16| Liv

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Cela fait maintenant plusieurs semaines que mon père est sorti de prison, et mis à part ce texto, je n'ai aucune nouvelle de lui.

Je ne sais pas si cela doit m'inquiéter davantage ou non.

Toute cette histoire a ravivé des choses que je pensais avoir enterré, des choses que j'ai tout fait pour oublier.

Mais apparemment je me trompais.

Il a fallu d'un seul message de sa part pour que ma vie parte en vrille et que tous les souvenirs se débloquent.

Et, bizarrement, même si ça allait mieux depuis cette mascarade avec Riven, je suis retombée.

J'ai recommencé et je le déteste de m'avoir pousser si bas.

Mais surtout, je me déteste moi.

Tellement

Je me déteste de ne pas savoir gérer mes émotions, de pleurer chaque soir en me replongeant dans les souvenirs, de le haïr jusqu'à m'en faire du mal.

Je me déteste de ne pas être assez forte.

Et je déteste le fait de devoir guérir de choses qui n'étaient pas de ma faute.

Autour de moi, tout le monde disait que le premier amour d'une petite fille était son papa, mais moi, il a été mon premier dégoût.

Mon premier traumatisme...

Ce soir, je me retrouve encore seule avec mes pensées, mon briquet dans la main, essayant de lutter pour ne pas recommencer.

Mon corps me dégoûte.

Plus mes yeux passent d'une cicatrice à une autre, plus je me déteste.

Et je le hais de me faire me détester.

Quand j'étais petite, je me demandais pourquoi j'étais si dure à aimer. Pourquoi chaque chose que je faisais l'énervait au point qu'il me frappe en souriant.

"C'est pour toi que je fais ça, tu es faible, tu ne tiendras pas 1 seconde dans ce monde de brutes."

Et moi, je l'ai cru.

Un texto de Riven m'empêche de sombrer davantage dans les souvenirs douloureux et réussit presqu'à m'arracher un sourire :

Couille molle : La fête est nulle, je me fais chier, tellement, que je serais prêt à t'appeler, c'est pour te dire.

Moi : Oh non s'il te plait évite. Tout mais pas d'appel avec toi !!

Sa réponse ne tarde pas, signe qu'il doit vraiment se faire chier à cette soirée.

Après leur victoire, ses joueurs l'ont trainé dans un bar et il m'a imploré de lui venir en aide, chose que bien sûre, je n'ai absolument pas fait.

Couille molle : Eh !! Arrête de continuer de faire genre de me détester, j'ai la preuve que c'est faux.

Je lève les yeux au ciel en lisant son message et en regardant le screen d'une de nos conversations qu'il vient de m'envoyer.

Ce débile n'a mis que le moment où je lui disais que je l'aimais et que c'était l'homme de ma vie.

Evidemment, il n'a pas mis la suite où je lui disais que c'était trop simple de mentir derrière un écran.

Je lui envoie donc un screen de notre vraie discussion et sa réponse me fait rire :

Couille molle : TU M'AS RENOMME "COUILLE MOLLE" ??!!!

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