Prologue

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À tous ceux qui refusent de parler, ce livre est dédié à vous.

N'oubliez jamais que se confier n'est pas source de honte, mais simplement d'apaisement.








"Pauvre fille"


C'était la définition de "Crystal Anderson" et cette définition me répugnait car elle me représentait parfaitement. Une simple et pauvre fille, qui a perdu sa mère, qui a un père abusif et une santé mentale à chier.

Ironique ? Absolument pas, et c'est ce qui fait de moi cette pauvre fille.

Mais ça, ce n'est qu' intérieurement, car à l'extérieur, je ressemble à une de ces filles venant d'une famille riche et aimante qui ne veut montrer que les bon côtés de son existence.

Une carapace cachant les pires vérités.

Au milieu de tout ses gens bourrés et peut être heureux, se trouve une fille, une fille malheureuse qui va en soirée pour être ivre et ne plus rien ressentir.

La douleur est parfois trop forte pour être expliquée, alors je me saoule jusqu'à être anesthésié.

J'ai pris six shots depuis le début de cette fête alors comment dire qu' actuellement, je plane.

Aya m'avait proposé une de ces soirées à l'américaine, celle où tu picoles et rencontres de nouvelles personnes. Moi je picoles, mais je ne rencontre personne autre que ma solitude.

Sauf qu'elle m'a abandonné pour Steven, son petit copain et mon meilleur ami. Ils sont ensemble depuis deux ans et je crois bien qu'ils sont fous amoureux de l'un l'autre. Leur relation est pure et agréable à observer, parfois ils rient, d'autres se regardent dans le blanc des yeux sans emmettre un seul bruit mais ça fait d'eux des gens amoureux..

Ça ne fait pas de moi une psychopathe, seulement une observatrice qui a des pensées remplies de rêves. Malgré le fait que les trois quart, se sont mes pires cauchemars qui y résident.

Mais comment dire qu'à vingt-ans, les relations amoureuses ne m'enchantent pas tant que ça. C'est souvent source de problème et très souvent -hormis les cas comme Steven et Aya- ça ne dure pas. Et puis, qui voudrait d'une fille avec un cerveau qui ne cessent de divaguer sur les mauvaises idées.

Ce soir j'ai besoin d'extérioriser, besoin de sortir la haine qu'on me procure, j'ai besoin de la retirer de mon esprit, qu'elle sorte enfin de ma tête.

Ça fait quatre ans, et la douleur positionnée sur ma poitrine n'a pas décidé de s'enfuir de si tôt.

Comment fait-on un deuil ?

Je décide de sortir de cette cuisine qui m'embaume le cerveau de souvenir dont j'aimerai garder l'intégralité des bonnes parties, mais la seule chose que je parviens à retenir, est l'image de sa tête avec du plomb collé entre les deux yeux.

On avait dit des bons souvenirs...

Mon corps ne tient plus vraiment correctement, je titube complètement. Une cigarette à la main, je manque de me brûler en percutant quelqu'un.

– Regarde où tu vas, connasse ! Crie la voix lointaine, de la personne que j'ai bousculée.

Papa, c'est toi ?

Et je rigole seule, dans ma propre solitude. C'est triste de rire de mon propre malheur, mais vaut mieux que se soit moi que quelqu'un que je ne connais pas.

Je marche jusqu'à la piste de danse qui m'attendait impatiemment. Une sorte de sensation furtive arriva en moi, comme si l'on me regardait. Comme si j'étais observé depuis bien trop longtemps.

Toxic Blindness ( En réécriture ) Where stories live. Discover now