Chapitre 22 : Thérapie

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Crystal :





En entrant dans cette salle d'attente, l'angoisse battait à flot. Je ne m'étais jamais rendu chez une psychologue, encore moins pour lui exposer mes problèmes. Mais quand Aaron me l'a proposé, j'ai compris que l'occasion ne se présenterait jamais une seconde fois, que parler de ses propres problèmes n'est pas une honte, bien au contraire, c'est libérateur.

Assise sur cette chaise, ma jambe tremblait excessivement vite, mon cœur lui aussi pompait à foison.

Pourquoi être nerveuse, après tout, je vais juste parler à une inconnue ?

– Arrête de stresser, tout va bien se passer, je te le promets. Mme Clarks est la personne la plus douce que le monde ait pu créer, crois moi, elle sera t'écouter sans émettre un seul jugement. Prononça la voix d'Aaron en positionnant sa main sur ma cuisse pour calmer les tremblements de celle-ci.

En me raccompagnant chez moi hier soir, j'ai vu le regard d'Aaron attristé et j'ai compris que la situation pouvait être beaucoup plus critique que l'on pouvait penser, que le mensonge sur la bouteille du client ne fonctionnait pas sur nous. Même si Aaron semblait rire avec Steven, au fond, il comprenait tout.

Nos amis souffrent car la vie ne leur à pas fait cadeau du bonheur que connaissent les gens heureux. Non, nous nous avons connu les meurtres, les abandons et les suicides. Ça ne fait pas de nous des gens malheureux, au contraire. Nous nous aidons mutuellement comme on le peut, mais nous ne sommes pas magiciens. On ne peut pas réparer un cœur amochie par la vie, si la personne portant ce cœur ne veut pas être sauvé.

J'ai tout de même essayé de parler à Aya, mais elle n'a pas dénié à sortir un seul mot à propos de cette soirée. La seule personne à qui elle acceptait de parler était Steven, et j'ai simplement respecté le fait qu'elle n'avait pas envie de se confier à moi. Pourtant, l'inquiétude reste toujours présente.

J'ai proposé à Steven d'aller boire un café avec moi sur notre pause du midi, comme au bon vieux temps, juste pour qu'il se confie sur son mal-être, mais rien. Il était "occupé par ses révisions", alors j'ai laissé tomber.

Ils ne voient pas l'aide que nous essayons de leur offrir, mais après tout, j'étais forcément beaucoup trop égoïste à parler de mes problèmes comme si le jour d'après aller les faire disparaître.

– P'tit bijou, tu réfléchis beaucoup trop, me fit remarquer Aaron en pressant ma cuisse qui ne s'arrêtait pas de sursauter.

Je le regarde attentivement, ses yeux d'une couleur vert émeraude m'hypnotise, je me contente de lui sourire chaleureusement. Je ne saurai jamais comment remercier Aaron pour toutes les fois où il m'a aidé alors qu'il n'était pas obligé.

Lui aussi va bien intérieurement ?

Ou il se contente d'aider le monde entier souhaitant lui aussi, un jour, être aider comme il aide les autres.

– Qu'est-ce qui te tracasse Crystal ? Si c'est Mme Clarks je te jure que tout ira bien et-

– Non, c'est Steven et Aya. Depuis leur numéro d'hier soir, je n'ai plus aucune nouvelle. Aya ne me parle même pas à la maison, et Steven n'a pas accepté un rendez-vous café. Aaron, Steven n'a jamais refusé un rendez-vous café. Il m'a parlé de ses cours mais je n'y crois absolument pas une seule seconde. Depuis quand Steven aime la fac ? Je crois que-

Aaron place son index sur ma bouche pour me stopper dans ma tirade. J'étais angoissé par la santé de mes amis, et je ne pouvais pas le nier. J'ai besoin d'eux, je ne pourrais jamais les perdre. Si un jour, mes amis m'abandonnent, je m'abandonne à mon tour. Je n'ai plus de famille, plus de mère et je n'ai jamais eu de père, mais mes amis eux, sont ma famille.

Toxic Blindness ( En réécriture ) Kde žijí příběhy. Začni objevovat