28 - Mondays

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Il était près de 18h. Cela ne voulait dire qu'une chose : l'heure de la douche commune arrivait à grand pas. Un autre supplice que je me devais d'accomplir. Si ça ne tenait qu'à moi, je ne me serais jamais douché dans cet endroit...
Mais bon ! Quand il faut le faire, il faut le faire !
Je hais cette conviction...

Comme à l'accoutumée j'avais prévu de me doucher vers 17h, soit une heure avant les sportifs pour être seul. Mais les cours m'avaient tellement épuisés que j'ai préféré faire une sieste dans l'après-midi. J'en paye maintenant le prix cher !
De plus, Allan est allé rendre visite à son père et ne sera de retour que dans la soirée.

— Ethan...

— Oui Angelito ?

— Ça ne te fait pas peur de te doucher avec les autres ?

— Moi ? Peur ? Pfff ! C'est eux qui ont peur de moi ! Crois-moi : ils se sont très vite adaptés à ma notoriété !

— Moi je crois que personne n'a peur de moi... J'ai l'impression que, au contraire, malgré ma notoriété, ils m'apprécient beaucoup trop. Tu vois ce que je veux dire ?

— Je vois très exactement ! Tous les gars du bâtiment se battent pour espérer avoir ton petit cul un jour ! C'est hilarant de les entendre discuter de ça. Comme s'ils avaient une chance !
Vendredi dernier, j'ai entendu Xander et Cameron discuter à propos de ça.

— Sérieux ? Et ils disaient quoi ?

— Des trucs du genre : « J'te parie 200 dollars que je finirai bien par baiser ce petit twink d'Angel un jour ou l'autre ».

— Moi ? Un « twink » ? N'importe quoi ! Et puis, je vaux bien plus que 200 pauvres dollars !

— Ça oui mais fais très attention à ces deux là ! Ils prennent leur douche souvent avec les autres. Tu es un sujet de discussion à part entière pour tous ces gars bourrés de testostérones.

— Justement... en parlant de ça...

— Tu ne t'es pas encore douché !

— Comment t'as su ?

— Je me disais bien que tu ne mettait pas encore ton pyjama à 18h. En plus, tes cheveux sont très ébouriffés !

— ...

— Laisse-moi deviner... tu veux que je t'accompagne !

— C'est toi qui l'a dit !

— Ha ha ! Bon, viens alors !

Ethan enlevait son débardeur ainsi que ses chaussures et gardait sa serviette à son cou.
En ouvrant la porte de notre chambre, le couloir du bâtiment était bondé de tous les sportifs qui revenaient sans doute de leurs activités sportives (c'est assez logique, je pense...).

Tous nous regardaient à mesure que nous nous avancions vers la douche : certains chuchotaient, d'autres se contentaient de fixer. Je regrette déjà de ne pas m'être douché un peu plus tôt...

Devant la porte d'entrée, Ethan me tenait la porte ouverte et s'assurait qu'aucun de ses sportifs n'agissait bizarrement en me voyant. Aussitôt que nous fûmes à l'intérieur, j'ai eu un petit instant de choc : tout les gars qui étaient en train de se doucher se sont arrêtés en nous voyant rentrer.
Ils avaient tous la même apparence, sauf pour le visage : des traits marqués, grands, jambes musclées, abdos volumineux, grosses bites...
S'en est presque effrayant ! Surtout qu'ils sont tous alignés devant ce mur beige et qu'ils nous fixaient tous du regard. L'ayant remarqué, Ethan décida de parler.

— Qu'est-ce qui se passe les gars ? Vous avez vu un fantôme ?

— Encore mieux, criait Félix, un ange tombé du ciel !

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