25 - Under the rain, again...

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J'appuyai sur la sonnette de ce grand manoir, en vain. C'est finalement 5min plus tard que quelqu'un est venu m'ouvrir la porte. C'était Troy...
Ses cheveux blonds étaient ébouriffés, il avait des cernes et ne mettait qu'un pantalon de survêtement blanc. Il avait l'air choqué de me voir à cette heure ci. Après tout, qui ne le serait pas...

— Angel ? Qu'est-ce qui se passe ?

— Alex ! Je dois voir Alex maintenant !

— Comment ça Alex ? Mais il est déjà en train de dormir...

— Est-ce qu'il est tout seul ? Ne me dis pas qu'il est en train de dormir avec ces bâtards de jumeaux ?

— Quoi ? Benjamin et William ? Y'a pas moyen !

— Attends... toi aussi t'es au courant ?

— De ce que ces deux là veulent faire à mon Alexander ? Bien évidemment !

— Et pourquoi est-ce que tu as l'air si serein ?

— Parce qu'ils ne sont pas ici Angel ! Ils habitent deux pâtés de maisons plus bas, près de l'entrée du lotissement !

— Ouf !

J'étais vraiment soulagé d'entendre ça. J'avais déjà imaginé le pire des scénarios...
Ces deux là doivent vraiment être jetés en prison.

— Dis Angel...

— Uhm ?

— D'où est-ce que tu les connais ?

— Je... je suis sorti avec Benjamin quand j'étais à Paris. Si j'avais su que c'était ce genre de gars, je ne serais jamais sorti avec lui ! Crois-moi, loin de là !

— ...

— N'empêche... je sais juste qu'Alexander est leur prochaine proie ! Alors garde bien un œil sur lui s'il te plaît ! Je ne voudrais pas qu'il lui arrive ce qui m'est arrivé...

— Comment ça ?

— ...

Est-ce que je devrais lui dire ? C'est vrai que ça me ferait un bien fou d'en parler.

— Et bien en fait... quand je suis retourné à Paris, et que j'ai appris pour le décès de ma mère, j'étais en dépression mineure. Bien sûr, mon père était reparti juste après les funérailles et je me suis retrouvé tout seul, comme d'habitude. Isaac n'était pas là car il était avec son gosse au Japon. J'ai essayé tant bien que mal de reprendre le cours de ma vie : je me suis réinscrit au lycée, je me suis remis au sport, un régime, bref, la totale.
Mais, un jour, j'ai eu le malheur de croiser le chemin de Benjamin et William. Au début, c'était bien. Mais, au fil du temps, Benjamin en voulait toujours plus alors que je n'étais pas encore près mentalement à ça.
Puis il y a eu le déclic...

— Tu n'es pas obligé d'en parler tu sais. me rassurait Troy en voyant mes larmes couler.

— Non ! Je dois en parler !

— ...

— J'avais décidé de rompre avec Benjamin en personne mais il ne voulait pas l'accepter. Il a dit un truc du genre : « Pas tant que je ne t'aurais pas dans mon lit ! ». Il m'a enfermé chez lui et il a appelé son frère qui était à l'étage. C'est là que toute ma vie a basculé...

— ...

— Il m'a attrapé par derrière et William est venu m'arracher mes vêtements. J'étais vraiment impuissant devant eux. Ils n'arrêtaient pas de rire et de dire : « Oh putain ! T'as vu ce joli corps ! ». Benjamin m'a traîné jusqu'à sa chambre, m'a plaqué contre son lit et m'a...

Je n'en pouvais plus. Mes larmes coulaient à flots. N'empêche, je me sentais un peu plus léger.
Troy me prenait dans ses bras pendant un moment avant de reprendre ses propos.

— Ne t'inquiète pas pour Alex, Angel ! Je ne les laissait pas faire. Mais toi... qui va te protéger d'eux ? On n'est jamais trop prudent à ce qu'on dit !

— Je vais devoir me protéger tout seul, je n'ai pas trop le choix... Et puis j'ai toujours mon super ami Ethan. Lui, il me protègera !

— Parfait !

— Bref ! Je ne t'embête pas plus longtemps !
J'y vais ! Bonne nuit Troy !

— Bonne nuit Angel ! T'es sûr que tout va bien ? Tu sais que tu es en pyjama ?

— Oui oui ! Absolument ! Esteban m'attend dans la voiture. J'y vais...

— Okay à lundi ! Fais attention à toi !

Je faisais un petit signe à Troy alors qu'il disparaissait dans l'ombre de sa maison. Alexander a vraiment de la chance d'avoir un petit copain comme Troy ! Enfin, un demi-frère... Peu importe leur relation...
Pourquoi est-ce que je ne peux pas trouver quelqu'un qui me protège comme ça ?

Justement, quand on parle de mec protecteur, voici mesdames et messieurs, mon ex qui se dresse devant moi comme un vrai psychopathe.
Encore une fois, ce gars me fiche la trouille.

— Tu m'as suivi jusqu'ici Allan Akers ?

— ...

— Tu as perdu ta langue Allan Akers ?

— ...

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Tu vas arrêter de te plaindre oui ?

La pluie qu'avait annoncé la radio tout à l'heure prenait de plus en plus d'ampleur. Non, elle devenait de plus en plus violente !

— J'arrêterai de me plaindre si tu me dis pourquoi est-ce que tu m'as suivi ? Ne me dis pas que tu t'es senti coupable ?

— Moi ? Pffff...

— Alors dis-moi pourquoi tu es là ?

— Je...

— Tu ? Allan j'ai pas toute la soirée !

— Je venais m'excuser... pour tout à l'heure.

— Des excuses ? Comme d'habitude ! Au revoir !

— Tu vas me laisser en plomb ici, sous la pluie ?

— J'ai dit au revoir ! Et puis je n'en ai rien à faire de toi...

— Répète ce que tu as dit !

— JE N'EN AI RIEN À FAIRE D'ALLAN AKERS ! C'est bon ? Tu me laisse partir maintenant ?

Je tournai les talons alors qu'il m'attrapait sauvagement le poignet. Il le serrait, comme s'il voulait que mon poignet explose sous la pression de sa main.
Son visage était tout crispé et il me regardait avec une telle rage. Comme si c'était de ma faute si...

— Lâche ma main Akers !

— Tiens, tu ne m'appelle plus Allan maintenant ? disait-il tout en affichant un sourire narquois.

— Lâche moi j'ai dit !

Il marquait une pause avant de me répondre.

— Je ne te relâcherais jamais Angel Michaels ! Tu es lié à moi. Tu ne le comprends pas ? Jamais... Je suis ton animal, mon maître ! Je ne peux pas me passer de toi.

— MAIS LÂCHE MOI PUTAIN !

— Jamais...

— Lâche le Akers ! retentissait une voix au loin. Ou sinon je vais appeler la police.

Cette voix semblait de plus en plus proche jusqu'à laisser apparaître un visage rassurant : c'était Bruce...

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