranger pour qu'à son tour il vive de son rêve, la danse. Elle avait perdu tout repère lorsque cet homme dont elle admirait tant n'était plus auprès d'elle. Les dernières paroles du vieux monsieur en étaient si douloureuses à son égard qu'elle s'était promise de travailler si dur qu'un jour il viendrait l'applaudir à son tour.

La jeune femme se contenta de sourire paisiblement affirmant ainsi ces dires. Nulle besoin de milles mots pour y traduire ce qu'elle ressentait.

Sa promesse avait été tenu et réalisé. Un doux souffle au cœur attendrit le garçon étant si ravi de savoir cela, même si il ne voulait guère le montrer. C'est à ce moment précis qu'il s'est rendu compte que certains choix du passé, encore douloureux aujourd'hui, étaient au final l'accomplissement de ce dont il souhaitait sincèrement.