19 - Reunion

40 4 0
                                    

[...] Plusieurs mois se sont écoulés après cet incident. Bien évidemment, je suis retourné à Paris pour terminer mon année de seconde. Mais je me suis vite rendu compte que je m'étais rapidement habitué à la vie californienne. Et puis surtout, j'avais oublié à quel point la vie à Paris était stressante, sans parents, sans frère, et puis, sans Allan...

Après l'avoir confronté à la soirée, je suis directement rentré avec Ethan et j'ai pris le premier avion pour Paris. J'avais aussi proposé à Ethan de venir avec moi mais il ne pouvait pas. Je le comprenais...
Il n'y a que moi pour agir comme ça, sur un coup de tête...
N'empêche, je l'ai juste pris dans mes bras et je l'avais promis que je serai de retour après mon année de seconde.

Je m'apprête en ce moment même à tenir cette promesse que je lui ai faite. Ça fait près de huit heures que je suis assis sur ce siège de première classe. J'en avait presque des crampes...
Je voyais aussi, à travers mon hublot, un autre avion qui volait dans la même direction. C'était un jet privé et il était marqué en grand : « Air Alexander ».

— C'est... curieux ! Je ne savais pas que deux avions pouvaient voler côte à côte ! s'étonnait le ministre des affaires étrangères, mon oncle, assis juste à côté de moi.

— Le ciel est très vaste !

— Tu as sans doutes raison mon enfant ! Mais, ce n'est pas un peu... dangereux ?

— Les pilotes savent ce qu'ils font ! Ne t'inquiètes pas mon oncle !

— Ahh la vie de nos jours...

Il n'arrêtait pas de se plaindre des avions et du fait qu'auparavant, la vie était beaucoup plus simpliste et sage. J'avais donc décidé de faire abstraction de tout ce qu'il disait.
J'ai une boule à la gorge rien qu'à l'idée de revenir à Calabasas High, de revoir certaines têtes...

De plus, Ethan m'avait appelé quelques jours plutôt que cette Anika avait rejoint le lycée cette année (oui, la rentrée c'était il y a déjà une semaine).

Ces quelques mois loin de Los Angeles, et surtout loin d'Allan, m'auront au moins permis de prendre du recul et d'accorder de l'importance aux choses qui en valent vraiment la peine. Actuellement, je ne suis plus aussi dur avec moi-même et je n'appréhende plus trop le fait de devoir prendre les choses à la légère.
Où serait le sens de cette vie sinon ?

Enfin bref, je vais bientôt atterrir à Los Angeles et je ne vous cache pas que je commence à stresser de plus en plus.

...

— Hum comme cet air californien m'avait manqué !

Le soleil était terne, fade, sans éclat... Les nuages étaient volumineux. J'ai l'impression qu'un orage se prépare à l'horizon. Les voitures affluaient dans le parking de l'aéroport et moi, comme vous l'aurez sans doutes deviner, je me suis perdu. En même temps, toutes les voitures se ressemblent dans ce parking.

C'était comme un signe divin que mon téléphone a commencé à sonner au moment même où je me sentais sans espoir. C'était marqué « Ethan Garcia » (oui, j'ai l'habitude de mettre les noms de famille des gens pour ne pas les confondre). Je prends rapidement mon téléphone pour répondre.

— Ethan ! Je suis...

— Perdu dans le parking ?

J'arrivais à entendre sa voix rauque derrière moi. Au moment où je me retournais, il était apparu comme un fantôme.
Je ne vous cache pas le petit choc que j'ai eu en le redécouvrant. Il était encore plus grand,
plus marqué, plus « masculin » et même, plus attrayant. Son trait d'eye-liner rendait ses yeux plus envoûtants que d'habitude. Ses cheveux n'étaient même plus noirs mais blonds. Et je crois même qu'il a quelques tatouages sur le cou...

— Bah alors ? T'as vu un fantôme ? rigole-t-il.

— Je...

— Dans mes bras !

Il m'enlaçasse tendrement dans ses bras. Un chose est sûre, son odeur est restée la même : une douce odeur de rose fraîchement cueillie. Ne me demandez pas pourquoi...

— Alors ? Je t'ai manqué ?

— Énormément ! Regarde toi ! Quel bel homme !

— Eh oui ! Mr. Ethan est majeur maintenant !

— Je vois ça !

— Et pour le coup, je serais ton chauffeur personnel aujourd'hui ! J'ai même demandé à Esteban de ramener tes affaires directement au campus pour... éviter le détour !

— ...

— Vous n'avez toujours pas reparlé depuis cette nuit là, n'est-ce pas ?

En effet ! De plus, j'avais partiellement oublié qu'on vivait dans la même maison, dans le sens où je ne l'ignorais pas mais où j'avais l'impression que c'était déjà loin derrière moi.
Le passé me rattrapera toujours...

— Tu sais quoi, reprenait Ethan pour me sortir de mes pensées, on y va et on va en parler tous ensemble. Tu ne peux pas juste continuer de faire comme ci ça n'était jamais arrivé ! Pareil pour lui...

— J'imagine que tu as raison...

Je ne vous cache pas pas que je suis stressé en ce moment même. Le fait est que je lui avais envoyé un texto quelques jours après pour lui donner sa chance de s'excuser. Mais il ne l'a pas prise cette chance.

Je suis vraiment impatient d'entendre ce qu'il a à me dire...

Just between us Where stories live. Discover now