ALL IS FAKE

5| Liv

Riven avait raison, les journaux ne parlent que de nous.

"Dans quel endroit l'ex star de rugby a encore été cherché cette femme ?"

"Les bonnes manières, elle ne doit pas les avoir apprises enfant"

"Riven Taylor semble être tombé bien bas"

Et je passe les nombreux autres titres nous insultant et nous dénigrant.

Je ne pensais pas qu'ils avaient le droit d'être aussi méchant.

Un journaliste m'a même décrite de "garce susceptible".

J'ai cru rêver et ai du relire plusieurs fois la ligne pour me convaincre qu'il avait vraiment osé écrire ça.

Oui, cracher sur ce journaliste n'était vraiment pas intelligent et très maladroit de ma part en sachant la comédie à laquelle nous jouons, mais je n'ai pas pu me retenir, ces abrutis m'ont poussé à bout.

Je ne l'ai pas dis à Riven, il était déjà assez énervé, mais ces connards n'ont pas arrêté d'insinuer des horreurs quand il est parti.

Ils voulaient que je craque, que je leur donne quelque chose de croustillant à publier.

Ils ont gagné.

J'ai perdu.

Mais lorsqu'un brun s'est exclamé avec un sourire satisfait : "Vous les femmes vous avez juste à foutre un décolleté et ouvrir votre chatte pour vous assurer un futur tranquille"

J'ai cru exploser.

Il avait cette voix méprisante, sûr de lui, me jugeant et toisant du regard comme le connard pervers qu'il est.

Et je n'ai pas pu me retenir.

Dans tous les cas, je n'aurais pas du et maintenant, nous sommes dans une sombre merde.

La colère de Riven, je m'en contre fous, par contre, l'embarras dans lequel je nous ai fourré, c'est une autre histoire.

Même si j'ai d'abord beaucoup hésité, ce marché avec Riven est une opportunité plus qu'énorme, et il ne faut pas que je la gâche.

Je n'ai pas non plus envie que ces putains de journalistes fouillent mon passé et l'expose à tout le monde.

Car je n'ai pas envie que les gens sachent ce qu'est devenue la fille ayant vécu ce genre de choses.

Je n'ai pas envie de voir du jugement ou de la pitié, je veux seulement que l'on m'oublie et que je reste invisible.

En me rejouant la scène encore et encore, je me rends compte de mon erreur et ai envie de me gifler d'être tombée dans leur panneau.

Tu es plus intelligente que ça Liv !

Oui, mais pourtant, ils n'ont eu qu'à piquer là où la blessure n'est pas guérie pour que celle-ci se réouvre.

Et je ne veux pas avoir à revivre cette douleur, jamais, plus jamais je ne la laisserais me bouffer.

Aujourd'hui, je suis forte.

Des coups à la porte me sortent de mes pensées douloureuses et je fronce les sourcils en me rappelant que je n'attends personne.

Je regarde l'heure sur mon téléphone, 12h34, ça doit être Maïly, c'est sa pause déjeuner.

En brassière et bas de pyjama, je ne me pose pas plus de questions et pars ouvrir avec un sourire, heureuse de voir ma meilleure amie.

Mais ma joie s'évanouit dès que mes yeux tombent sur les pupilles bleues de Riven, donnant l'impression qu'il va m'égorger et balancer ma tête par dessus le balcon.