Chapitre 30

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- Madame Johnson, laissez-moi m'en occuper.

Henry, à la réception, court vers moi. L'hôtelier s'est chargé des bagages d'Ashton, alors pour éviter d'attendre, j'ai déjà commencé à pousser les miens dans le hall.

- Il fallait m'appeler.

- Je ne vais pas vous déranger pour ça Henry.

Il ne prend pas en compte mes paroles et attrape le chariot à bagages, blindé de ce que j'ai pu sauver de mon appartement.

- Merci Henry, je lui dis gentiment.

Ses joues deviennent rouges pivoines. Il essaie de cacher sa tête mais ses yeux dévient derrière mon épaule et il perd toutes ses couleurs aussitôt. On dirait qu'il a vu un mort. Je sens la chaleur d'une main me prendre la taille.

- Désolé, j'étais dehors en train de gérer les dernières choses que tu as laissées dans la voiture.

Je me tourne vers Ashton, le regard rivé sur Henry, qui tient un carton à une main. Mon dieu, ça doit peser une tonne ! Je peux voir la forme de son biceps dessiné sous sa chemise blanche. Une chaleur s'empare de mon corps lorsqu'il émet une légère pression sur mes reins.

- Je vais faire monter cela madame Johnson.

Je hoche la tête un peu perdue. Henry et Ashton se toisent de haut en bas sans bouger. Je fais des allers-retours entre les deux. Qu'est-ce qu'il leur prend ?

- On va prendre l'ascenseur. Encore merci Henry.

Je commence à avancer mais Ashton ne me suit pas. J'attrape sa main et le tire pour le faire bouger. C'est quoi cette attitude ? Je suis carrément obligée d'y mettre toute ma force pour le faire réagir. Puis comme si de rien n'était, il me suit nonchalamment jusqu'aux ascenseurs. Les portes s'ouvrent et nous nous engouffrons dans l'habitacle. Un silence pesant plane dans l'air alors que nous nous dirigeons au dernier étage. Mes parents ont exceptionnellement réussi à nous avoir une suite. À cette période de l'année, il est presque impossible de réserver tellement les visiteurs se font nombreux. Ashton m'a clairement fait comprendre que l'on irait pas chez lui et puisque nous sommes censés vivre ensemble, il a été obligé de me suivre. Avec un supplément.

C'est moi ou cette simple montée devient interminable ? J'ai l'impression de suer de partout. C'est embarrassant. On entend la petite musique de fond. Je replace une mèche rebelle derrière mes oreilles et serre les lèvres.

- Tu ne devrais pas lui sourire comme ça, Ashton brise le silence la voix rauque.

Je suis surprise de l'entendre prendre la parole.

- Je te demande pardon ?

- Tu lui donnes de faux espoirs, il reprend.

- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. Il est serviable parce que c'est son travail.

- Te bouffer du regard ne fait pas partie du contrat.

- Excuse-moi ? Henry ? Me bouffer du regard ? je me moque. Certainement pas. Il a juste peur de ma famille. Et puis qu'est ce que ça peut bien te faire ?

- Ça me met mal à l'aise, il grogne.

- Mal à l'aise ? Mais t'as quel âge Ashton ?

- Imagine que tes parents voient ça, ils vont se poser des questions sur la manière dont je me comporte avec toi. Si je laisse un réceptionniste baver si ouvertement sur ma copine, ils vont en déduire certaines choses qu'on aimerait éviter.

- Tu t'entends parler ? je m'agace. On dirait un ado en pleine crise de jalousie.

- Moi ? Un ado ? il reprend sur le même ton excédé que moi. Nous savons tous les deux qui est la vraie gamine dans cette relation.

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