~ Chapitre 14 ~

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Grace Watson.

Je suis au studio de danse depuis une heure et j'ai la tête qui tourne à force de tournoyer et tournoyer. Je m'assoie un moment et j'entends quelqu'un entrer.
Je lève la tête et je vois Alison arriver.
- Vas t'en, lui dis-je.
- Non. Je viens te donner une dernière chance d'abandonner.
- Et pourquoi j'abandonnerais ? soupirais-je. C'est mon rêve d'aller au conservatoire de Manhattan.

Elle vient vers moi sans boiter le moins du monde.
- Ton genoux... murmurais-je en comprenant.
- Ah tu comprends enfin... ria-t-elle.
- Tu as fais semblant...
- Bravo Rien, tu me surprends de jours en jours.
- Mais pourquoi ? Tu avais le rôle !
- Peut importe pourquoi. Il me reste juste à te dire bonne chance...
- J'en veux pas de ta chance. Au revoir.
- Comme tu voudras.
Elle me lança un petit sourire machiavélique et partit.

Inspire, expire... Inspire, expire ! Respire bordel !
J'arrive pas à me calmer, dès que j'ai le malheur de penser à demain, le jour du gala, mon cœur se serre et j'ai envie de vomir. Ma gorge est décidée à ne pas laisser passer l'air et j'ai l'impression de m'étouffer.
Je me lève et recommence à m'entraîner d'arrache pied. "Je vais y arriver" murmurais-je. "Je vais avoir mon audition au concervatoire" "Je suis une danseuse"
Ma grand-mère était ballerine quand elle avait 20 ans. Elle m'a toujours dit "Grace Watson, tu es une danseuse. Et les danseuses n'ont pas besoin d'ailes pour voler. Alors ferme les yeux, et envole toi."
Sa voix résonne dans ma tête en boucle depuis qu'elle m'a quittée il y a deux ans. C'était la seule qui me comprenait dans cette famille... Elle m'a acheté mes premières pointes et sans elle, ma vie est plus fade et je me sens seule. Affreusement seule.

***

Je n'ai pas réussi à dormir, en toute une nuit j'ai vidé deux cafetières à moi toute seule et je m'acharne pour le moment à cacher mes cernes avec du fond de teint.
Ma mère s'acharne sur mon costume qu'elle n'arrive pas lacer dans le dos. Je suis tellement stressée que mes genoux s'entrechoquent sans cesse et la caféine n'arrange rien.
- Calme toi ! m'ordonne ma mère. Si tu continues je vais jamais y arriver.

Ma mère n'a jamais aimé l'idée que je veuilles devenir danseuse étoile mais le jours où j'ai fugué chez ma grand mère après une dispute quand j'avais 14 ans, elle me laisse tranquille. En fait je crois qu'elle s'en fou un peu que je finisse dans la rue, dans un conservatoire ou dans un asile... Mais bon moi ça m'arrange.
Une fois maquillée, ma mère décroche son téléphone.
- Désolée Grace, je dois y aller, Morgane est chez une amie je dois aller la chercher.
- Maman... C'est un des galas les plus importants pour mon avenir !
- Bonne chance, me coupa-t-elle en m'embrassant sur le front.

Merci le soutient maternel !
Je fais des mouvements vagues avec mes bras et mes jambes pour me détendre, je m'étire et m'échauffe.
Je passe dans les derniers, mon solo est juste avant le final.
Les premiers groupes de danseurs entrent sur la scène, je les regardes depuis les coulisses et continuer à essayer de respirer normalement.
- Grace !
Je me retourne et ma meilleure amie me tombe dans les bras.
- Oh tu peux pas savoir à quel point je suis heureuse que tu sois là ! lui dis-je en la serrant fort.
- Mais on est tous là.
Je me sépare de son étreinte et je suis submergée de bonheur, Lucie, Marion, Ethan, Adam, Josh... Ils sont tous là devant moi. Je cours vers eux et se forme le plus gros câlin groupé du monde. Quand on se sépare, Josh me prend la main et m'emmène à l'écart.
Il me caresse la joue et me souri.
- Comment tu te sens ?
- Je vais vomir partout sur tes pieds Collins, riais-je.
- Je vois, dit-il. Détend toi, tout va bien se passer.
- Non au contraire, je sens que je vais me planter...
- Hey... chuchota-t-il en me caressant les cheveux. Tu es douée, tu vas y arriver.
- Je sais pas... Je penses que...
- Danses, tu penseras après.
- Merci.
- C'est normal, m'assure Josh.
- Ah pourquoi ? souriais-je.
- Parce que...
Mon cœur s'arrêta et ma respiration se fut saccadée.
- Parce que je t'aime, murmure-t-il.
La tout s'arrête.
Mon cœur repart, à toute vitesse ! Je n'entend plus rien, je ne vois plus que lui. Pendant cet instant, tout n'est que lui.
Je m'approche et l'embrasse de toutes mes forces. Ses yeux profonds, son odeur de chlore... Tout en lui m'obsède.
Je sens qu'il sourit à travers notre baiser et il m'attire contre lui.

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