15. Un avant goût de la folie

5 2 0
                                    

Hélène

Je ne serais point comment définir cette sensation. Je suis assez perplexe.

Certains m'appelleront égoïste et peut-être que vous avez raison après tout. Mais pour la première fois de ma vie j'ai compris que quelque chose n'allait pas.

Esteban avait raison sur un point, je n'étais plus moi, et ce depuis plusieurs années déjà.

J'ai espéré longuement de l'aide, mais je n'ai pas su la trouver, je n'ai pas été capable de me créer un entourage assez solide pour soutenir ma peine.

...
Hélène, plus jeune...

- Papa, regarde ce que j'ai fait avec maman !

Il nous regarde des étoiles pleins les yeux, je suis fière de le voir content à nos côtés, je sais que ce n'est pas facile tous les jours. Parfois je les entends se disputer, alors je ne fais comme ci de rien cependant je sais qu'ils parlaient de moi.

Je suis consciente que c'est pour cela que je ne vois plus aussi souvent papa, il n'est plus trop là.

Maman m'a dit qu'il ne viendrait plus aussi souvent aussi qu'avant à cause du travail, mais papa est fatigué à cause de la maladie de maman. Il n'a plus la force de s'en occuper alors il part tout doucement pour nous faire comprendre qu'il ne fallait plus comptait sur lui si nous avions un problème.

- Hélène tu es avec nous ?

Je souris, papa est avec nous aujourd'hui et nous avons fait des cookies. Ce sont les préférés à maman.

- Tu veux venir les manger devant la télé avec moi ?

Je sais qu'ils font semblant d'aller bien, je ne suis pas si bête.

Esteban m'a dit que ce n'était pas de ma faute et que mes parents m'aimaient malgré tout, parce que je suis la meilleure des filles que des parents puissent avoir.

C'est ce qu'il avait dit. Mots pour mots. Je les ai retenu parce qu'ils m'avaient fait pleurer.

- Oui, j'arrive.

Et c'est ainsi que j'ai passé le restant de mon après-midi  à regarder un dessin animé avec papa à ma gauche et maman à ma droite.

Ils n'ont pas parlé et j'ai senti qu'à ce moment là, c'était moi qui les retenais.

...

Le pire dans ce genre de souvenirs, c'est que je n'ai pas besoin de fermer les yeux pour les imaginer, ils vienne tous seuls à toi.

Dans ce lit depuis des heures, je me sens observée et tellement seule en même temps.

J'ai l'impression d'entendre la voix de mon père, de le voir et même de pouvoir sentir son parfum.

Je me sens épiée.

Je me lève de ce fichu matelas bien trop rapidement, je n'ai pas mangé j'ai mal au crâne.

Je souffle et essaye d'avancer jusqu'à la porte, je n'ai pas entendu Florent il doit être parti tôt ce matin.

- Hélène ?

Prouesses d'AntanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant