Chapitre 17

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Raiponce était sur le point de faire une crise cardiaque. Elle devait impérativement se faire opérer des yeux. Ce qu'elle venait de voir devait être puni par la loi. Assise sur le lit d'Elsa, elle avait les coudes sur ses genoux et la tête entre les mains, marmonnant dans sa barbe.

-Oh allez! C'est pas si terrible! Tenta Mérida.

-Vue la tête qu'elle fait, c'est pire que terrible. Ajouta Elsa.

-J'ai fait un effort surhumain pour trouver cette robe!

-Qui appartient à ta mère! Beugla Raiponce au bord de la crise.

-Bah, et alors?

Ça ne pouvait pas se passer comme ça. Raiponce se leva et inspira profondément. C'était un défi qu'elle devait relever. Devant elle, ses deux amies tenaient les robes qu'elles avaient choisies pour le bal de la rentrée. Et il fallait être honnête, c'était vraiment moche. Comment est-ce qu'Elsa pouvait penser aller à une fête dans une simple robe à bretelles? Et ne parlons pas de Mérida. Elle avait dans ses mains une des vieilles robes de sa mère. C'était un crime contre la mode.

-Hors de question que je laisse passer ça.

-Raiponce, je n'aime pas la façon dont tu me regarde. Lança Elsa en se protégeant de sa robe.

-Allons chez moi. Dit-elle catégoriquement.

Et tout le monde savait qu'il ne fallait pas discuter les ordres de Raiponce quand elle activait le mode Fashion Maniac. En un rien de temps, elles étaient déjà dans la voiture — conduite par le père de Raiponce — en direction de chez elle. Elsa et Mérida pouvait s'attendre à un relooking total.

En arrivant dans sa chambre, elles furent choquées de voir la quantité de choses qu'il y avait dans cette minuscule pièce. Un paravent était posé au coin de la salle, quelques habits pendant dessus. Un buste de mannequin était à côté, près d'une machine à coudre. Une guitare traînait par terre, quelques bougies par-ci, des pelotes de laine par-là, un échiquier, des livres et même des pots de terre cuite.

-J'ai l'impression d'avoir atterri dans la caverne aux merveilles. Commenta Elsa.

-Où plutôt à la décharge. Répliqua Mérida.

Pendant qu'elle regardait la chambre, Raiponce s'affairait à fouiller dans sa gigantesque garde-robe. Elle sortait une robe, la regardait, disait "non" et la lançait sur le lit. Elle refit le mouvement une bonne quinzaine de fois avant de sortir une robe bustier bleue. La jupe était courte de devant et longue de derrière. Le tissu du bustier brillait de mille feux et un voil parsemé de paillettes discrètes recouvrait la jupe.

-Celle-là est parfaite pour toi, Elsa.

-Quoi? Mais je ne peux pas. C'est ta robe.

-Tu pourras me la rendre plus tard. Pour l'instant, tu dois briller.

Elle lança la robe qu'Elsa rattrapa maladroitement. Son amie lui ordonna de l'essayer le plus rapidement possible pendant qu'elle essayait de régler le problème de Mérida. La rousse était assise sur le lit et regardait Raiponce qui l'examinait de la tête aux pieds. C'était perturbant de la voir caresser son menton en levant un sourcil.

-Toi, ce qu'il te faut, c'est un look de rebelle. Class mais rebelle.

Soudainement, elle leva un doigt et reparti pour sa recherche de tenue. Bientôt, elle sortit une combi-short grenat avec bretelles.

-Cool. Je n'aurais pas à porter une robe. Se réjoui la rousse.

-Je sais. Je suis géniale, non? Bref! Trêve de bavardage! Tu dois porter une de tes vestes en cuir avec ça. Et des rangers.

-À vos ordres, cheffe!

Plus tard, Elsa sortit de la salle de bain et Raiponce était au bord des larmes. Mérida leva les yeux au ciel en pliant soigneusement la combi-short. Sans perdre une seconde, Raiponce lança à Elsa des rangers.

-Mais pourquoi des rangers?

-Tes pieds me seront très reconnaissants.

Elsa haussa les épaules et se rhabilla. Elle avait envie de faire un peu de rangement dans la chambre de Raiponce, mais se ravisa en voyant les tonnes de vêtements entassés sur le lit. À la place, elle descendit avec ses amies prendre un goûter. Tout cet exercice avait donné faim à Raiponce.

-Vous avez trouvé des cavaliers? Demanda-t-elle en fourrant un morceau de cup-cake dans sa bouche.

-Harold. Répondit Mérida.

-Jack. Dit Elsa.

-Évidemment.

La blonde déposa son gâteau sur la table pour foudroyer son amie rousse du regard. Cette dernière tentait de réprimer un sourire, mais c'était peine perdue. C'en était de même pour la Fashion Maniac. Elle mit un gros morceau de cup-cake dans sa bouche pour faire disparaitre son sourire.

-Pitié, les filles, vous n'allez pas recommencer avec ça quand même.

-Si tu admettais que Jack te plaît, alors oui, on arrêtera. Répondit Mérida en gardant ses yeux sur son cup-cake.

-Mais il ne me plaît pas!

Raiponce se redressa et prit la main d'Elsa, tout en mâchant. Puis, elle se rassit.

-Heh he he henhais. Marmonna-t-elle.

-Hein?

La blonde avala ce qu'elle avait dans la bouche et bu une gorgée de jus d'orange.

-C'est ce que je pensais. Mains froides, cœur chaud.

-Excellente déduction. Répliqua Mérida.

-Vous m'énervez! Lança Elsa, irritée. Il n'y a rien entre nous.

-C'est ce qu'elles disent toutes.

Ayant assez de parler de ce genre de choses avec ces deux folles qui lui servent d'amies, Elsa se leva et remballa ses affaires. Le bal approchait à grand pas et elle avait encore beaucoup de choses à faire. Dans la cuisine, Raiponce Mérida ricanaient.

-Le déni. Lança Raiponce en secouant la tête.

-Le gros déni.

-Un jour, tu verras, ils sortiront ensemble après une déclaration d'amour digne d'un film.

Mérida mangeait tranquillement son cup-cake en pensant à ce que Raiponce venait de dire. Est-ce qu'elle aussi, elle aurait droit à une déclaration d'amour spectaculaire? Ce serait vraiment trop beau pour être vrai.

La rousse chassa ses idées de sa tête. Mais depuis quand pensait-elle à ce genre de chose? Ce n'était pas dans ses habitudes. Mérida se rendit compte qu'elle était sur le point de tomber dans le déni, comme Elsa. Est-ce que ça voulait dire qu'elle était tombée amoureuse de son meilleur ami? Peut-être que oui. Peut-être que non. Elle ne savait pas reconnaître les signaux. Mais Raiponce, oui.

-Dis-moi, qu'est-ce que ça fait d'être amoureuse?

La blonde réfléchit un instant. Ce n'était un secret pour aucun des membres de la bande qu'elle avait un coup de cœur pour Eugène Fitzerbert. Et ils s'entendaient plutôt bien.

-C'est... Beau... Étrange... Euphorique. C'est même indescriptible.

-Ah...

-Pourquoi tu demandes ça? Est-ce que...

-Non! S'empressa-t-elle de répondre. Enfin, si. Peut-être?

Raiponce eut un sourire large jusqu'aux oreilles. Ce qu'elle avait tant attendue était enfin arrivée. Mérida connaîtrait bientôt les joies de l'amour.

-C'est qui?

-Bah... Harold.

Raiponce couina. Mérida savait déjà que ça allait mal finir si elle ne lui faisait pas jurer de tenir sa langue.

-Ne lui dis rien!

-Mais...

-Jure-le!

La blonde soupira.

-Crois de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer.
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