Allongée dans le noir, les yeux grands ouverts, suppliant sans cesse de les faire taire. Ces pensées dans ma tête, ces tourments, ces visions qui s'emparent peu à peu de mon esprit. La pluie coule, elle est en euphonie avec ses larmes, devenues depuis quelques secondes incontrôlables. Allant tantôt à une vitesse folle tantôt à des petites gouttelettes similaires à celles qui coulent sur la vitre de ma fenêtre. Elles débordent malgré moi de mes paupières. Je serre les dents, je cligne des yeux, je me frotte les yeux, je lève la tête, j'écoute de la musique, mais rien n'y fait. Elles ne font qu'amplifier. Accélérant mon rythme cardiaque, rendant ma respiration effrénée. Mes poings se serrent sans que je puisse les contrôler. Une envie de frapper contre le mur, me surprend. Les muscles de mon corps se redisent. Le corps en tension, compressé. Il va se briser ou exploser. Il faut que je bouge. Je ne peux rester plus longtemps allonger sur ce lit. Je me lève, je cours dehors sous la pluie. Dans ma tête tout c'est embrouillé. Des idées ne font que défiler. M'écrouler à travers mes pensées. Tout se serre et bouillonne en moi. Je cours le plus vite possible sans savoir où je vais, sans but, sans destination. Fuir, m'évader voilà le but que je me suis fixé. Je finis par m'arrêter. Je regarde autour de moi. Les rues sont vides, calmes. La solitude emplit les rues. La pluie ruisselle. Peu à peu, la nuit noire devient couleur. Un monde de reflets et de couleurs apparaît. Tout devient jeu de lumières et de couleurs. Des halos de couleurs qui bavent sur le sol, des reflets de couleurs dans les flaques. Je me sens soudain plus apaisée en admirant ce spectacle de bokeh colorées.
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